Rodez : les psychologues libéraux remettent en cause le dispositif "MonPsy"

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    Les praticiens dénoncent un manque de reconnaissance de leur travail. Ouirni Salima
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Salima Ouirni

Ce nouveau dispositif prévoit le remboursement de huit séances par la Sécurité sociale. 77 % des psychologues libéraux aveyronnais ont écrit une lettre à l’ARS pour en dénoncer les contours.

Le dispositif "MonPsy" validé par la loi de finance de 2022 doit permettre à toutes les personnes ayant besoin d’aller consulter un psychologue d’avoir le droit à huit séances remboursées par la Sécurité sociale. Mais pour les professionnels ce dispositif "a été mis en œuvre sans tenir compte des retours des psychologues ayant participé à des expérimentations de remboursement". Ce manque d’écoute conduit, selon eux, à des " exclusions des personnes en souffrance ". C’est notamment le cas du collectif PsyAveyron, qui regroupe une quarantaine de professionnels du département.

En effet le dispositif prévoit que la personne souhaitant faire actionner "MonPsy" passe d’abord par son médecin généraliste. Une " aberration " pour les professionnels qui n’acceptent pas d’" être sous la tutelle du corps médical ". " Les personnes doivent avoir un accès direct au psychologue, ont expliqué les psychologues aveyronnais lors d’une réunion, en présence du député Stéphane Mazars. En outre, ce dispositif crée des inégalités entre les territoires où il y a des médecins ou non et des psychologues qui souhaitent être conventionnés ou pas. Et que deviennent ces personnes dont le médecin décide qu’elles n’ont pas besoin d’un psy ? "

La question d’accès (y compris financière) reste posée pour les psychologues, ainsi que la cohérence du dispositif. "Le projet met en place seulement huit séances. On ne peut pas décemment engager une psychothérapie, mais seulement une évaluation. Il faut savoir aussi que les séances remboursées ne sont que de 30 minutes, et non pas de 45 minutes." Par cet argument, les praticiens veulent mettre en exergue "la précarisation de leurs métiers et de leurs revenus".

Seulement six psychologues conventionnés en Aveyron

Sur le fond, les psychologues dénoncent "les gouvernements successifs qui sont dans des logiques comptables. Un dispositif de soin gratuit et couvrant l’ensemble du territoire existe depuis 1960 avec la création des centres médico-pychologiques adultes ou infantiles. Or depuis les années 1980, ce service public est progressivement abandonné avec réduction des effectifs et fermeture d’unité de proximité", notent les porte-parole. Pour l’instant et selon le collectif des praticiens, "seulement 6 % des 1 800 psychologues libéraux en France ont effectué des démarches pour être conventionnés. En Aveyron, seuls cinq psychologues ont demandé à être conventionnés sur les 62". Pour faire savoir son mécontentement, le collectif a adressé une lettre à l’ARS dans ce sens. Elle a été signée par 77 % des libéraux de l’Aveyron.

Interpellé par le collectif, le député Stéphane Mazars a assuré avoir voté la loi "avec beaucoup d’allant", reconnaissant "le retard pris en France sur la prise en charge". Il entend que l’obligation de passer par un médecin traitant "reste un sujet". Pour autant, Stéphane Mazars continuera à défendre cette loi qu’il faudra "faire évoluer", selon lui.

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