Millau. Athlétisme : Jöna Aigouy débute un long chemin vers la guérison

  • Jöna Aigouy est prête pour entamer une longue phase de rééducation.
    Jöna Aigouy est prête pour entamer une longue phase de rééducation. M.C.
Publié le
COHEN Maxime

La lanceuse de javelot millavoise a été victime d’une rupture du ligament croisé antérieur d’un genou qui va l’éloigner des pistes durant de longs mois.

C’est un coup dur que la Millavoise Jöna Aigouy affronte. Au mois de mai, elle est à Tours et participe aux interclubs. "J’avais lancé à 56 mètres à Fontainebleau et j’avais le deuxième tour des interclubs le lendemain, rembobine l’athlète. J’avais une grosse fatigue et j’hésitais à y aller, je me suis fait violence et je me suis dit que pour l’équipe, je devais rejoindre mon club."

Elle prend alors conseil auprès de son entraîneure, Magali Brisseault, et de son père. "Elle me dit, "fais l’échauffement et tu verras", tout se passe bien et au premier lancer je fais 55 m. Je me sentais capable de pouvoir aller plus loin et au troisième essai, je me dis que c’est celui du record."

Au moment de lâcher son javelot dans le ciel tourangeau, son genou gauche se plie à 90° à l’intérieur, sa rotule se luxe, elle tombe au sol avec un cri que l’on ne souhaite entendre nulle part sur un terrain de sport. "Ça a directement réactivé le souvenir d’Albi…", explique la Millavoise. Lors des championnats de France 2021, sa coéquipière d’entraînement, Alexie Alaïs, avait subi une rupture des ligaments croisés, du ligament latéral interne ainsi que plusieurs lésions au ménisque au moment de lancer. Et dans la tête de l’Aveyronnaise, ce sont les Jeux de Paris 2024, le projet de toute une vie, qui s’éloignent. "Je me suis dit que c’était fini, que cela demandait trop d’investissement pour revenir à mon niveau quand je vois tout le travail qu’elle fait", poursuit-elle.

"J’ai vu les Jeux filer sous mes yeux"

Du tartan où elle souffre, elle est évacuée, la suite de l’aventure se poursuit dans une infirmerie digne de celles des stades soviétiques en Allemagne de l’Est. "Un médecin m’a mis ma rotule en place, il m’a laissée partir en marchant mais mon genou partait à l’intérieur dès que je le levais." Normal, son ligament croisé antérieur vient de céder, mais elle ne le savait pas encore.

Un petit tour aux urgences de Tours s’impose donc. Le médecin ne tarde pas à donner son verdict après le fameux test du tiroir. "Là, j’ai vu les Jeux filer sous mes yeux, je me suis remise à pleurer", confie la Millavoise.

Une pizza plus tard, un coup de fil à sa petite sœur et le mental de sportive de haut niveau reprend le dessus. "Elle m’a demandé si j’allais tout arrêter et je lui ai dit : "Tu crois vraiment que ta sœur ne va pas se battre ?", rigole-t-elle aujourd’hui. Je sais que ça va être dur mais ce jour-là, c’est comme si j’avais gravi plein de marches psychologiques. J’ai aussi compris qu’il ne fallait pas que je sois seule."

Et elle ne l’est pas. Tant au stade où tout le monde a eu une attention bienveillante pour elle, ou dans son entourage proche, Jöna Aigouy a reçu beaucoup de soutien. "Je me suis rendu compte que j’avais un super staff et une super famille autour de moi, souligne l’athlète. Mes entraîneurs ont déjà vécu cette situation avec Alexie, donc ils savent gérer." Le compte à rebours est lancé, la Millavoise est prête pour l’affronter.

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