Rodez. Les œuvres picturales du Ruthénois JiCé s’exposent jusqu'en Europe du Nord

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  • L’artiste dans son atelier pose devant "Le Vertigineux". L’artiste dans son atelier pose devant "Le Vertigineux".
    L’artiste dans son atelier pose devant "Le Vertigineux".
Publié le
Eric Guillot

Chaque tableau, chaque création de JiCé dévoile une puissance dans un univers urbain qui donne le vertige. C’est là que réside toute la force de ce grand peintre.

Les œuvres picturales de JiCé, peintre ruthénois, représentent essentiellement le monde industriel et urbain. "Je souhaite faire de chaque tableau une fenêtre ouverte sur une situation de vie. Mes peintures racontent des histoires d’hommes. Ce sont les gens ordinaires, les gens de tous les jours qui inspirent mes créations. J’aime capturer l’ambiance et l’émotion que me procure l’attitude d’un personnage, une tôle rouillée, la morsure du temps sur un mur et les faire parler."

en 1960 en région parisienne, JiCé fréquentait le milieu des travailleurs et les chantiers "Mes terrains de jeu étaient les matières, les lieux désaffectés, l’univers des constructeurs, des ouvriers et de leurs outils" précise l’artiste. Mais à l’inverse du peintre Fernand Léger, Les constructeurs de JiCé offrent au visiteur, dans une atmosphère cinématographique, la sensation d’un réel vertige : une perspective plongeante entre des buildings et les avenues d’une métropole, où l’espace et le vide sont les éléments clés de sa démarche artistique.

"Avenida central".
"Avenida central".

Le peintre recherche constamment une mise en scène dans ses tableaux. Pour emmener le spectateur dans cet univers à dimension humaine, l’artiste sait parfaitement traduire, sur la toile, l’émotion qui en surgit.

Formé au dessin industriel mécanique, c’est tout naturellement que la peinture s’est imposée à lui. En effet, depuis plusieurs années, il exerce son art en peinture décorative. Il réalise également sur commande des toiles ou des fresques murales. "Je suis un voyageur de l’image, mes tableaux ne sont pas d’une région ou d’un pays, ils sont d’une idée" souligne JiCé qui exporte ses œuvres dans les salons d’art contemporain en France, notamment le Salon International de l’Art (Siac) à Marseille, Art3F à Toulouse, mais aussi en Europe du Nord. "Je me transporte de l’univers figuratif jusqu’aux frontières de l’abstraction… Je travaille sur toile une technique allant de la matière à la transparence, avec parfois des insertions de pièces de métal oxydées ou de fibres" Ses toiles se déclinent du très grand au tout petit format. Après 25 ans d’une expérience dans la conception des fresques (80 à son actif), le peintre réalise ses plus grandes dimensions qui varient de quinze à vingt-cinq mètres. Certaines de ces commandes sont destinées aux commerces parisiens (Café de l’Olympia, Le Victor-Hugo, le Mogador…)

Hors du département et du territoire national

Ses dernières expositions dans l’Aveyron ont eu lieu en 2019 (Rodez, Najac, Laguiole, Bozouls et Onet-le-Château). D’autres manifestations se sont poursuivies jusqu’à ce que la crise sanitaire rende caduque les salons (Aude, Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Tarn).

"Don’t look down".
"Don’t look down".

Cependant, l’artiste travaille toujours hors du territoire national. Pour ce faire, il participe chaque année avec la galerie Art4You qui organise durant une période de trois à quatre mois, le Nordic Tour (Allemagne, Autriche, Danemark).

Tandis qu’en France, depuis 2020, les expositions ont dû cesser suite à la pandémie, les peintres de l’Hexagone qui collaborent depuis trois ans avec ces grands salons d’art contemporain d’Europe du Nord ne manquent pas ces rendez-vous. Ceci grâce à l’initiative du galeriste et peintre, Pierre Desenfant, qui a lancé une communication pour représenter les Français, dans les galeries ou les salons de ces pays. Cela fait le bonheur de JiCé, puisque ces lieux industriels lui correspondent parfaitement.

"Zone rouge".
"Zone rouge".

