Interview - Jacques Barbezange, maire de Baraqueville : "Notre développement est raisonné"

Centre Presse Aveyron : Comment se porte la commune alors que vous avez entamé votre deuxième mandat consécutif depuis deux ans ?

Jacques Barbezange : "D’un côté, elle est dynamique, mais, de l’autre, notre développement est raisonné. Nous ne sommes pas dans une course où il faut faire exploser les chiffres. Avec 4 % de plus au dernier recensement, ce qui fait actuellement 3 234 habitants, nous ne sommes pas loin de franchir le palier des 3 500 habitants qui nous permettra d’obtenir des dotations supplémentaires de l’État. Seulement, l’objectif est de proposer les services en rapport avec cette augmentation ; c’est pour cela que nous ne voulons pas faire n’importe quoi. Si nous nous en tenons, par exemple, aux terrains à construire, dans leur globalité en tenant compte des projets de promoteurs, des copropriétés…, nous avons un potentiel d’une quarantaine de permis par an. C’est donc très positif".

CPA : Lors de la fin de votre premier mandat et durant la campagne pour le deuxième, vous annonciez de nombreux projets communaux. Où en êtes-vous ?

JB : "Certains sont bien avancés et d’autres verront le jour d’ici quelques mois. Il était déjà important de donner une autre image de la mairie et le bâtiment dont nous disposons aujourd’hui en est une belle preuve. Rénovation et création vont donc de pair, notamment avec cette salle des combles, au dernier étage, qui peut accueillir, à la fois, des conseils municipaux, communautaires, mais également des réunions beaucoup plus larges et diversifiées grâce à un espace optimum".

CPA : Et, Baraqueville va enfin se doter d’une "salle des fêtes" digne de ce nom, surtout pour un bourg de cette taille.

JB : "Le permis de construire du pôle économique et social est finalisé et le début des travaux est fixé pour 2023. Il pourra accueillir pas moins de 1 000 personnes assises. Le calendrier prévoit une année de travaux et le but est qu’il soit terminé pour le concours national limousin programmé en 2025. Son montant est estimé à environ 3,5 M€; quant à son financement, nous avons déjà 900 000 € de l’État et nous sommes en attente de la Région et du Département. Ce bâtiment devenait une obligation et fera un bel ensemble avec l’espace Raymond-Lacombe puisqu’on pourra le comparer à un miniparc d’exposition à vocation agricole, mais pas que d’ailleurs".

CPA : Vous êtes très attaché aux économies d’énergie…

JB : "Nous n’avons rien inventé, mais nous tenions à prendre cette direction. Pour le réseau de chaleur des équipements publics, nous avons opté pour les copeaux de bois avec un fonctionnement depuis quelques jours. Mairie, centre de loisirs et médiathèque sont les premiers à en profiter, et nous poursuivrons avec le gymnase, l’école et le collège. Sur un total de 480 000 €, l’autofinancement est de 130 000 €, le reste des subventions".

CPA : … Mais également à la technologie numérique.

JB : "Là, en revanche, nous sommes les précurseurs en Aveyron. Le fait de travailler au Smica, encore pour quelques semaines, n’est pas étranger à cela non plus ! Que ce soit par la fibre optique ou le réseau hertzien, l’idée était de commander de la mairie tout le patrimoine communal : éclairage public, assainissement, vidéoprotection, réseaux… C’est à la fois innovant et très utile car, d’un seul et même poste informatique, il est possible de gérer de nombreux paramètres".

Quels futurs équipements dans la ville ?

CPA : Ancien rugbyman, vous êtes attaché au sport en général. La commune souffrait d’un déficit d’installations.

JB : "Nous avons pris le problème à bras-le-corps. Les quilleurs ont désormais leurs cadres et le terrain se compose de deux fois onze jeux, ce qui est au-dessus de la norme réglementaire (deux fois dix). La première manche du championnat se déroulera le 12 juin. Ce terrain de quilles est d’ailleurs bien placé, à côté du futur pôle économique et social, et a donc un parking digne de ce nom. Pour le stade, nous avons prévu de passer à une pelouse synthétique. Enfin, un pumptrack et un terrain de paddle seront aménagés au Val de Lenne".

CPA : Vous avez prévu de changer la physionomie de la place François-Mitterrand, en plein centre du bourg.

JB : "Effectivement, nous avons l’opportunité de couvrir cette place de façon très "design". Ce sera notamment l’occasion d’y organiser des marchés de producteurs sans être tributaire des conditions météo. Par ailleurs, des travaux d’agrandissement sont prévus à l’école de Manhac alors que celle de Lax sera réaménagée.

Pour la période 2022-2025, nous allons engager la rénovation et la réfection de 3,5 km de réseaux d’assainissement. Les travaux se montent à 1M€ et ils sont subventionnés à hauteur de 70 %. Dans le même temps, l’Agence de l’eau abonde de 500 000 € pour le branchement.

Sinon, pour conclure sur le sujet communal, nous préparons les festivités qui vont jalonner l’année 2023 afin de célébrer les 50 ans de Baraqueville".

Des projets dans un futur proche

CPA : La commune est également engagée dans différents projets communautaires. Quels sont-ils ?

JB : "Un chantier important est signé à l’espace Raymond-Lacombe avec un agrandissement qui devrait débuter en 2023 pour un coût de 800 000 €. Le bâtiment de la base nautique du Val de Lenne va connaître une seconde jeunesse et un parking supplémentaire sera créé sur la route de Vors.

Au-delà du centre de loisirs et de la médiathèque, la crèche va pousser ses murs de 23 à 30 places. Il existait une forte demande de la part des parents. Le relais d’assistantes maternelles ouvrira ses portes en 2023 ; sur ce plan-là, nous avons la chance de posséder un très bon réseau d’assistantes maternelles.

Sur le volet économique, et alors que les 15 lots de la zone Puech 2 ont tous été vendus en seulement deux ans, celle de Puech 3 sort de terre avec 7 hectares disponibles. Quatre lots sont également disponibles à Manhac. Sur l’ensemble du territoire du Pays ségali, 55 hectares sont dévolus au développement économique.

Le projet d’une nouvelle déchetterie est bien avancé. Le terrain non loin de la discothèque Le Rétro a été acheté et la construction va suivre son cours.

Enfin, l’ancienne ferme située sur la zone de Marengo sera réaménagée pour une partie, et l’autre détruite, afin d’en faire une porte d’entrée de l’Aveyron vis-à-vis du label village étape que nous avons en commun avec Naucelle. Les élus communautaires souhaitent en faire un outil supplémentaire de l’attractivité touristique".