Le cas Abad jette une ombre sur le gouvernement Borne et sur le début du quinquennat de Macron

  • Le cas Abad cristallise l’attention au sein du gouvernement.
    Le cas Abad cristallise l’attention au sein du gouvernement. MAXPPP
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Centre Presse Aveyron

Le ministre a contesté ce lundi les accusations de viols. "Tolérance zéro", mais "la justice est la seule à devoir et pouvoir trancher", estime l’exécutif.

Damien Abad a une nouvelle fois contesté ce lundi "avec la plus grande des fermetés" les accusations de viol à son encontre et a annoncé qu’il restait ministre et candidat aux élections législatives. "Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas", a-t-il déclaré lors d’une courte intervention devant des journalistes.

Au lendemain de l’entrée de Damien Abad dans le gouvernement formé vendredi, le site Mediapart a publié le témoignage de deux femmes accusant le nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées de viols en 2010 et 2011. L’une d’elles a porté plainte, classée sans suite.

"Ces accusations m’infligent […] une blessure profonde, a-t-il poursuivi. Ce sont ici ma dignité et mon intégrité qui s’en trouvent atteintes. Je le répète avec fermeté, je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie."
Le cas Abad est venu brouiller ce lundi l’image du premier Conseil des ministres. "La règle est simple, tolérance zéro pour les délinquants sexuels", a affirmé la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, en réponse aux nombreuses questions de la presse sur les deux accusations de viol qui visent le nouveau ministre.

"Le gouvernement est aux côtés de celles qui ont l’immense courage de parler", cependant, "les plaintes (visant Damien Abad) ont été classées sans suite et il n’y a aucune autre procédure en cours", a fait valoir la porte-parole du gouvernement.

Un échange avec Borne "franc et direct"

L’affaire vient parasiter la stratégie d’Emmanuel Macron dans l’optique des élections législatives. Le Gardois, encore il y a quelques jours à la tête du groupe parlementaire du parti Les Républicains à l’Assemblée nationale, est de ceux qui incarnent le gouvernement d’ouverture voulu par le chef de l’État. Sa mise en cause jette une ombre sur les premiers pas du gouvernement Borne. Mais Olivia Grégoire a exclu, à ce stade, une démission du ministre qui conteste les faits qui lui sont reprochés. Aux yeux du président de la République et de la Première ministre Elisabeth Borne, "la justice est la seule à devoir et à pouvoir trancher", a-t-elle expliqué.

La porte-parole du gouvernement a assuré que le chef de l’État et la Première ministre n’étaient pas au courant avant l’entrée de Damien Abad au gouvernement des plaintes pour viol déposées contre lui par deux femmes. Mais elle a indiqué qu’Elisabeth Borne avait eu ce week-end un "échange franc et direct" à ce sujet avec son ministre.

À peine nommé, vendredi, le gouvernement a fait face, outre les accusations portées contre Damien Abad, aux attaques virulentes de l’extrême droite et d’une partie de la droite contre la personnalité de Pap Ndiaye, présenté comme un "indigéniste" et un "wokiste" qui menacerait les valeurs de la société française.

Emmanuel Macron n’a fait aucune allusion à ces deux polémiques à l’ouverture du Conseil des ministres, mais il a insisté sur ce qui a été, selon lui, le "fil rouge" de son premier quinquennat et qui devrait aussi être celui de son second mandat. Donnant le coup d’envoi d’un quinquennat qui, comme le précédent, n’aura pas attendu longtemps avant d’être confronté à ses premières controverses.