Les sapeurs-pompiers aveyronnais à l'épreuve du feu dans un immeuble désaffecté de Millau

  • Millau a accueilli durant deux jours les sapeurs du département pour des exercices à feu réel dans un immeuble.
    Millau a accueilli durant deux jours les sapeurs du département pour des exercices à feu réel dans un immeuble. JF et Images Gopro
Publié le
Jennifer Franco

Durant deux jours, les soldats du feu de tout le département se sont confrontés dans le quartier Beauregard, à Millau, à des scénarios pour affronter des incendies qui s’avèrent plus dangereux.

"L’exercice est à feu réel et en atmosphère chaude. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer, vous êtes encadrés", rassure William Buchet, le commandant du centre de secours de Millau. Mardi et mercredi, une cinquantaine de sapeurs-pompiers du département, à l’initiative du centre de secours de Millau, se sont entraînés au risque du feu d’habitation pour être toujours plus efficaces dans leurs interventions.

Briefing et débriefing.
Briefing et débriefing. JF et Images Gopro

Briefing et débriefing

Avant d’entrer dans le vif de l’action, les pompiers, qui fonctionnent par binômes comme dans la réalité, passent en revue le matériel. Passage obligé, le briefing de préparation opéré par le sergent Nicolas Rigal et l’adjudant-chef David Panis, formateurs caisson au centre de Millau. Durant une demi-heure, les basiques sont passés en revue en théorie et en pratique : les types de feu, les différentes techniques pour évoluer avec la lance. "Tout est sécurisé pour nous permettre d’encadrer et de parer à toute évolution du sinistre. C’est pédagogique et nécessaire pour nos intervenants. De gros moyens ont aussi été engagés pour sécuriser le chantier, tout autour."

Deux immeubles du quartier Beauregard, à Millau, qui vont être détruits ont servi de décor pour la réalisation des exercices.
Deux immeubles du quartier Beauregard, à Millau, qui vont être détruits ont servi de décor pour la réalisation des exercices. JF et Images Gopro

C’est dans une partie du quartier Beauregard, à Millau, dans deux bâtiments mis à disposition par le bailleur social Aveyron habitat, voués à la destruction et vidés de ses habitants et de tout mobilier bien sûr, que les pompiers ont élu domicile. Les logements sont désaffectés, mais parfaits pour mener à bien des exercices grandeur nature comme appréhender un feu d’appartement et de sous-sol.

Au cœur des flammes

Mercredi, les scénarios ont été organisés dans un appartement et les caves de la barre numéro 8. "La mission du jour est d’éteindre l’incendie, de voir son développement en milieu clos, comment réagit la fumée avec les différents ouvrants, d’analyser si le feu est bien alimenté en air, etc." L’entraînement permet aux pompiers d’évoluer dans les coursives et dans les escaliers au plus près de l’incendie et de la chaleur.

Au cœur des flammes.
Au cœur des flammes. JF et Images Gopro

Parfaits parce qu’ils permettent d’avoir des conditions réelles et c’est très rare. C’est même quasi impossible de trouver un immeuble en plein centre-ville pour simuler de tels incendies. Un entraînement utile et nécessaire pour acquérir les automatismes avant d’être appelé sur un tel drame. "Cela permet de s’exercer au feu réel et confronter le plus souvent nos jeunes recrues et les plus aguerris dans le cadre de leur formation de maintien des acquis à évoluer dans des espaces clos", rappelle le commandant Buchet.

En France, en moyenne, un incendie domestique a lieu toutes les deux minutes et un sur quatre est déclenché par un accident électrique, causant environ une centaine de décès par an. "L’activité feu représente aujourd’hui 8 % de nos interventions. On fait de plus en plus de secours à personne. Pour autant, nous sommes les seuls à pouvoir combattre les incendies. Il faut donc toujours que l’on se tienne entraîné et prêts à intervenir."

Épaisses fumées

Habituellement, les soldats du feu s’entraînent à Rodez, dans des caissons. Durant deux jours, "les pompiers ont dû composer avec la chaleur, qui est insoutenable ou très forte et avec les fumées, régulièrement opaques, ne facilitant pas la progression et la connaissance du site." Les 600 degrés ont été d’ailleurs atteints.

D'épaisses fumées s'échappent du bâtiment.
D'épaisses fumées s'échappent du bâtiment. JF et Images Gopro

Plusieurs feux ont donc été déclenchés volontairement. "Uniquement des palettes et du bois", insiste le commandant Buchet. "Cela permet de revoir les techniques d’extinction, d’évolution dans des milieux enfumés avec des fumées chaudes. On attend des stagiaires l’analyse du feu en lui-même et des fumées liées, mais aussi d’avoir un travail de lance précis pour pouvoir aller éteindre le feu correctement et en toute sécurité", détaille le lieutenant Lin Vidal qui, durant ces deux jours de formation, a évolué auprès des stagiaires au cœur des flammes.

La sécurité

Dans les locaux adjacents aux pièces où les mises à feu sont réalisées, des pompiers professionnels ont été positionnés. "Tout le monde est relié par radio." Une fois à l’intérieur, "les binômes vérifient l’accessibilité, la température, s’il y a des victimes et procèdent petit à petit à l’extinction ou au refroidissement des fumées et de l’incendie", précise le lieutenant Mehdi Dighouth.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?