Scarabée japonais : pourquoi l'arrivée de cet insecte ravageur inquiète en France

Depuis 2014, le scarabée japonais est détecté en Europe, bien loin de son pays d'origine, et prolifère en Suisse et en Italie. Cet insecte ravageur "représente une menace pour des centaines d'espèces de végétaux", alerte l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans un rapport en date de lundi 13 juin.

Pour l'instant, il n'a pas été détecté en France mais "il n'y a aucune raison qu'il n'entre pas sur le territoire". De quoi susciter plusieurs inquiétudes : "le scarabée adulte se nourrit préférentiellement de feuilles tandis que les larves s'alimentent de racines des plantes hôtes. Plus de 400 espèces de plantes sont concernées, dont plus d'une centaine présente sur le territoire français métropolitain".

Pommiers, pruniers, vignes, maïs...

L'Anse pointe par exemple du doigt les pruniers, pommiers, les vignes, le maïs, le soja, les haricots ou encore les asperges... ou encore des espèces forestières comme l'érable plane ou le peuplier. " En consommant les feuilles, le scarabée japonais réduit la surface foliaire, ce qui diminue la capacité de photosynthèse des plantes et donc potentiellement leur rendement. Les dégâts occasionnés par l’insecte peuvent aussi diminuer la valeur esthétique des plantes ornementales".

L'alerte est donnée pour détecter le scarabée japonais dès sa potentielle arrivée en France grâce à des pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d'attractifs floraux). Ils vont être installés le long de la frontière française avec les pays où l'insecte est présent, ainsi que près de points d'entrée clé comme les ports ou les aéroports. "Il est impossible d’empêcher l’entrée du scarabée en France : il peut à la fois voler au stade adulte (de fin mai à septembre) et avoir un comportement autostoppeur, c’est-à-dire qu’il peut être transporté sur n’importe quel support, pas uniquement sur les plantes dont il se nourrit".

Comment éradiquer la menace dès le départ ?

"Nous pensons qu’il y a une chance d’éradiquer le scarabée japonais dès le début de l’invasion, à condition de déployer des moyens de surveillance dynamiques puis de lutte tant que la population est encore faible et isolée. Les éradications qui ont réussi dans l’Oregon et en Californie se sont faites dans ce contexte", précise Christine Tayeh, coordinatrice scientifique au sein de l’unité Expertise sur les risques biologiques du laboratoire de la santé des végétaux de l’Anses.

Piégeage de masse, utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse et lutte biologique sont envisagés pour contrer cette menace.