Un ancien Premier ministre touche-t-il une retraite et quel est son montant ?

  • Passage de témoin, lundi, entre Élisabeth Borne et Jean Castex.
    Passage de témoin, lundi, entre Élisabeth Borne et Jean Castex. Repro CPA
Publié le
Centre Presse Aveyron

Non, un passage par Matignon n’est pas synonyme de retraite à vie pour les Premier(e)s ministres. Combien perçoivent-ils après avoir quitté leur fonction et de quels avantages bénéficient-ils ? 

Que va faire Jean Castex après deux années bien remplies et le passage de témoin, lundi, entre Élisabeth Borne et le désormais ex-Premier ministre ? « Je vais retourner dans mes Pyrénées, il faut que je repeigne mes volets et ma rambarde qui ont pris un coup pendant deux ans », s’amusait l’intéressé dimanche dans les colonnes du Parisien avant d’ajouter : « J’aspire à faire un pas de côté par rapport à la vie politique nationale, à faire de la politique autrement ». Difficile d’imaginer en effet qu’âgé de 57 ans bientôt, ce désormais ex-pensionnaire de Matignon reste les bras croisés…

Combien touche un Premier ministre en exercice ?

Avant de voir à quelle retraite un Premier ministre peut prétendre, voyons combien il gagne. Il touche, non pas un salaire à proprement parler, mais ce que l’on appelle un traitement mensuel. Celui-ci s’élève à 14 910 € brut par mois depuis 2012.

Et après son départ ?

Coupons déjà court à une idée reçue. Non, Premier(e)s ministres et ministres ne bénéficient pas d’une retraite à vie. Et quitter Matignon ne veut pas forcément dire partir à la retraite. Selon leur âge, les Premier(e)s ministres retrouvent en général rapidement une vie active après une pause. En poursuivant une vie politique ou dans la société civile.

Alors combien touchent-ils à leur départ au titre de leur exercice à Matignon ? Une indemnité de départ est versée. Elle correspond à trois fois le traitement mensuel. Soit 44 730 € (3 X 14 910 €). Cette indemnité est versée quelles que soient les raisons du départ (démission ou remaniement) et quelle que soit la durée de l’exercice du Premier ministre. Cette indemnité était jusqu’à l’élection de François Hollande versée sur six mois.

Comme le rappelle l’ordonnance 58-1099 du 17 novembre 1958 modifiée en 2013 fixant ces indemnités, le Premier ministre doit néanmoins répondre à deux conditions : d’une part ne pas reprendre une activité rémunérée dans les trois mois qui suivent son départ du gouvernement ou un siège au parlement ; de l’autre, avoir effectué ses déclarations de patrimoine et d’intérêt correctement à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Si l’ancien locataire de l’hôtel de Matignon a été parlementaire par le passé (députés ou sénateurs) ou le redevient, ce dernier bénéficie d’une indemnité de 731 € par mois qui est ainsi allouée à un Premier ministre à la retraite qui a eu des fonctions parlementaires, ainsi que de 400 € supplémentaires à partir du premier mandat, chaque réélection venant augmenter ses droits.