Alors que "le tableau est un rapport humain à une œuvre graphique" précise JiCé, il n’en demeure pas moins que les réseaux sociaux sont devenus, parallèlement, un outil de travail indispensable. Et les artistes peintres aveyronnais veulent le développer, de façon à rayonner plus largement sur le marché de l’art.

Dernièrement, par l’intermédiaire de Singulart, l’un des trois sites internet, mis à la disposition des artistes, le peintre ne cache sa satisfaction d’avoir pu vendre cinq toiles en Allemagne. Pour autant JiCé a depuis deux ans des commandes d’œuvres aux thématiques diverses (portraits, concepts graphiques, langage des mains).

"Steel alive".
"Steel alive".

Si 2020 a été satisfaisante avec les ventes du grand format, cette année pourrait s’avérer plus difficile pour les artistes, compte tenu de l’incertitude économique actuelle ; ce qui entraînerait une difficulté supplémentaire pour ces créateurs.

À cela s’ajoutent les lieux d’expositions à Rodez qui ne sont pas légion, mais l’artiste est à l’écoute de toutes les initiatives et propositions ruthénoises. Quoi qu’il en soit, l’aventure artistique doit se poursuivre, car assure-t-il "la relance dans le domaine de l’art ne pourra avoir lieu que fin 2023".

Les projets en cours

"L’artiste ne doit jamais négliger l’endroit où il réside" assure-t-il. Aussi, parmi ses projets et après dix ans passés en zone artisanale à Bel Air, entraînant trop peu de visibilité pour le grand public, JiCé s’installera prochainement rue de l’Embergue, à Rodez. Le peintre porte un grand intérêt pour le cœur de ville et se réjouit de participer à la dynamique artistique ruthénoise. Nous relaterons en détail cet événement à temps voulu.

En attendant, JiCé poursuit ses travaux dans son atelier et présente ses nouvelles créations. Parmi ses œuvres qui ne "bougeront jamais", il est à citer Don’t look down, une toile de grand format sur le thème du vertige. "Il s’agit d’une œuvre conceptuelle, c’est-à-dire moitié graphique, moitié dessiné, moitié peinte, qui inspire fortement le vertige. Elle demeure mon sujet porteur" précise-t-il. Le peintre assure pleinement sa carrière et reste en contact avec le monde de l’art et celui des acheteurs.

JiCé qui "ne descend jamais de la scène" a devant lui un an de travail en réserve.

Outre ses prochaines expositions et initiatives privées, il est à noter quatre créations conceptuelles abstraites, nommées Une abstraction lyrique. Ces œuvres en cours de réalisation sur support d’oxyde ont été commandées par un chef étoilé aveyronnais. Enfin, à partir d’aujourd’hui, dimanche, et pour la saison estivale, une dizaine de toiles du peintre sont exposées au restaurant Le Cruou, à Marcillac-Vallon.

"Il faut que l’artiste parle sur sa toile"

"Je suis quelqu’un qui a toujours travaillé le matériel fait par l’homme, les structures, les ponts… Par exemple, l’acier riveté est l’un de mes accompagnateurs fétiches et aussi l’oxyde, la rouille. J’ajoute désormais des tableaux qui sont des mises en scène très abstraites. Mon projet est de faire le lien entre un visuel abstrait et une thématique industrielle ou urbaine. Lorsque j’ai terminé un tableau je suis content de l’avoir fait parce que j’ai tracé un chemin vers des abstractions, c’est-à-dire une idée et non une représentation d’images par rapport au thème choisi. Le challenge est là : ne pas se perdre dans ce que l’on fait et en même temps comprendre le monde et les personnes à qui je vais présenter mes œuvres et trouver le bon axe. Je travaille sur du grand format. Il y a dix ans l’artiste devait représenter une idée, aujourd’hui, l’œuvre doit être suggérée. Telle est la subtilité : faire quelque chose de puissant où les gens qui me suivent se retrouvent toujours dans mon travail. À moi de trouver un équilibre à travers la recherche de la technique, en fonction de la thématique. Pour cela, il faut que cela parle, que ce soit l’artiste qui parle sur sa toile."
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