Football : à Rodez, le sprint final a rebattu les cartes

Les gagnants

Il est le symbole de la fin de saison réussie de Rodez. Titularisé pour la première fois lors de la réception du Paris FC (0-1, J33), Killian Corredor n’a plus jamais quitté le onze de départ ensuite. Auteur de deux buts, contre Nancy (1-1, J34) et Bastia (1-0, J37), pour une victoire cruciale dans la course au maintien, l’Aveyronnais a aussi pesé par sa débauche d’énergie. Utilisé dans un duo d’attaquants au sommet du 3-5-2 ou comme milieu offensif droit dans le 5-4-1 des trois dernières rencontres, le joueur de 21 ans a prouvé que le Raf pouvait compter sur lui à l’avenir.

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La nécessité de prouver n’était pas la même chez Bradley Danger. Mais sa fin de saison a rappelé qu’il est un incontournable du milieu sang et or. Arrivé en début de saison en provenance de Chambly, le Normand d’origine avait réussi une phase aller convaincante au poste de sentinelle. Avant de rentrer dans le rang par la suite, lors de l’hiver et du début de printemps délicat du Raf (18 matches sans victoire). Mais Danger a été un acteur important des ultimes rencontres. Replacé dans un registre de milieu relayeur, puis dans une doublette au cœur du jeu avec Rémy Boissier, il a été important par son volume de courses, sa percussion et ses projections vers l’avant. Il a aussi été décisif, en trouvant l’ouverture contre Nîmes (2-3, J35) puis en transformant un penalty crucial face à Toulouse (1-0, J36).

Titulaire à cinq reprises lors des six derniers matches, Johann Obiang s’est imposé au poste de piston dans les dernières semaines. Souvent utilisé comme doublure de Nassim Ouammou, freiné par une blessure à l’automne, souvent préservé après les trêves internationales et indisponible en janvier pour cause de participation à la coupe d’Afrique des nations, le Gabonais a finalement réussi à accumuler plus de temps de jeu en fin de saison. Costaud défensivement, il a aussi bien animé son couloir, à l’image de sa prestation contre Toulouse.

Sur le côté opposé, Gregory Coelho a lui aussi marqué des points. En l’absence de Lucas Buadès, l’habituel titulaire dans le couloir droit, le joueur formé au Raf a disputé les trois dernières rencontres en intégralité et a été à la hauteur. Une revanche pour le Cadurcien, dont le prêt à Sète (National) en début de saison a tourné court. Reste à savoir si ce final réussi convaincra ses dirigeants de prolonger son bail, qui se termine en juin.

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Lui aussi en fin de contrat, Alan Kérouédan a retrouvé des couleurs. Très peu utilisé cette saison, il s’est montré intéressant dans un rôle de doublure. Le système en 5-4-1 a mieux convenu au Breton, utilisé dans un rôle de milieu offensif droit qui correspond mieux à ses qualités que celui de piston droit, où il a du mal à réussir sa conversion. Sans être titulaire, le joueur formé à Rennes a réussi des entrées décisives, avec une passe décisive à Bastia et un but contre Caen (2-0) lors de la dernière journée, son premier depuis son arrivée au club, en 2019.

Longtemps embêté par une blessure à un mollet, Joris Chougrani a très peu joué lors de la phase retour. Il a retrouvé sa place à Nîmes et n’est plus sorti du onze de départ ensuite. Son engagement, son intelligence et ses relances ont été précieux. À ses côtés en défense, Julien Célestine a lui aussi été impeccable lors de la dernière ligne droite. Rassurant derrière, buteur contre Nîmes et Caen, il s’est de nouveau comporté comme un taulier, après avoir connu quelques passages difficiles au cours de la saison.

Les perdants

Ils sont les grands disparus de la fin de saison. Absents des feuilles de match après la défaite à Quevilly (2-0), Pierre Bardy et Jordan Leborgne ont suivi la fin de saison depuis les tribunes, eux qui étaient pourtant des titulaires habituels. Les dirigeants n’ont jamais voulu donner les raisons leur mise en retrait soudaine. Le président Pierre-Olivier Murat a évoqué dernièrement la nécessité de renouvellement.

Même si le défenseur formé au Raf n’a pas été au même niveau que lors des précédentes saisons, difficile d’imaginer que seul le critère sportif a prévalu pour l’ancien capitaine, formé au club. Idem pour Leborgne, à qui Laurent Peyrelade, son entraîneur, a reproché à plusieurs reprises depuis son arrivée au Raf, en 2019, un comportement négatif envers ses partenaires ou une attitude trop individualiste. Quelles que soient les raisons, cette mise en tribune des deux joueurs rend leur avenir au club hypothétique, y compris pour Bardy, à qui il reste un an de contrat.

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Également dans les rangs des non utilisés, figure Enzo Zidane. Mais il n’a, lui, jamais vraiment réussi à s’imposer dans le onze rouergat et sa dernière apparition remonte au 5 février contre Valenciennes.

Un peu plus souvent utilisé mais rarement titulaire, Florian David a eu très peu de temps de jeu en fin de saison. Une seule présence dans le onze de départ lors des neuf dernières journées, resté sur le banc lors des trois derniers matches, il apparaît comme l’un des perdants du changement de système, lui qui n’a pas vraiment le profil pour évoluer seul en pointe. Il a toutefois annoncé dernièrement qu’il comptait rester la saison prochaine au Raf, où il lui reste un an de contrat, avec la volonté de s’imposer.

Pour Arni Vilhjalmsson aussi, le changement de système a été fatal. Par son manque d’impact athlétique, l’Islandais n’est pas en mesure d’évoluer seul en pointe et il a également suivi l’épilogue de la saison essentiellement depuis le banc. Recruté fin janvier, il avait suscité des promesses par sa finesse, son intelligence et deux buts lors de ses deux premières titularisations. Mais il n’a pas réussi à répéter ses bonnes prestations.