Espalion : les "coquillards" de Saint-Jacques ont repris le chemin

  • Le chemin offre souvent de belles rencontres entre marcheurs d’horizons divers.
    Le chemin offre souvent de belles rencontres entre marcheurs d’horizons divers. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Année jacquaire ou pas, pèlerins des temps modernes, de plus en plus de marcheurs suivent le GR 65 de la via Podensis qui, au départ du Puy-en-Velay, traverse le Nord-Aveyron pour rejoindre l’Espagne via Conques.

Certainement effet "post-Covid" : à Aubrac, Saint-Chély, Saint-Côme, Espalion ou Estaing, chaque matin est rythmé par le départ animé des marcheurs de Saint-Jacques-de-Compostelle. Un gérant de gîte rencontré ne s’en cache pas, "avril a été très bon et mai commence très fort, nous refusons du monde tous les jours". Cette année, la via Podensis retrouve pleinement son animation médiévale. On se souvient que les dernières années jacquaires (2004, 2010) avaient lancé sur le GR 65 son flot impressionnant de marcheurs pèlerins. 2021 étant à oublier, il semble que 2022 veuille le rattraper. Même si, année jacquaire ou pas, ce phénomène anime le pays de mars à octobre et semble même s’amplifier au fil des ans.

Un tronçon magnifique

Le classement par l’Unesco au patrimoine de l’Humanité de ce tronçon (considéré comme le plus beau entre Le Puy et Compostelle) a valu toutes les campagnes publicitaires. Ici, chacun vient, sac à dos et bâtons de marche en mains, vérifier le bien-fondé de ce classement. À l’arrivée de chaque étape, une fois la douche réparatrice prise, à l’heure des conversations entre pèlerins aux origines hétéroclites, on se rend compte que personne n’est déçu. Ni par les paysages dont on apprécie l’austère solitude, ni par le patrimoine dont la densité étonne. "On marche sans arrêt dans le beau. Je marche donc je suis" : telle est la motivation profonde de ces pèlerins.

Un état d’esprit

Il faut dire que la randonnée fait de plus en plus d’adeptes. Elle est un moyen efficace d’évacuer les tracas du travail et de la grande ville, de se ressourcer, de mettre à l’épreuve son corps, de découvrir de nouveaux horizons par des sentiers de pleine nature. Si une partie des pèlerins garde une motivation religieuse, pour beaucoup la marche et la découverte restent la priorité. Car ce marcheur est d’un naturel curieux. Il a des questions. Il veut appréhender le mieux possible le pays et son histoire. Demain il sera même le premier publicitaire de la région et une fois rentré chez lui, il renvoie sur le chemin connaissances ou amis. Ce phénomène a donc encore de beaux jours devant lui. Les acteurs touristiques du territoire l’analysent et ne manquent pas de le prendre en compte !

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