Taux de crédit de l'immobilier à la hausse : faut-il acheter maintenant ou attendre ?

  • Le nombre de prêts accordés a chuté de 14,5 % en avril sur un an.
    Le nombre de prêts accordés a chuté de 14,5 % en avril sur un an. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Ils sont passés de 1,06 à 1,27 % en moyenne depuis décembre. Il serait préférable d’emprunter avant qu’ils n’augmentent davantage. Sauf que les conditions d’accès au crédit se resserrent.

La courbe des taux des crédits immobiliers est orientée à la hausse depuis cinq mois. Est-on entré dans une nouvelle ère après des années de taux bas ? Quelles peuvent être les répercussions ? 

Les taux repartent à la hausse

Les taux des crédits immobiliers, toutes durées confondues, atteignent 1,27 % en moyenne en avril (hors frais et assurances), selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils étaient à 1,06 % en décembre dernier. On reste néanmoins à un niveau proche de celui des cinq dernières années. Depuis fin 2016, les taux moyens oscillent entre 1,35 et 1,05. Loin des 5 % enregistrés fin 2008. Mais la hausse actuelle ne devrait pas s’arrêter là. Les taux pourraient atteindre 1,75 à 1,80 % à la fin de l’année », ​calcule Michel Mouillart, économiste spécialiste du logement.

L’envolée des taux est-elle due à l’inflation ?

Les prix ont augmenté de 4,8 % en avril sur un an. Pour ralentir la flambée, la Banque centrale européenne (BCE) compte accroître, cet été, ses « taux directeurs ». Ce sont les taux auxquels elle prête aux banques, ​analyse Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’épargne. Aujourd’hui, ils sont à zéro. ​En les augmentant, la BCE va freiner le crédit, donc ralentir l’activité économique, ce qui signifie moins de demande de matières premières, donc une baisse des prix. Mais cela aura des répercussions pour l’immobilier.Pour se financer auprès de la BCE, les banques paieront plus cher, ​poursuit Philippe Crevel. Elles demanderont donc un taux d’intérêt plus élevé aux emprunteurs.

Les taux vont-ils rattraper l’inflation ?

Théoriquement, les taux d’intérêt devraient égaler l’inflation, afin d’éviter une érosion du capital prêté. Dans les faits, la hausse des taux sera très progressive, ​estime Michel Mouillart. Sinon, le risque serait de casser totalement la croissance. Par ailleurs, la BCE anticipe un apaisement de l’inflation en 2023. Elle serait autour de 2 %. ​En attendant, les taux d’intérêt devraient rester cette année largement inférieurs à l’inflation, ce qui ne s’était jamais constaté depuis les années 1960 ».

Le nombre de crédits s’accroît-ils ?

Si on considère les taux inférieurs à l’inflation et la perspective de leur augmentation, même lente, au cours de l’année, il vaut mieux emprunter maintenant que plus tard. Mais les banques ne raisonnent pas seulement en termes de taux,​nuance l’animateur de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Elles doivent aussi se conformer aux nouvelles règles du Haut conseil de stabilité financière, relevant de Bercy. ​Désormais, le remboursement des emprunts ne doit pas excéder 35 % des revenus. Or, un tiers des emprunteurs supportait un taux d’effort supérieur à ce taux. Pour entrer dans les clous, les banques exigent des apports personnels de plus en plus élevés. Une partie des foyers ne peut donc plus réaliser son projet : ménages modestes, familles avec enfants, jeunes en accession à la propriété… ​A cela, s’ajoute l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat. Si bien que le nombre de prêts accordés a chuté de 14,5 % en avril sur un an.

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