Football : à Rodez, le sacré printemps de Corredor

Les destins collectifs ne sont pas les seuls à s’écrire lors des fins de saison à enjeux. Les parcours individuels peuvent aussi basculer à la faveur – ou à la défaveur, selon les cas – des prestations lors des rencontres décisives. Et c’est justement ce tremplin express sur lequel se propulse en ce moment Killian Corredor. Utilisé avec parcimonie durant une grande partie de la saison, l’attaquant de 21 ans est fait voler les statuts en éclat, avec une frénésie qui rappelle son énergie débordante sur le terrain.

Titularisé pour la première fois face au Paris FC (0-1, J33), il n’a plus quitté le onze de départ depuis. Dans le contexte d’une pénurie de résultat et d’une concurrence décevante, ce recours pouvait ressembler à un choix par défaut, mais le joueur passé par le centre de formation de Toulouse est en train de s’imposer, peu à peu, comme un incontournable.

« Comme je suis jeune, j’apporte de l’insouciance. Je ne pense pas forcément au contexte. Je pense seulement à jouer au football, à me faire plaisir et à prendre ma chance », avait-il déclaré, à propos de ses débuts en tant que titulaire.

Polyvalent et décisif

Il a apporté un peu plus encore, puisque avec ses courses et sa débauche d’énergie constante, le joueur originaire d’Entraygues a donné un nouveau souffle à une équipe en perte de confiance et a déjà été adopté par un public amateur de la générosité dans l’effort.

Killian Corredor s’est aussi avéré utile par sa polyvalence, lui qui a été utilisé à la fois dans la doublette d’attaquants, au sommet du traditionnel 3-5-2, et comme milieu offensif droit dans le 5-4-1 mis en place par son entraîneur lors des deux derniers matches.

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Surtout, il s’est montré décisif dans une période importante. Déjà buteur contre Nancy (1-1), pour sa seconde apparition dans le onze de départ, il a récidivé, samedi à Bastia, en donnant la victoire à son équipe dans les arrêts de jeu (1-0). Une réalisation d’autant plus cruciale qu’elle apporte un succès quasi synonyme de maintien, puisque le Raf compte trois points d’avance et une meilleure différence de but que Quevilly, le barragiste, avant l’ultime journée de la saison.

« On se souviendra longtemps de cette victoire à Bastia », a lancé Laurent Peyrelade, l’entraîneur, dans les travées de Furiani. Et certainement de l’identité du buteur. Au moment où se trament les réflexions pour la construction de l’effectif de la saison prochaine, Killian Corredor est en train de se bâtir une meilleure place au sein de la hiérarchie des offensifs sang et or, au milieu d’un Arni Vilhjalmsson en peine de confirmer ses promesses initiales, d’un Malaly Dembélé dont la générosité ne suffit pas à faire oublier les maladresses, d’un Florian David désormais relégué à un rôle de joker et d’un Clément Depres de nouveau freiné par des problèmes physiques.

Bientôt un contrat professionnel ?

Mais encore faudrait-il, pour cela, que son statut contractuel évolue, lui qui a rejoint le Raf, il y a un an, sans pour autant signer de contrat professionnel. Mais sur ce plan-là aussi, tout pourrait rapidement bouger, à en croire Gregory Ursule, le manager général.

« Quand il nous a rejoints, on a passé un accord qui court toujours. Et ce n’était pas un accord pour un an, mais sur du moyen terme, a-t-il expliqué, dernièrement. Son arrivée à Rodez était un pari sportif mutuel, qu’il a remporté. Et nous aussi, du coup. Et il sera récompensé. » De quoi laisser penser que l’histoire de Killian Corredor avec le Raf est bien partie pour se prolonger.