Les éditeurs de jeux vidéo prennent-ils (trop) les joueurs de jeux vidéo pour des vaches à lait ?

  • Les coffres de butins seraient trompeurs pour les consommateurs de jeux vidéo
    Les coffres de butins seraient trompeurs pour les consommateurs de jeux vidéo Marco_Piunti / Istock.com
Publié le
ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Vingt associations européennes, dont UFC-Que-Choisir, dénoncent les méthodes commerciales trompeuses des éditeurs de jeux vidéo, dont Electronic Arts, derrière le succès mondial de "FIFA". Ces associations de défense des consommateurs leur reprochent notamment des pratiques douteuses pour faire payer des contenus, parfois sans réellement savoir lequel, en monnaie virtuelle à des enfants et des adolescents.

Une plus grande réglementation pour les achats "in game" dans les jeux vidéo ? Le souhait de 20 associations européennes dont UFC-Que-Choisir est de mettre en place "une régulation stricte et efficace du secteur". Une mise en demeure a été envoyée à l'entreprise Electronic Arts, connue pour éditer les jeux vidéo "FIFA", "Battlefield", "NBA Live", "Madden" ou "NHL". L'absence de véritables règles en la matière permet aux éditeurs de jeux vidéo de faire à peu près ce qu'il souhaite dans leur boutique en ligne.

L'Europe compte plus de 500 millions amateurs de jeux vidéo, dont la majorité sont des enfants et des adolescents. Et pour les attirer, certaines pratiques commerciales sont perçues comme trop agressives. "Les éditeurs exploitent une série de techniques pour engranger un maximum de gains en se jouant des joueurs, explique l'association UFC-Que-Choisir dans un communiqué de presse. Au cours des deux dernières décennies, les achats in-game sont ainsi devenus une source majeure de revenus pour les éditeurs, générant plus de 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2020".

Déformer le coût réel du contenu

Depuis quelques années, les amateurs de "FIFA" à travers le mode de jeu "Ultimate Team" ont la possibilité de créer leur équipe via des cartes. Pour obtenir rapidement et facilement une équipe de qualité composée de joueurs rares, il suffit d'ouvrir des "coffres à butin" payants, des sortes de pochettes surprises. En effet, en achetant l'un de ses coffres, les joueurs n'ont aucune certitude d'obtenir la carte qu'ils souhaitent.

Par ailleurs, pour acquérir l'un de ses coffres, les joueurs sont obligés de payer avec une monnaie virtuelle, achetée, quant à elle, avec des euros. Un paiement en deux temps qui feraient perdre aux joueurs toutes notions d'argent. "Mais les éditeurs ne s'embarrassent pas de retranscrire le prix en euros avant l'achat : tout est organisé pour faire oublier au consommateur le prix du contenu qu'il paye", explique UFC-Que-Choisir. Les 20 associations souhaitent que l'éditeur EA Games affiche en euro le prix de ces contenus en jeu.

Pour les jeunes joueurs, un sentiment de frustration peut devenir très présent lorsqu'ils mettent de l'argent et qu'ils n'obtiennent rien. Cette insatisfaction les pousse parfois à continuer jusqu'à obtenir une juste "compensation" qui n'en est en réalité pas une. On ne compte plus les histoires où des centaines d'euros se perdent à cause de ces biais cognitifs utilisés par les éditeurs de jeux vidéo. En Belgique et aux Pays-Bas, ces coffres à butins sont interdits depuis une législation votée en 2018.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?