Un beau dimanche à la campagne avec Nicole Pfund et Gilles Bonnin à Saint-André-de-Najac

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  • Nicole, Gilles et leur chien Oscar.
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    Un beau dimanche à la campagne avec Nicole Pfund et Gilles Bonnin
Publié le
Joel Born

Elle est peintre, il est sculpteur. Ce couple d’artistes nous entraîne dans son univers délicieusement poétique. À découvrir à La Cabane de Tayrac.

Les Amis de la Cabane de Tayrac nous promettaient un beau dimanche à la campagne. Et ce le fut, en compagnie de Nicole Pfund et de Gilles Bonnin. Un couple d’artistes talentueux, emplis d’humanité et d’humilité. Elle peintre et lui sculpteur, ils nous entraînent dans un univers fait de douceur, de poésie et de rêverie, où il fait bon laisser son âme vagabonder, loin des turpitudes d’un monde qui semble parfois perdre la tête. Et qui nous prend trop souvent la tête…

Depuis 40 ans en Aveyron

"C’était pour nous une belle opportunité de faire une expo à deux dans un lieu particulièrement agréable", se réjouit Nicole, alors que les premiers visiteurs viennent les saluer. "Un peu loin, mais pas trop." Tel est le nom de cette nouvelle expo à quatre mains. Un clin d’œil volontaire. "On l’a appelée comme ça, car souvent nos amis nous disent, vous exposez trop loin, on ne peut pas venir vous voir…"

Voilà plus de quarante ans que cette Genevoise et son compagnon se sont installés, un peu par hasard, en Aveyron, à Saint-André-de-Najac, où chacun possède son atelier. "On vient se faire des coucous, mais on aime bien bosser chacun de notre côté", s’amuse Nicole. Infirmière de formation, elle a fini par se tourner vers la peinture, comme l’avaient fait son père et son grand-père avant elle. "J’ai toujours aimé peindre et dessiner. La génétique est passée par là…" Depuis quelques années, Nicole et Gilles prennent du plaisir à exposer ensemble. "C’est agréable et c’est aussi plus pratique…" Évoquant les peintures de Nicole Pfund, les critiques parlent presque tous d’une œuvre à la fois originale, subtile, attachante. De la "vraie peinture". Une peinture lumineuse, rayonnante, qui provoque d’intenses émotions intérieures. "Parler de peinture est bien le maître mot, car dès le premier regard, l’on est comme subjugué par la force de la couleur de ses tableaux, la puissance de la touche", insiste le critique d’art Pierre-Alain Lévy.

Respiration

" J’ai réalisé tous les paysages extérieurs, pendant le covid, explique Nicole. J’avais envie que ça respire. " Sur la plupart de ses tableaux figurent ses personnages aux longues jambes, mi-humains, mi-animaux, parfois musiciens, avec le bout du nez rose comme ces… bonbons à la fraise qui nous font craquer depuis qu’on est mômes. Dans ses dernières toiles on retrouve de plus en plus souvent des oiseaux, mais aussi des bateaux, des manèges, des roulottes, des ballons… "J’avais envie de choses légères", avoue Nicole. Elle peint au couteau. De l’huile en glacis, avec plusieurs couches superposées, ce qui donne de la transparence et de la lumière. "C’est marrant quand tu avances sans trop savoir où tu vas. Les mains font mais il faut trouver l’idée. J’adore parce qu’il y a parfois une part de hasard. Tout n’est pas maîtrisé et c’est aussi dans les erreurs qu’on apprend." Lorsqu’elle évoque sa peinture, Nicole Pfund parle de rêve, de poésie, de légèreté, de nostalgie, "un sentiment que j’aime bien, un peu d’ironie aussi."

Des bateaux et des zoizos

Gilles Bonnin sculpte le métal depuis toujours ou presque. Des bateaux et des zoizos, comme il dit, qui n’existent pas et dont les cages ne sont jamais fermées, en parfaite harmonie avec les toiles de Nicole. "On vit à la campagne, les oiseaux ça m’influence et ça me rassure, résume-t-il. Ce qui me rassure moins, c’est qu’il y en a de moins en moins." Dans l’une des pièces de l’ancienne grange, Gilles a installé ses drôles et ingénieuses machines qui carillonnent, font de la musique et des bulles. "J’y passe beaucoup de temps mais je me régale. J’essaye de retrouver une âme d’enfant. On lutte contre le désenchantement." Et d’avouer, devant tous ces mécanismes un peu zinzins, qu’il aime bien ce qu’il ne comprend pas toujours.

Voilà sept ans que Christiane Falip a créé cet espace associatif d’animations culturelles, ce lieu ouvert à tout le monde, au beau milieu de la campagne du Ségala, dans une ferme du XIXe siècle. Cette ouverture aux autres qu’elle a notamment fait sienne à la Drac de Montpellier, où elle a travaillé plusieurs années, au service des arts plastiques, du livre et de la lecture. Parmi leurs projets, les Amis de la Cabane envisagent de créer un parcours artistique permanent, avec les œuvres d’une dizaine d’artistes. En attendant, la superbe exposition de Nicole Pfund et Gilles Bonnin se poursuit à la Cabane de Tayrac jusqu’au 17 juillet. On retrouvera ensuite les toiles de Nicole Pfund, à Goujounac, dans le Lot, à Flagnac et Saint-Céré. " Un peu loin, mais pas trop… " Comme l’écrivait Michel Palis, " c’est une femme merveilleuse qu’il est indispensable de rencontrer. " Nous en sommes depuis longtemps convaincus…

www.nicolepfund.com

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