Aubin. Deuxième circonscription de l'Aveyron : Laurent Alexandre poursuit son ascension fulgurante

Abonnés
  • Laurent Alexandre va quitter son poste de maire d’Aubin pour devenir député.
    Laurent Alexandre va quitter son poste de maire d’Aubin pour devenir député. R. L./ DDM
Publié le
RICHAUD Guilhem

Le nouveau député de la 2e circonscription a d’abord passé six années dans l’opposition à Aubin, avant de devenir maire de la commune. Ouvertement sympathisant LFI, mais non encarté, la Nupes l’avait choisi pour évincer le candidat de la majorité présidentielle, Samuel Deguara.

Maire de la commune d’Aubin depuis un peu moins de deux ans, après avoir passé six années dans l’opposition, Laurent Alexandre a finalement pris le fauteuil de député pour cinq années, après sa victoire face au candidat de la majorité présidentielle, Samuel Deguara. À 48 ans, celui qui est maire de la commune du Bassin depuis 2020 et deuxième vice-président de Decazeville Communauté a d’abord été investi par l’union de la Nupes (La Nouvelle Union populaire écologique et sociale). Le nouveau député avait choisi Dorothée Pic, venant de Montsalès, comme suppléante. Ouvrier qualifié à la société Collins Aerospace (Ratier), à Figeac, il portait à l’origine l’étiquette LFI. Un parti dont il n’est pas encarté, mais ouvertement sympathisant. Il avait d’ailleurs fait venirs Jean-Luc Mélenchon sur ses terres en mai 2021. On se souvient que sur la circonscription, et conséquence directe de l’accord entre les différentes forces de gauche (PS, PC, LFI, EELV), Bertrand Cavalerie, secrétaire départemental du Parti socialiste, qui envisageait de présenter sa candidature, n’a pas pu briguer le poste de député comme il le souhaitait.

Un ouvrier à l’Assemblée

"Mes parents étaient d’un milieu ouvrier et agricole, aime à rappeler celui dont l’épouse est aide-soignante. Ce sont deux mondes que je connais bien et que je peux comprendre." Dans une circonscription où le rural, l’urbain et l’industriel s’entremêlent fortement, "c’est un véritable atout".

Fort de son succès lors des dernières élections municipales avec sa liste "Aubin citoyen", où Laurent Alexandre avait été largement vainqueur face à la liste d’André Martinez (30 % d’écart entre les deux), le député de la Nupes confiait toutefois laisser "avec un petit pincement au cœur [s] on fauteuil de maire". "Mais je compte rester un député de terrain, proche des gens", avait-il assuré.

Dans un territoire qui avait déjà basculé lors de différentes "vagues", notamment en 1997, avec l’élection de Jean Rigal, puis en 2002 avec Serge Roques et en 2017, enfin, avec Anne Blanc, Laurent Alexandre a réussi l’exploit de faire gagner la gauche mélenchoniste. Un succès qu’il doit autant à la colère d’un Bassin, qu’il a su mobiliser, à coups de petites phrases, mais surtout de sorties successives contre le gouvernement, contre son adversaire, qu’il estime comme "parachuté" et surtout contre la sortante, Anne Blanc, que lui et ses soutiens se sont fait un malin plaisir d’égratigner dès que possible. Surtout, Laurent Alexandre a su convaincre le Villefranchois qu’il pouvait les représenter. Là encore, s’il ne faut pas négliger l’élan national, qui a porté la Nupes dans de nombreuses circonscriptions, le travail de terrain, mené par le candidat lui-même, mais aussi par l’exceptionnelle force militante d’une gauche unie, a clairement permis d’aller chercher les voix nécessaires.

De mordant à convaincant

Maintenant, Laurent Alexandre va devoir se mettre au travail. Et prouver au sein d’une Assemblée nationale plus divisée que jamais, qu’il peut faire avancer le territoire. Tout au long de la campagne, il a veillé à ne pas trop s’avancer sur des sujets qu’il ne maîtrise pas. Et a assuré qu’il saurait, en temps voulu, s’entourer des bonnes personnes pour mieux cerner les problématiques locales ou du moins les enjeux locaux des problématiques nationales. Alexandre, fortement encadré par un Guilhem Serieys maître à penser de LFI en Aveyron et bien au-delà, a misé sur les grandes lignes nationales du programme assez complet que proposait déjà Mélenchon à la présidentielle. Maintenant, dans une Assemblée nationale sans majorité absolue, dans laquelle le jeu des alliances sera capital, il va devoir trouver sa place. D’abord au sein même du groupe de gauche, pour porter, auprès de leaders très "urbains", la voix de la ruralité. Ensuite comme député, au quotidien, dans les commissions et tout le reste du travail parlementaire. L’élu ne sera pas le seul à découvrir le palais Bourbon et ses rouages. Et pourra compter sur la solidarité de LFI pour l’accompagner. En début de campagne, certains, au sein même de la Nupes estimaient qu’il ne voulait pas gagner. Qu’il y était allé un peu contraint. Il y avait sans doute un peu de vrai là-dedans. Au fil des semaines, il s’est pris au jeu, il a mordu, il a rugi, il a crié… mais surtout, il s’est et il a convaincu. Désormais, il est élu et devrait se servir de cette expérience pour trouver quel député il veut être.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
L'immobilier à Aubin

100000 €

À VENDRE-Immeuble à usage locatif comprenant 2 appartements loués + possibi[...]

Toutes les annonces immobilières de Aubin