Rodez. En Afrique, l'âme électrique de l'Espalionnais Guillaume Ayral

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  • Après avoir sillonné une quarantaine de pays en Afrique, Guillaume Ayral a choisi de retrouver la France pour, dit-il, "se rapprocher de l’Aveyron".	@GA
    Après avoir sillonné une quarantaine de pays en Afrique, Guillaume Ayral a choisi de retrouver la France pour, dit-il, "se rapprocher de l’Aveyron". @GA
Publié le
Aurélien Delbouis

Après avoir passé près d’une dizaine d’années sur le continent africain à se passionner pour des projets d’électrification rurale ou à implanter des fermes photovoltaïques, l’ingénieur en génie électrique a amorcé un retour en France "pour se rapprocher de l’Aveyron" Aujourd’hui installé à Bordeaux, il nous parle de son expérience qui l’a mené dans une quarantaine de pays.

Connecté, passionné, survolté ! À 33 ans, Guillaume Ayral est tout à la fois. Ingénieur en génie électrique de retour en France après 10 années passées sur le continent africain, le natif d’Espalion a longtemps roulé sa bosse avant de poser ses valises à Bordeaux où il développe des projets solaires pour la société Terre et Watts…

Avant ça, ce grand passionné de culture africaine – sahélienne en particulier – et de la grande richesse de sa musique traditionnelle, s’est penché sur des projets d’électrification rurale. "Mon rôle était, pour résumer, d’amener l’électricité en des lieux assez reculés." Une mission qu’il a toujours appelée de ses vœux.

"J’ai toujours eu cette envie de voyager, de découvrir l’Afrique. Après mes études, j’aurais pu travailler dans un bureau en France mais l’envie d’ailleurs était plus forte. Quand j’ai eu l’opportunité de franchir le pas avec un projet d’électrification rurale qui me permettait d’apporter quelque chose de tangible aux autres, une vraie valeur ajoutée, j’ai foncé."

Pour première expérience, il débarque au Togo pour installer des mini-kits solaires équipés "d’une batterie et une petite éolienne". "Ce projet combinait tout ce qui m’intéressait. L’ingénierie, les sciences, mon goût du voyage… J’avais aussi à gérer des situations complexes. Un volet très formateur."

Après 6 mois au Togo, il file en Amérique du Sud, à Lima au Pérou, avant de revenir très vite sur le continent africain qu’il aime par-dessus tout. "Un de mes grands plaisirs est de boire une bière avec des amis au bord du fleuve Niger à Bamako ou à Ségou en écoutant un concert de kora malienne", avoue celui qui a fait ses gammes dans un autre "big band", espalionnais cette fois, dirigé par le non moins fameux Frédéric Bonnet…

Allumé du pouce

Cette expérience africaine sera ponctuée d’un tour d’Europe en stop. "En mode Pékin Express…" "J’ai consacré mes six mois de césure dans ce projet un peu fou. L’idée de partir sans rien, de taper aux portes pour pouvoir me loger, m’avait toujours attiré. J’adore faire du stop, rencontrer des gens, partager un petit morceau de leur vie, découvrir des cultures. Pour moi, l’auto-stop est une véritable école de la vie. J’ai donc eu envie de concrétiser ce petit rêve avant de me lancer pleinement dans la vie active." À son compteur, l’Aveyronnais fait valoir 12 000 km de trajet en auto-stop, dont quelques centaines – "c’est véridique" –, pour se rendre à des entretiens d’embauche… "Espalion-Paris en 9 heures, porte à porte. Pas mal non ?"

Toujours en mouvement, grand défenseur de "l’instant présent", Guillaume reviendra en Afrique par l’entremise d’un VIE (Volontariat international en entreprise) puis pour le compte d’une société basée à Dubaï. Son rôle : développer des projets d’électrification dans une douzaine de pays africains.

Plus d’électrification rurale en revanche, l’heure est venue de développer de "gros projets" de fermes solaires. "J’interviens dès le lancement en sélectionnant de potentiels lieux d’implantations proches – c’est un préalable – de lignes électriques. Ce qui n’est pas légion en Afrique. Je viens ensuite voir le chef de village, je dis bonjour […] S’il y a accord, je lance les études d’ingénierie. Mais le plus important est de sécuriser le foncier." À titre d’exemple, Guillaume aura ainsi "sécurisé" 200 hectares au Mali, 150 en Guinée…

Franchement chargé, son calendrier l’amène à voyager dans le monde entier… En avion cette fois. "Il m’arrivait de prendre le café le matin chez un fournisseur à Osaka avant de retrouver des amis le soir à Bamako." Dense et franchement fatigant mais pour l’Aveyronnais, le jeu en vaut la chandelle, tant "le job est passionnant" et colle en tout point à ses aspirations du moment.

Arrive pourtant un temps où le retour aux sources s’impose. "J’avais envie de me rapprocher de l’Aveyron. Ça a été Bordeaux comme cela aurait pu être Montpellier ou Toulouse", reconnaît le nouveau chef de projet photovoltaïque qui se concentre une fois encore sur des projets d’envergure. Son intérêt pour des projets d’électrification rurale n’est pourtant jamais retombé.

"Avec deux camarades d’école d’ingénieurs nous avons créé la société EKFA et avons mis au point une nouvelle solution pour les personnes qui n’ont pas accès à l’électricité. Il s’agit d’un kit est basé sur une technologie appelée "supercondensateur" qui est inoffensive pour l’environnement avec une durée de vie supérieure à 20 ans. Avec ce petit kit, on peut s’éclairer sans problème, recharger les téléphones, alimenter un petit ordinateur." Une occasion de plus pour le trentenaire de donner du sens à son engagement, convaincu de la beauté du monde et de ses habitants.

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