Rodez. L’objectif de la photographe culinaire ruthénoise Emilie Gentils : "L’appétit vient en regardant"

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  • Née à Rodez, installée à Mimizan, la photographe culinaire Emilie Gentils travaille avec de nombreux chefs.	Axel Franck
    Née à Rodez, installée à Mimizan, la photographe culinaire Emilie Gentils travaille avec de nombreux chefs. Axel Franck Axel Franck
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Rui DOS SANTOS

La quadragénaire née à Rodez, passée par Londres et Toulouse, vivant depuis 2018 à Mimizan (Landes), est sollicitée par de nombreux chefs (pour des livres, de l’événementiel, des sites internet, des réseaux sociaux, des brochures...) ou par des marques de l’agroalimentaire. Présente sur la toile avec The Foodeye, elle connaît l’univers de la gastronomie pour avoir fréquenté diverses écoles hôtelières.

Le clin d’œil l’amuse. Ses parents travaillaient tous les deux chez Canon à Paris, son père en tant que technicien, sa mère comme assistante de direction. Si elle ne leur a pas fait l’affront d’une infidélité en s’équipant avec une autre marque, ce n’est pas leur activité professionnelle qui a dicté son choix personnel. "Ou alors inconsciemment", sourit-elle. Après huit années passées en écoles hôtelières et autant consacrées ensuite à des expériences dans la restauration et, notamment, le management d’établissements à Londres (dont sept ans au sein du groupe de Terence Conran), Emilie Gentils est photographe culinaire et a lancé, en 2006, son site, baptisé The Foodeye, "le plaisir des yeux" sur la toile.

Avec une signature identifiée ? "Je ne sais pas si j’ai un style caractéristique mais ce qui est sûr, c’est que je suis une caméléon, sachant m’adapter, assure-t-elle. Je ne fais jamais la même photo. J’essaie de refléter la philosophie, l’esprit, d’un chef par l’image". Elle travaille avec eux pour des livres, des réseaux sociaux, des sites internet, de la vidéo, de l’événementiel ou encore des brochures. Elle est d’ailleurs aujourd’hui reconnue dans cet univers. "J’ai mis du temps à me sentir légitime. J’ai un peu souffert du syndrôme de l’imposteur, reconnaît-elle, sans aucun filtre. Quand je me fond désormais dans une cuisine, personne ne me voit ! Je suis sollicitée en tant que spécialiste, comme une experte".

Née à Rodez, en 1979, "un peu par hasard" (ses parents, originaires de la région parisienne, sont tombés amoureux de l’Aveyron), Emilie Gentils a grandi à Castanet, près de Rieupeyroux. C’est là qu’elle a été au collège, avec une ambition : intégrer le lycée hôtelier de Souillac. "J’avais une très forte envie de travailler dans la restauration", confirme l’intéressée. Après une tentative de seconde générale, elle a opté pour la voie professionnelle avec le Lep de Jean-Vigo à Millau, prenant "le train en marche" en janvier. Avant de rejoindre Souillac pour la dernière année de son BEP-CAP cuisine. Elle a alors poursuivi avec un bac technologique hôtelier. "C’était ma passion depuis mon entrée en 6e", lance-t-elle.

Après un BTS gestion marketing à Toulouse, sa fibre pour le voyage lui a fait traverser la Manche et elle a ainsi goûté aux différents métiers de la restauration à Londres. Devenue directrice d’un restaurant à l’âge de 26 ans, elle a aussi pris part à la création d’une brasserie très française. Avant la naissance d’un petit garçon en 2007. L’heure de la remise en question a sonné. Autodidacte, elle avait acheté un premier appareil quelques années plus tôt. Elle proposait d’ailleurs ses services gratuitement avec, comme terrain de jeu, les... restaurants. Elle a donc rebondi dans la photo !

Pour son retour en France, Emilie Gentils a, tout d’abord, posé ses objectifs à Toulouse, sa ville de cœur, où elle a passé dix ans et où la famille s’est agrandie avec un autre garçon en 2017, avant de s’installer à Mimizan (Landes) en 2018. Ce déménagement vers la côte Atlantique n’est toutefois pas synonyme de cordon coupé avec l’Aveyron. "Il y a ma maison d’enfance, à laquelle je suis énormément attachée", conclut celle qui a donné vie à une activité de céramiste : "J’ai envie de créer mes propres contenants, afin de développer des collections".

A table avec Sébastien Bras

Si Emilie Gentils a déjà travaillé et continue d’œuvrer avec de très nombreux chefs aveyronnais (Nicole Fagegaltier à Belcastel, Hervé Busset à Conques, Marc Cordy à Muret-le-Château, Quentin et Noémie Bourdy à Villefranche-de-Rouergue...), elle a vécu "une expérience particulière", dont elle est "très fière", avec Sébastien Bras. La photographe ruthénoise a ainsi participé en 2013 avec l’étoilé de Laguiole au Festival international de l’image culinaire à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), un concours dont l’objectif est de servir un plat en binôme. Elle n’a pas oublié : "Sébastien a voulu que nous travaillions réellement en duo, en parfaite égalité dans le travail final. C’était bien plus complexe qu’une simple prise de vue, mais le résultat était à la hauteur". Elle a aussi collaboré avec le comité départemental de tourisme pour un livret de recettes emblématiques.

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