Pourquoi la crise internationale plombe le moral des chefs d'entreprise aveyronnais

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  • Un tiers des chefs d’entreprise craignent, si la situation perdure, que leur activité soit menacée.
    Un tiers des chefs d’entreprise craignent, si la situation perdure, que leur activité soit menacée. Illustration Centre Presse
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La CCI a sondé le moral de ses chefs d’entreprise. Et alors que pendant le Covid, la situation avait toujours été sous contrôle, cette fois, les conséquences de la crise ukrainienne et notamment la flambée du coût de l’énergie inquiète sérieusement les patrons.

Les entreprises aveyronnaises avaient bien résisté à la crise sanitaire. La période, après les premiers mois d’incertitude, avait même été pour beaucoup l’occasion de lancer de nouveaux projets de développement. Mais il semblerait qu’en ce printemps 2022, les nombreuses incertitudes (guerre en Ukraine, crise de l’énergie…) aient eu des conséquences sur le moral des chefs d’entreprise aveyronnaise.

Ceux-ci sont sondés régulièrement par la chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron afin d’établir un baromètre de leur état d’esprit. Et selon l’enquête de printemps réalisée par les services de la chambre, les patrons aveyronnais commencent à s’inquiéter. Selon les chefs d’entreprise aveyronnais ayant répondu à l’enquête, leur chiffre d’affaires des derniers mois est en progression pour 15 % seulement. 49 % en revanche voient leur activité diminuer. Le reste est dans la droite ligne des résultats de l’année dernière. 33 % estiment que leur carnet de commandes est satisfaisant (27 % pensent qu’il ne l’est pas).

Inquiétude chez les commerçants

Plus inquiétant encore, seuls 27 % des entrepreneurs répondants envisagent désormais l’avenir de leur entreprise de manière optimiste (contre 26 % de pessimistes). Cette tendance est bien plus forte dans le secteur des commerces, et, dans une moindre mesure, dans les cafés, hôtels et restaurants, qui voient tout de même arriver la saison touristique avec des indicateurs plutôt favorables, puisque les taux de réservation sont assez élevés et que le contexte international pousse de nouveau les touristes à prendre des vacances hexagonales. Cependant, cette bonne nouvelle est contrebalancée par d’importants soucis de recrutement.

Une forte dégradation de la trésorerie

Quel est l’impact de l’augmentation des coûts des matières premières ? Cette flambée des prix, liée notamment à la crise énergétique qui découle de la guerre en Ukraine a des conséquences importantes. D’après une enquête menée par la CCI Occitanie, 92 % des répondants dans l’Aveyron déclaraient en avril dernier ressentir un impact lié à hausse du coût de l’énergie sur leur activité. Surtout, plus d’un tiers des patrons craignent, si la situation perdure, que leur activité soit menacée. En effet, dans une période où le pouvoir d’achat est une inquiétude majeure pour les ménages, il n’est pas forcément évident de répercuter. Le secteur le plus impacté est celui de la construction qui doit également faire face à la pénurie des matières premières, qui a aussi un impact sur les coûts. À noter que la situation est également perçue de manière très négative par le secteur hôtels, cafés, restaurants car cette problématique énergétique vient s’ajouter à des activités déjà fortement fragilisées par la crise sanitaire.

Les principales conséquences ressenties de la hausse de coût de l’énergie en Aveyron :  une dégradation de la trésorerie (67 % des répondants), une réorganisation de l’activité (19 % des répondants), une hausse des prix (8 % des répondants), une baisse des marges (7 % des répondants). "C’est inquiétant, confirme Dominique Costes, le président de la CCI. Avec la chambre régionale, nous avions sondé les patrons en janvier, 92 % étaient optimistes. Trois mois plus tard, ce chiffre a diminué de 50 points. Ce qui pose problème, c’est qu’on ne maîtrise rien. Ni les prix de l’énergie, ni les matières premières, ni les délais d’acheminement. Avec le Covid, on arrivait à maîtriser et à s’en protéger. Quand on rajoute les soucis de recrutement, les problèmes d’inflation et la perte de pouvoir d’achat, ça fait beaucoup. Globalement, j’ai de grosses craintes pour les mois qui viennent et encore plus pour la fin de l’année."

L’Aveyron avait plutôt bien résisté au Covid. La sortie de crise avait été entrevue très rapidement. Mais deux ans plus tard, le contexte semble s’assombrir sérieusement.

Les exportations impactées

Selon les données des Douanes en 2021, 1,5 million d’euros de produits ont été importés en Aveyron depuis la zone Russie, Bélarus, Ukraine, soit 0,18 % des importations aveyronnaises. Il s’agit principalement de métaux précieux et autres métaux non ferreux, de bois et articles en bois, de machines et équipements d’usage général. En revanche, la balance commerciale étant positive, c’est 9,2 millions d’euros de produits aveyronnais qui ont été exportés, l’année dernière vers la zone Russie, Bélarus, Ukraine. Cela représente 1 % des exportations aveyronnaises.

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