Élections législatives en Occitanie : Carole Delga étrille l'accord entre le PS et l'Union populaire

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  • Carole Delga, ce mercredi au Domaine d’O à Montpellier. Carole Delga, ce mercredi au Domaine d’O à Montpellier.
    Carole Delga, ce mercredi au Domaine d’O à Montpellier. ML - Jean-Michel Mart
Publié le , mis à jour
Propos recueillis par Guy Trubuil

La présidente de la Région Occitanie, présente ce mercredi à Montpellier, dénonce avec virulence l’accord conclu le matin même entre son parti et la Nouvelle union populaire écologique et sociale.

Avez-vous été consultée lors des négociations qui ont eu lieu ces derniers jours entre le Parti socialiste et l’Union populaire ?

Non, aucun élu local n’a été associé. Les présidents de la Région Val-de-Loire ou celui de la Dordogne, Michaël Delafosse ou Kléber Mesquida, par exemple, ne l’ont pas été. On a découvert il y a une heure (mercredi matin, NDLR) l’accord sur les circonscriptions et au moment où je parle, on n’a pas encore l’accord programmatique. Il n’y a par exemple aucune circonscription pour l’Hérault, deux sur dix en Haute-Garonne. En Bretagne, le président de la Région n’avait pas d’information sur sa région non plus. L’union, je suis pour, mais avec une clarté sur les valeurs et en ayant une juste représentation. En Occitanie, on nous en propose six (sur 49, NDLR) alors qu’un tiers des départements de gauche sont dans la région, 30 % des militants socialistes y résident. Je suis la première à dire que dans l’Hérault ou la Haute-Garonne, il n’était pas question d’avoir toutes les “circos” mais il fallait répartir.

J’ai fait des propositions mais je ne pensais pas qu’on pouvait arriver à ça. Un accord électoral, j’y étais prête mais là…

D’autres Régions entendent-elles prendre les mêmes initiatives que les vôtres en Occitanie ?

Oui, c’est le cas ou ça va être le cas. En Occitanie, il y en a plusieurs, dans les Hautes-Pyrénées, le Lot. Là, c’est deux circonscriptions mais dans l’Hérault, par exemple, c’est aucune sur neuf alors que vous avez le maire de la septième ville de France, le conseil départemental et la présidente de Région la mieux élue de France. Aux régionales à Montpellier, on a fait près de 70 %. Moi, je suis pour l’union de la gauche.
J’ai créé l’Occitanie en commun qui continue d’exister avec le PS, le PC, le PRG et la société civile. Cette union de la gauche est crédible et forte.

Mais sans La France insoumise donc…

J’étais pour les discussions avec LFI, en particulier quand il y a un risque d’extrême droite. Là, sur la question programmatique, il y a des valeurs essentielles. On ne peut pas dire aux citoyens : “On s’est mis d’accord mais on n’a pas discuté de la question de l’Europe, de la République, du nucléaire, de l’Ukraine, ce qui est d’actualité, et de la sécurité”.
On ne présentera pas des candidats contre La France insoumise mais parce que nous avons des candidats qui incarnent un projet différent et qui est légitime à être présenté. On ne va pas s’opposer pour s’opposer. Dans le Gard ou dans les Pyrénées-Orientales, où il y a un vrai risque du Rassemblement national, il faut travailler tous ensemble.

C’est la critique que vous allez formuler au Conseil national du Parti socialiste ?

Oui bien sûr. La démocratie, c’est important. On va faire les choses étape par étape avec sérénité, cohérence et honnêteté.
Avez-vous le sentiment que le PS est bradé aujourd’hui ?
Oui. Il récupère 70 circonscriptions et les écologistes en ont 100 quand même. Je ne sais pas l’expliquer, ce n’est pas ma façon de faire de la politique.

Assumez-vous le fait de soutenir des candidats qui pourraient être présentés comme des dissidents si l’accord conclu entre le PS et l’Union populaire est validé ?

Mais la gauche, c’est nous. On va expliquer nos différences. On a toujours été très clairs. Il y a cinq ans, sur Montpellier, lors d’un second tour entre la candidate de LFI et la candidate LREM, j’ai appelé à voter pour celle de LFI. Je suis une femme de gauche et je suis toujours restée fidèle. Les socialistes, nous avions appelé à voter pour les candidats LFI quand ils étaient contre la droite.

La réciproque n’a pas été vraie dans de nombreuses circonscriptions. Aujourd’hui, si on se retrouve dans ce cas de figure, on choisit toujours la gauche et quand il y a l’extrême droite en face, on se réunit. J’ai les faits pour moi et une histoire. Lors des municipales à Perpignan, comme d’habitude, j’ai proposé l’union face à Louis Aliot. La France insoumise l’a refusée. La liste LFI a fait 6,5 % alors qu’il manquait 3,5 % à notre candidate pour être au second tour. C’est douloureux quand la désunion fait gagner l’extrême droite. Au second tour, nous avons appelé à voter avec le bulletin Macron malgré les nombreux désaccords que nous avons avec lui. On ne parle pas de troisième tour quand il y en a un second.

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