Laissac-Sévérac l'Église. David Minerva, maire de Laissac : "La RN88 est majeure pour rester attractif"

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  • David Minerva ne reste pas les bras croisés pour sa commune. David Minerva ne reste pas les bras croisés pour sa commune.
    David Minerva ne reste pas les bras croisés pour sa commune.
  • L’école publique sera rénovée cet été pour un coût d’un million d’euros.
    L’école publique sera rénovée cet été pour un coût d’un million d’euros.
  • Le projet de pôle intercommunal multi-services, dont l’appel d’offres sera lancé en fin d’année, s’élève à 4 M€.
    Le projet de pôle intercommunal multi-services, dont l’appel d’offres sera lancé en fin d’année, s’élève à 4 M€.
Publié le
Olivier Courtil

David Minerva se définit comme "un facilitateur de projet". Le maire de la commune nouvelle Laissac-Sévérac-L’Eglise est fier de son village. Entre projets et attente du passage à deux fois deux voies dela RN 88, il ne veut pas opposer la ville à la campagne mais faire valoir la différenciation.
 

En ce mardi, jour de marché aux bestiaux, de marché tout court au cœur du bourg, Laissac est en effervescence. David Minerva est affable avec les commerçants et fait valoir son sens du contact avec les habitants. L’occasion de faire un tour d’horizon.

Comment se porte la commune nouvelle ?

On se développe avec pour objectif de garder le commerce et l’habitat en centre-ville car nous n’avons plus de logement disponible. On est très bien placé à la croisée des chemins sur l’axe Rodez-Millau, le Lévézou et l’Aubrac avec ce marché qui a plus de 500 ans. Le village s’est développé avec un état d’esprit. Faire la foire tous les mardis créée un lien social. Certains découvrent cet état d’esprit depuis le covid, que nous connaissons depuis longtemps avec la foire. Plus de 300 familles viennent chercher des animations au centre social sans compter les clubs sportifs.

Les gens se plaisent à se retrouver, ils sont fiers de faire vivre leur village. On est dynamique et vivant. Il y a un vrai esprit de clocher. C’est notre force, ce qui donne l’équilibre à Laissac, c’est un trépied : la collectivité, le monde économique et le tissu associatif. Tant que l’on garde cet équilibre, on voyage, on se développe. La population augmente. Nous avons réalisé la première maison médicale de l’Aveyron. On a quatre médecins à Laissac, peut-être même un cinquième va arriver. Le collège est même l’un des rares qui voit sa population augmentée à la rentrée avec le passage de cinq à huit classes. On essaie de faire un boulodrome couvert car le club de pétanque compte 120 licenciés.

Quels sont les projets ?

Nous avons un projet ambitieux que nous menons avant le covid qui concerne la rénovation de l’école publique Charles de Gaulle. On y met un million d’euros pour la réfection du toit, le passage aux normes sur la transition écologique… L’école qui a une quarantaine d’années mérite une restauration. On réalise des aménagements urbains pour travailler sur les liaisons douces, réduire les trottoirs, les voies de circulation, pour poussettes et piéton, c’est la première fois que cela se fait à Laissac. On prépare une halle couverte sur l’avenue Général Forestier car les gens qui travaillent ne peuvent pas venir au marché le mardi, cela permettra de se retrouver le vendredi en fin de journée. Ce projet sur 150 m2 permettra d’avoir des animations de quartier. On aurait dû démarrer mais on est gêné par l’augmentation des matières premières et le contexte géopolitique. Notre maître d’œuvre affine le projet qui coûterait autour de 300 000 €. On souhaite requalifier l’espace autour du foirail. Tout le haut du foirail va être aménagé avec une vraie place qui comprend un espace de repos avec des arbres et du stationnement. Sous le cimetière, il y aura le pôle intercommunal multi-services, et aux abords nous ferons un parc de loisirs avec un City-stade, des agrès, des tables de pique-nique sur 6 000 m2 pour créer un ensemble agréable qui manque à Laissac.

Qu’est ce qui manque justement aujourd’hui à Laissac ?

