Après 18 ans d'épisodes, "Plus belle la vie" sur France 3 se termine en novembre

  • Diffusée depuis août 2004, "Plus belle la vie" raconte le quotidien des habitants du quartier marseillais fictif du Mistral.
    Diffusée depuis août 2004, "Plus belle la vie" raconte le quotidien des habitants du quartier marseillais fictif du Mistral. VALERY HACHE / AFP
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Centre Presse Aveyron

Le couperet est tombé au Mistral: France Télévisions arrêtera en novembre la diffusion de sa série phare "Plus belle la vie", à l'écran depuis 2004 sur France 3, a-t-elle annoncé jeudi à l'AFP, invoquant l'évolution des "attentes des téléspectateurs" et de "la consommation des programmes" depuis 18 ans.
 

"Ce jeudi 5 mai 2022, la direction de France Télévisions a annoncé aux équipes de Plus belle la vie, à Marseille, que cette saison serait la dernière", a précisé le groupe public dans un communiqué. "Plus belle la vie conclura ainsi son long parcours à l'antenne en novembre 2022", a-t-il ajouté.

"Ça y est, c'est le clap de fin. On nous a annoncé la fin de tournage fin septembre", a confirmé auprès de l'AFP Thierry Lavaille, technicien et délégué syndical Force Ouvrière, présent jeudi 5 mai sur le tournage dans les studios du quartier de la Belle de Mai, près de la gare de Marseille, entièrement consacrés à "PBLV".

L'inquiétude y régnait depuis février et les fuites dans la presse sur un arrêt potentiel de la série, dont dépendent environ 600 emplois par an et qui a contribué à redorer l'image de la cité phocéenne.

Avec plus de 4.500 épisodes au compteur, "ce feuilleton, pionnier et emblématique, est devenu la série française quotidienne la plus longue de l'histoire et une marque forte de France 3", a salué le groupe au sujet d'un programme "transgénérationnel, ancré dans la proximité, l'authenticité et les réalités de la société française dans toute sa diversité".

Thèmes sociétaux

Mais "un renouvellement de l'offre créative est nécessaire", estime France Télé, à l'heure du boom des plateformes de streaming et alors que trois autres feuilletons quotidiens concurrencent "Plus Belle la vie" sur TF1 et France 2.

Le groupe public s'est toutefois engagé à poursuivre "une nouvelle histoire avec Marseille et sa région" via "un nouveau pacte créatif (...) dans la prolongation du plan France 2030", qui doit se "traduire par le tournage de nouvelles séries originales".

"On est soulagé dans un sens car France Télévisions s'est engagé à compenser au centime près, soit 30 millions d'euros par an, le montant du tournage (...) via des mini-séries" ou téléfilms, a ajouté Thierry Lavaille, qui travaille depuis 17 ans sur la série.

Diffusée depuis août 2004, "Plus belle la vie" raconte le quotidien des habitants du quartier marseillais fictif du Mistral.

Après des débuts timides, la série est devenue un phénomène en collant à l'actualité, en rendant par exemple hommage à Johnny Hallyday au lendemain sa mort, et en s'emparant de thèmes sociétaux jusque-là rarement abordés dans la fiction tricolore.

Elle a ainsi mis en scène le premier mariage gay de la télévision française en mai 2013, onze jours après la promulgation de la loi l'autorisant, ou abordé le thème de la transidentité en 2018 en faisant jouer pour la première fois un acteur transgenre.

Marque à reprendre ?

Avec elle, le service public s'est encanaillé, suscitant parfois la polémique, à la suite d'épisodes montrant comment rouler un joint ou l'utilisation de poppers pendant un ménage à trois.

En 2019, des associations féministes lui avaient reproché de représenter la GPA (recours aux mères porteuses, illégal en France) de façon favorable.

Preuve de son succès populaire, ses audiences ont atteint près de sept millions de téléspectateurs dans les années 2000 mais se sont effritées ces dernières années, tombant à 2,7 millions en moyenne sur la saison 2021-2022, selon Médiamétrie.

Ironie du sort, la série qui a permis la percée des soaps quotidiens en France fait aussi les frais de la concurrence de ses héritières, "Ici tout commence" et "Demain nous appartient" sur TF1 et "Un Si grand soleil" sur France 2.

Mais la marque "PLBV" ne manquera pas d'intéresser "l'ensemble du marché", des plateformes au groupe TF1 -dont Newen est une filiale-, avait estimé son directeur des antennes, Xavier Gandon, le mois dernier.

En attendant, France Télé s'est engagé à "boucler dignement cette magnifique et longue histoire".

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