VIDEO - Comment transformer légalement votre voiture à moteur thermique en voiture électrique ?

Le décret a été publié au Journal Officiel le 3 avril 2020, mais en plein premier confinement lié à la pandémie, il est donc passé largement inaperçu. Le sujet est un brin revenu sur le devant de la scène durant la campagne présidentielle, mais sans plus. Pourtant, avec l'interdiction à la vente des véhicules  à moteur thermiques dès 2035 avant une interdiction complète de circulation en 2050, sans oublier l'instauration des Zones à faibles émissions (ZFE) qui seront effectives le 1er janvier 2025 dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, et dans lesquelles les véhicules diesel les plus polluants ne pourront plus circuler, le retrofit est pour les particuliers une solution alternative crédible à l'achat de véhicules électriques neufs d'ici ces dates-butoirs.

Le retrofit, c'est quoi ?

Le retrofit consiste à modifier la motorisation des véhicules thermiques (essence ou diesel) en moteur électrique à batterie ou à pile à combustible afin de réduire les gaz à effet de serre, détaille le site Notre Planète. Il suffit d'extraire le moteur, le réservoir et le pot d'échappement pour les remplacer par un moteur électrique, une batterie et un boîtier électronique.

Selon France Info, "retrofiter" son véhicule coûte entre 15 000 et 20 000 €, alors qu'une Renault Zoé par exemple coûte deux fois plus cher (prix moyen 35 000 €). De plus, l'Etat a mis en place une "prime au rétrofit électrique" variant suivant le véhicule et vos revenus : 1 100 € pour un deux-roues, de 2 500 à 5 000  pour les automobiles et entre 5 000 et 9 000 € pour les camionettes. Donc, selon la filière, vous pouvez convertir votre vieille voiture à moteur thermique en voiture électrique "à partir de 5 000 €".

Les homologations suivent leur cours

Pour l'heure, début avril 2022, seuls les 2CV, les 2CV fourgonnette, et au niveau deux-roues les 103 ou les Solex sont autorisés à circuler. Mais d'autres modèles ne devraient plus tarder à l'être, d'après l'entreprise Transition-One : "Renault Twingo II, Fiat 500, Toyota Aygo, Citroën C1, Peugeot 107, des polyvalentes, Mini, Volkswagen Polo, Renault Clio 3, Peugeot 207, Citroën C3, Dacia Sandero et des utilitaires légers, Renault Kangoo, Citroën Berlingo, Peugeot Partner...".  

"Les initiatives se prennent maintenant en vue d'homologation d'ici quelques mois et c'est sans doute à la fin de l'année ou en début d'année prochaine qu'on verra apparaître un plus grand volume des véhicules, sans doute utilitaires au début", commente Olivier Marchegay, directeur général du groupe REV Mobilities, spécialisé dans la conversion de véhicules à moteur thermique en véhicules électriques, qui est actuellement en train de réaliser un tour de France pour promouvoir le rétrofit.

Bon pour l'emploi ?

A ce jour, le retrofit cible (presque par défaut) les véhicules anciens, ou les plus polluants, ainsi que les véhicules utilitaires, ou encore les bus et les poids-lourds. Mais parce qu'on ne peut pas jeter à la casse et en quelques années les plus de 38 millions de voitures particulières qui roulent en France, la filière du retrofit voit l'avenir avec sérénité. Son objectif est de produire plus de deux millions de conversions avant 2032. De plus, selon Aymeric Libeau, fondateur de Transition-One, "les garagistes, tous ces professionnels de l'automobile qui sont à proximité des clients, vont perdre 30 à 50% de leur activité avec la voiture électrique. Le rétrofit produit localement et permet à ces professionnels de l'automobile de trouver une nouvelle activité".