Feux de forêts en Aveyron : l’alerte maximale est déclenchée

  • Les sapeurs-pompiers aveyronnais mobilisés sur le feu de Comprégnac. Les sapeurs-pompiers aveyronnais mobilisés sur le feu de Comprégnac.
    Les sapeurs-pompiers aveyronnais mobilisés sur le feu de Comprégnac. Sdis 12/ Repro CPA
Publié le
Christophe Cathala

Des conditions climatiques extrêmes et précoces dans la saison… De nouveaux "chantiers" comme Comprégnac sont à craindre.

C’est assurément le plus grand feu de végétation que l’Aveyron ait connu depuis une bonne dizaine d’années, le colonel Florian Souyris, directeur du Sdis, le confirme. Avec 430 hectares détruits au terme de trois jours d’un combat acharné - et même héroïque - des sapeurs-pompiers pour contenir sa progression, le "chantier" de Comprégnac aura mis à l’épreuve, outre les organismes de quelque 230 effectifs et l’angoisse des riverains, la capacité des pompiers à faire jouer la solidarité au-delà des frontières de l’Aveyron. Avec succès.

Solidarité et renforts

"On a pu compter sur les renforts de la Lozère, du Gard avec un groupe commando, des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault qui sont venus nous aider, se félicite Florian Souyris. Comme nous l’avons fait pour eux auparavant, et notamment l’an passé quand l’Aveyron a été épargné grâce à un début d’été pluvieux : nous sommes allés régulièrement prêter main-forte sur l’arc méditerranéen".

Comprégnac reste donc un exemple réussi de coopération tous azimuts, de cette solidarité qui se conjugue aussi avec les riverains, les entreprises comme les agriculteurs qui peuvent apporter de l’eau dans leurs citernes, "et aussi les élus qui connaissent bien le terrain et savent nous guider", salue le colonel Souyris. Des renforts dont le nombre et la provenance sont arbitrés par l’état-major de zone pour la Sécurité civile qui évalue les capacités de projection, y compris l’engagement des Canadair, à tour de rôle, basés à Nîmes-Garons.

Rebelote à Murasson

Comprégnac sous contrôle, rebelote à Murasson dimanche soir : 40 hectares de champs sont partis en fumée, les bois attenants ont été protégés, sept heures de lutte ont été nécessaires aux pompiers qui, là encore, ont été épaulés par leurs collègues du Tarn, du Tarn-et-Garonne et de l’Hérault. Avec encore le soutien des riverains et leurs apports en eau. "Il faudra sûrement en tirer des enseignements car il n’y a pas toujours des réserves d’eau disponibles sur place, des cuves, des poteaux incendie. Il faudra à un moment donné investir dans ce type de matériel adapté…", prévient le colonel Souyris.

Pour l’heure, retour à Comprégnac ce lundi où les terres sont en passe d’être noyées et désormais sous étroite surveillance. "Toute la surface n’est pas brûlée. Avec le vent les risques de redémarrage du feu sont bien réels et nous maintenons une trentaine d’effectifs avec lesquels on fait le point tous les matins et tous les soirs".

La mauvaise conjonction des conditions climatiques

Un état d’alerte permanent qui dépasse le seul "chantier" à surveiller. C’est tout l’Aveyron sur lequel il faut avoir l’œil "dans ces conditions climatiques exceptionnelles et particulièrement précoces car le triptyque sécheresse-vent-canicule, on l’a plutôt en juillet et août. Cette année, il est particulièrement précoce, ce qui nous oblige à nous adapter".

À commencer par les effectifs disponibles. Volontaires et professionnels, aux portes de leurs périodes de congés, bousculent nécessairement les programmations de plannings, tant dans les centres de secours qu’à l’état-major. "Nombreux sont nos pompiers qui, durant leurs vacances se mettent à disposition pour rester opérationnels en cas d’urgence", loue le colonel Souyris. La solidarité, encore et toujours.

Des feux tous les jours ou presque

Au-delà des méga-feux qui focalisent l’attention et les inquiétudes, ce sont une multitude d’incendies de végétation qu’enregistrent les pompiers aveyronnais au quotidien. Ainsi, samedi 18 et dimanche 19 juin, ce sont 28 départs de feux qui ont été enregistrés. "Pour chacun d’eux on engage un grand nombre d’engins car, avec le vent, on ne sait pas comment la situation peut évoluer, avance le colonel Souyris. Et l’on sollicite, dans ce vaste département, plusieurs centres à la fois. C’est éprouvant, d’autant qu’il faut assurer la "deuxième lame" : réarmer, réapprovisionner les engins et faire reposer les organismes"
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