Elections législatives : la dynamique à gauche s'ancre un peu plus en Aveyron

La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) est parvenue au niveau national à devenir la première force d’opposition au président Macron. Et c’est également le cas en Aveyron, les trois candidats portés par cette alliance à gauche, arrivant à disqualifier pour le second tour les prétendants en lice sous l’étendard des Républicains. 

Deux circonscriptions sur trois à portée de main

Du jamais vu pour la course à l’Assemblée dans ce département où, depuis belle lurette, la droite gaulliste a toujours assuré sa présence au sprint final. Et où la gauche n’est parvenue à s’emparer à plusieurs reprises que de la deuxième circonscription, entre socialisme et radicalisme modéré. Aujourd’hui, c’est la France insoumise qui voit sa victoire à portée de main sur ce territoire (Villefranche-Decazeville), tant l’écart (2 000 voix de ballottage favorable pour Laurent Alexandre) avec le candidat de la majorité présidentielle rend l’hypothèse crédible.

De son côté, la troisième circonscription (Sud-Aveyron) détenue par Les Républicains dans le sillage d’une longue lignée gaulliste ancrée en Lévezou notamment, peut basculer dimanche prochain, Michel Rhin (Nupes) a 700 voix d’avance sur le candidat Renaissance (Jean-François Rousset). Seul écueil, la première circonscription qui lui semble inaccessible, Stéphane Mazars (Renaissance) ayant une belle longueur d’avance sur Léon Thébault (EELV – Nupes). « Mais une surprise est toujours possible », prévient Guilhem Sérieys, délégué départemental de la France insoumise, chef d’orchestre de la Nupes en Aveyron qui relève «qu’en additionnant les voix de gauche lors de l’élection 2017, on fait nettement mieux cinq ans après». Pour l’heure on le voit, l’union à gauche peut renverser la table et gagner deux sièges de députés sur trois.

«La Nupes récupérera dimanche des voix de droite»

La gauche rassemblée profite bien du «système Macron» qui a bouleversé les codes en s’affranchissant d’un clivage qui ressurgit aujourd’hui, bien plus qu’en 2017. On devient «pour» ou «contre» le programme présidentiel, et la Nupes parvient sans forcer à incarner majoritairement cette opposition à la politique macroniste, mieux qu’elle ne l’a fait pour la présidentielle.
« L’union fédère certes un électorat traditionnellement à gauche, mais bien au-delà désormais.  Elle est clairement l’outil de la mobilisation contre Macron qui focalise une énorme détestation », martèle Guilhem Sérieys. Il y croit : « La Nupes récupérera à droite les voix des électeurs attachés à vivre et travailler en Aveyron, qui retrouvent chez nous les valeurs d’honnêteté et de travail, qui n’ont pas envie d’avoir une retraite à 65 ans, qui attendent le blocage des prix des produits de première nécessité...».

Et d’appeler en ce sens une «surmobilisation au second tour pour faire barrage à la politique de Macron, de la part de l’électorat», qu’il soit finalement de droite ou de gauche.
Pas sûr que les suffrages qui se sont portés sur Les Républicains soient naturellement acquis, même pour partie, à la sphère mélenchoniste. Mais on verra bien. La vertu d’une élection est de savoir faire mentir les certitudes.