Escrime - Rodez : Alexandre Bardenet vise une médaille en guise de confirmation

Cap sur les grands championnats. Au terme d’une saison de coupe du monde qu’il a terminée dans la peau du numéro 7 mondial, Alexandre Bardenet, l’épéiste de l’Escrime Rodez Aveyon, voit de nouveaux grands objectifs se dresser devant lui. Retenu pour les championnats d’Europe, du 18 au 22 juin à Antalya (Turquie) et en position extrêmement favorable pour aller aux Mondiaux (la sélection n’a pas encore été officialisée), du 15 au 18 juillet au Caire (Egypte), le pensionnaire de l’Insep aborde sa fin de saison avec de grandes ambitions. "Je suis mieux armé que jamais pour une médaille individuelle et par équipe", explique l’intéressé.

Avec même des espoirs d’or sur le plan collectif, au sein d’un quatuor tricolore où figurent aussi Romain Cannone, champion olympique en titre, Yannick Borel, champion du monde 2018, et Nelson Lopez-Pourtier, révélation de la saison grâce à sa victoire lors du challenge Monal, à Paris. "Il est temps de remontrer que la France est la nation référence à l’épée", dit celui qui avait décroché le titre mondial par équipe avec les Bleus, en 2019.

"La saison la plus aboutie de ma carrière"

Mais c’est aussi à une breloque individuelle qu’aspire Alexandre Bardenet, au terme de ce qu’il estime être "la saison la plus aboutie de ma carrière". Avec deux podiums (2e à Berne, 3e à Paris) et une grande régularité dans les épreuves de coupe du monde, l’épéiste de 32 ans se présentera en Turquie avec une confiance au zénith. Ce qui n’était pourtant pas si évident que cela en septembre, au moment de la reprise, après la déception des Jeux olympiques, durant lesquels il n’a pas réalisé ses rêves de podium. "Il y a eu une remise en question collective après les JO, car la médaille de Romain a un peu été l’arbre qui a caché la forêt", explique-t-il. Des changements sont intervenus, avec l’arrivée des nouveaux entraîneurs en charge de l’équipe de France d’épée, Hugues Obry et Gauthier Grumier.

Effacer les désagréments de la période Covid

À titre individuel, Alexandre Bardenet reconnaît "s’être entraîné plus dur qu’avant". Il estime surtout avoir définitivement tourné la page des désagréments liés à l’épidémie de Covid. "Avec les confinements, les couvre-feux, je n’ai pas pu m’entraîner comme je l’aurais souhaité, dit-il. J’ai eu des problèmes de poids, une grosse fonte musculaire et j’ai mis du temps à revenir au niveau physiquement." Un handicap d’autant plus conséquent que ses habituels points forts se situent justement dans le domaine athlétique. "L’une de mes forces est la capacité à me déplacer partout, à avoir de bons appuis", glisse-t-il.

Avec sa saison accomplie, l’épéiste a prouvé que ces désagréments appartiennent au passé. Il estime même avoir franchi un palier, "en termes de professionnalisme et de physique". Il y voit la patte de ses nouveaux entraîneurs, deux champions olympiques et multiples champions du monde, "extrêmement exigeants et assez inspirants".

"Sa saison me rappelle ce qu’il faisait chez les juniors, quand il était systématiquement dans le top 10", abonde Jonathan Bonnaire, président de l’Era, pour saluer ses progrès. "Je ne suis pas surpris qu’il atteigne un tel niveau, ajoute-t-il à propos de son ancien partenaire en club et en équipe de France. Alexandre a gagné en maturité. Il a trouvé une stabilité de vie et il arrive à un âge parfait pour performer, car l’épée est une discipline de maturité." Et pourquoi pas dès cet été, lors de grands rendez-vous internationaux.