Millau : une tout autre cérémonie pour le prêtre
Ce dimanche, les paroissiens de Millau vont disputer la Course du Viaduc et leur prêtre avec eux.
"Un prêtre peut courir ", s’exclame le doyen du pays millavois, Christophe Battut. Âgé de 45 ans, cet homme de Dieu n’est pas comme on pourrait l’imaginer. Sportif et dynamique, il mène de nombreuses actions en dehors de son presbytère. Parmi elles, la course à pied, puisqu’aujourd’hui, en compagnie de certains paroissiens, il troquera sa soutane et enfilera baskets et short pour parcourir les 23,7 km de la course Eiffage du viaduc de Millau. Une manière selon lui de " dépoussiérer l’image de la paroisse ".
Il explique ce choix qui lui implique de ne pas participer à la traditionnelle messe du dimanche matin : " C’est un événement très important pour Millau, 10 000 personnes seront présentes dans les rues, nous ne pouvons pas nous permettre de nous isoler du reste de la société. " Pour cela, il a fallu tout d’abord convaincre d’autres fidèles de l’accompagner dans son projet. Une réussite car ils seront une dizaine à s’exercer sous les couleurs du doyenné millavois. " On a essayé de convaincre le plus de monde, j’ai juste conseillé au plus de 80 ans de s’abstenir ", ironise-t-il.
Une fois l’équipe constituée, l’heure est venue aux entraînements. Pour cela, le père Christophe, comme le nomment ceux qui l’accompagnent dans son église, a confié cette tâche à Eddy Fontugne, membre de l’Équipe d’animation pastorale (EAP). Passionné de running, ce jeune père de famille a déjà participé à plusieurs trails, dont l’Hivernale des Templiers en décembre dernier. "Depuis plusieurs mois, on essaye de s’entraîner ensemble au moins une fois par semaine", explique-t-il. En bon sportif qu’il est, l’idée l’a forcément convaincu. "Je trouve que c’est une très bonne chose, en plus ça permet de casser l’image rétro de l’Église."
Même son de cloche du côté de Christophe Battut, pour qui le lien entre athées et religieux est très important. "C’est essentiel de reconnaître les belles valeurs de la société, et le sport en est une. Nous devons montrer que le chrétien n’est pas seulement inscrit dans le religieux." Un détachement du monde extérieur qui s’est accentué avec la crise sanitaire, empêchant les festivités et les rencontres de suivre leur cours. "On a parfois l’impression d’être un peu à côté, participer à cet événement c’est également montrer que nous sommes partie prenante de l’actualité", relate-t-il.
Pour ce qui est de la course, toute cette petite équipe s’élancera du boulevard de l’Ayrolle ce matin à 9 h. Eddy Fontugne, qui endosse en quelque sorte le rôle d’entraîneur, a déjà tout prévu. " Nous partirons ensemble et ensuite chacun fera comme il le sent et ira à son rythme. " Après la course, la paroisse organise un pique-nique place Emma-Calvé avant une messe des sportifs, à 16 h, en l’église Saint-Martin.
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