Aveyron : renvoyée par la maternité de Rodez, elle accouche à la maison grâce à son compagnon

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  • Lucas, dans les bras de sa mamam Marjorie, aux côtés de son papa Julien et de sa grande soeur Anna.
    Lucas, dans les bras de sa mamam Marjorie, aux côtés de son papa Julien et de sa grande soeur Anna. DDM - BHSP
Publié le , mis à jour
Bernard-Hugues Saint-Paul

Diagnostiquant un « faux travail », la maternité de Rodez avait renvoyé Marjorie à son domicile d’Asprières, à 50 km et 45 minutes de route. Peu après, la maman a été accouchée de Lucas par Julien, le papa.

Lucas est un bébé en pleine forme (50 cm pour 3,210 kg) et serein. Pourtant, il a vu le jour de manière bien agitée, samedi 28 mai au matin, au domicile de ses parents, Marjorie et Julien, à Asprières.

Ces derniers ont bien cru revivre l’affreux cauchemar subi 5 ans plus tôt, à la maternité de Villefranche-de-Rouergue : leur bébé était décédé en couches mais avait été posé sur le ventre de la maman comme s’il était en vie.

Choqués, ils ne voulaient plus d’accouchement à la maternité de Villefranche-de-Rouergue, restée pour eux un souvenir traumatisant. Faute de maternité à Decazeville et à Figeac, il ne restait donc que la maternité ruthénoise, à 51 km d’Asprières et à 45 minutes de route.

Marjorie et Julien ont depuis connu la joie de devenir parents avec l’arrivée de leur fille Anna, il y a un peu plus de deux ans. Tout s’était bien passé. Et l’agrandissement de la famille était programmé pour le 30 mai, terme de la grossesse de Lucas.

« Mais le 27 mai vers 21 heures, j’ai ressenti des contractions de plus en plus fortes. J’ai attendu pour voir si c’était vraiment ça. Vers 1 heure du matin, comme c’était douloureux, on a décidé de se rendre aux urgences de la maternité de Rodez. On est arrivés un peu avant 2 heures ; on m’a posé le monitoring. Il y avait bien des contractions de travail rapprochées. Puis le bébé s’est endormi. Comme on habite loin, on m’a dit qu’on me gardait 30 minutes. On m’a enlevé le monitoring. On a marché 30 minutes sur le parking des urgences pour dilater le col. Il y a eu un peu de travail au ballon. Au bout de 30 minutes, comme le col n’avait pas bougé, on m’a dit qu’il s’agissait de fausses contractions et qu’on devait repartir. Pourtant, il y avait juste une autre parturiente avec un monitoring. On aurait pu rester ! », estime Marjorie.

Naissance en 10 minutes

Sur la route du retour, les contractions reprennent : « Je me suis couchée mais les contractions n’ont jamais cessé. Je suis allé aux toilettes, c’est alors que j’ai perdu les eaux, vers 7 heures. Julien a appelé les pompiers, mais on voyait déjà la tête de Lucas ».

Quand les pompiers de Capdenac-Gare et le Samu de Decazeville sont arrivés, Lucas était né. « Les pompiers m’avaient passé un docteur du Samu au téléphone ; il m’a indiqué ce qu’il fallait faire. Tout s’est bien passé. Les pompiers et le Samu ont pris le relais. Je suis heureux d’avoir pu couper le cordon ombilical dans le camion des pompiers », sourit Julien.

Les secours ont ensuite conduit maman et bébé à la maternité de Rodez « avec transfert à Rignac », souligne Julien. Revenue à Asprières, la famille savoure désormais son nouveau bonheur après les moments d’angoisse. Julien et Marjorie souhaitent en rester là, mais déplorent cependant de ne pas avoir pu rester à la maternité la nuit du 27 au 28 mai, compte tenu de l’éloignement.

« Une évaluation de la situation »

Y a-t-il eu une erreur de diagnostic aux urgences de la maternité de Rodez ? Le protocole de prise en charge de la parturiente a-t-il été respecté au regard de la distance de son domicile ?

Contacté, l’hôpital de Rodez, par le biais de son service communication assure que tout s’est passé de façon normale :  « Selon la chef de service, les choses se sont passées normalement au plan de la prise en charge. Comme cela se passe régulièrement quand une parturiente arrive, une surveillance est faite. À la vue de cette surveillance, les éléments indiquaient bien un faux travail. Le médecin le dit : il est très difficile de prévoir un accouchement ; c’est à chaque fois une évaluation globale de la situation. Au vu des éléments, l’évaluation semblait logique, il y a eu une surveillance. Et puis la nature en a décidé autrement. Parfois des mamans restent et rien ne se passe ; mais là les éléments prêchaient pour un faux travail et puis voilà…

Dans la plupart des cas les choses se passent selon l’évaluation ; là cela ne s’est pas passé comme prévu. L’équipe a reparlé de ce qui s’est passé. La chef de service souligne qu’elle et l’équipe sont encore à la disposition de la maman et de son compagnon s’ils souhaitent reparler de tout cela, discuter, comprendre, et s’il y a besoin d’informations complémentaires ou d’explications ».

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