Quand l’évêque de Rodez soutenait les paysans du Larzac
Il y a un peu plus de 50 ans débutait l’affaire du Larzac, après l’annonce du projet d’extension du camp militaire. Gérard Galtier nous replonge dans ces années de lutte contre le pouvoir central, et met en lumière le rôle de l’évêque de Rodez et des prêtres du Sud-Aveyron, qui se rangèrent aux côtés des paysans.
Sa plume ne nous est pas inconnue. Loin s’en faut. Journaliste et chroniqueur, Gérard Galtier observe la vie aveyronnaise depuis des lunes. Retiré sur l’Aubrac depuis des années, mais toujours aussi actif, il est l’auteur de plusieurs essais, romans, guides et autres recueils de poésie. Jamais avare de bons mots et de quelques vérités (pas) toujours bonnes à dire, qui peuvent déranger, voire fâcher, il alimente également un blog (lejournaldunjournaliste.worpress.com) dans lequel il décortique, entre autres et à sa façon, l’actualité. Qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Souriante ou beaucoup moins plaisante.
"Gardarem lou Larzac"
Alors que l’on vient de célébrer les 50 ans du début de l’affaire du Larzac, Gérard Galtier se rappelle à nos bons souvenirs de lecteur, avec un ouvrage captivant et richement documenté sur le rôle majeur que joua l’évêque de Rodez en se rangeant dès le début aux côtés des 103 paysans qui s’élevèrent contre l’extension projetée du camp militaire du Larzac et officiellement annoncée par Michel Debré, le 28 octobre 1971. Avec "Il y a 50 ans, le Larzac, le coup de goupillon de l’évêque de Rodez", notre ancien confrère nous replonge, avec moult détails, dans ces années Pompidou de l’après mai 1968, au cours desquelles l’Aveyron se dressa – "Gardarem lou Larzac" – contre le Pouvoir politique central au nom de la "légitimité de la Terre". Et il fallut attendre 1981 et l’avènement de la gauche et de François Mitterrand, pour que le projet soit définitivement abandonné. Pour que les canons s’inclinent face aux moutons… Cette lutte, qui n’était pas uniquement le fait d’antimilitaristes et de gauchistes, marquera à tout jamais l’histoire du pays. Une "chouannerie rouergate" au pays du roquefort, à laquelle ont pleinement pris part l’évêque de Rodez, Monseigneur Ménard, et les prêtres du Sud Aveyron (1), à l’initiative notamment du père Pierre Bonnafous, qui fut l’un des premiers à allumer la mèche, comme le souligne Gérard Galtier, dans un département pourtant très conservateur et traditionaliste. Étonnant ? Pas vraiment quand on sait que les représentants de l’Église aveyronnaise avaient fait de même dix ans auparavant aux côtés des gueules noires du Bassin, lors de la grande grève des mineurs de Decazeville, l’évêque de Rodez, Monseigneur Ménard, étant venu apporter son soutien aux familles, le jour de Noël. Un autre combat aveyronnais de portée nationale.
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