Il manque quelques infrastructures sportives, un dojo et une salle de musculation/gym. On va avoir le pôle intercommunal multi-services qui va apporter une vraie médiathèque, une salle de spectacles, salle de conférences qui pourra être animée par l’association des commerçants, l’une des plus anciennes du département et par notre buraliste, très actif, qui fait venir des pointures en littérature. J’ai une défaillance culturelle alors je suis avide de culture.

On a le centre social qui doit être refait, on y travaille depuis 2014 mais on tombe sur toutes ces crises dont le Covid, pour impliquer la population. C’est moteur. On a du mal à garder ces services. On a perdu la trésorerie, EDF…

Je disais aux candidats des législatives, quand vous avez à valider, de revenir à la base, de nous interroger. Par exemple, il y a deux lois votées qui nous ont complètement déstabilisés : on a investi 5 M€ pour installer du photovoltaïque sur le toit du foirail qui nous amène 300 000 € sur le budget. Sauf que la loi des finances veut revoir les contrats et baisser le tarif de 0,66 % à 0,40 % : on n’est pas une société privée et on a emprunté sur 20 ans ! C’est impossible. On met en péril le fonctionnement de la commune. Une délégation de la commission de régulation est venue de Paris, on est la seule commune de France avec ce dispositif, c’était facile de ne pas embêter une petite commune rurale, eh bien non, alors on se bagarre depuis un an.

L’autre problème est la loi Egalim qui doit améliorer le revenu des éleveurs. On y est favorable, mais par contre si on fait des contrats à tout le monde, pourquoi aller sur un marché pour vendre si cela est déjà fait, c’est la mort des marchés. On a 40 % de la production qui va en Italie, vous croyez qu’ils vont signer les contrats.

Pour en revenir à ce qu’il manque, il faut revitaliser les façades du centre bourg.

Vous évoquez le pôle intercommunal multi-services, où en est-il ?

Les travaux devaient démarrer cet été mais les financeurs ne se sont pas encore positionnés au regard de l’augmentation des matières premières. On devrait lancer les appels d’offres en fin d’année ou début d’année prochaine. La commune est partie prenante car on fait un parc autour, on y mettra la bibliothèque à l’intérieur. C’est un projet ambitieux à 4 M€ qui comprend le dispositif Nowatt pour produire plus d’énergie que ce que le bâtiment consommera. Il y a une grosse mutualisation puisqu’on réduit la surface au sol de 27 % car chaque mètre carré coûte 2 000 €. Ce pôle doit être un pôle d’attractivité pour la deuxième couronne ruthénoise.

Que prévoit le programme "Petite Ville de Demain" ?

Ce programme devrait permettre de rénover la mairie ou bien de faire venir La Poste sur une partie des bâtiments, des logements sociaux, pourquoi pas. On vient d’acquérir un terrain en friche face à la mairie qui permettra. de relier ce secteur avec le centre bourg. Ce label vient en renfort pour imaginer Laissac demain. Les grandes lignes sont l’amélioration de l’habitat, une ville dynamique et sportive car on accueille beaucoup d’événements, une ville mieux desservie et connectée avec la fibre ce qui est en cours, et la fameuse deux fois deux voies sur la RN88 pour se rapprocher des grands axes.

C’est vraiment quelque chose d’important. Ce label va permettre de tirer l’économie, d’être attractif car la vie d’un village est liée à la démographie. Je ne vais pas rester aux commandes jusqu’à 70 ans, je vais passer la main un jour et je le prépare, et cette structure permet d’avoir une vision sur le futur. Dans mes équipes, j’ai deux ou trois personnes qui ont moins de 30 ans et sont partie prenante. Ils ont les idées car ce n’est pas moi qui vais faire le Laissac de demain. Je vais prendre les idées et les mettre en place.

Où en est le passage à deux fois deux voies de la RN88 ?

Ce projet est majeur. On a reçu la visite de la SNCF pour nous présenter la réouverture de la ligne Rodez-Millau, remettre des michelines, réaliser des ouvrages d’art. Mais il faut se focaliser d’abord sur la 2x2 voies et venir en complément. Il n’y a plus d’argent, ce n’est pas cohérent. On connaît l’historique, on a vu ces michelines passées avec quatre personnes, travaillons d’abord sur la RN88. Il ne faut pas opposer l’urbain et le rural mais travailler sur la différenciation en travaillant les uns avec les autres mais pas les uns à côté des autres.

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