Aveyron : les curistes sont de retour aux thermes de Cransac

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  • Après deux années difficiles, les thermes de Cransac connaissent une fréquentation qui est en hausse, se félicite le directeur de l’établissement Nicolas Jacquemin (ci-contre). Après deux années difficiles, les thermes de Cransac connaissent une fréquentation qui est en hausse, se félicite le directeur de l’établissement Nicolas Jacquemin (ci-contre).
    Après deux années difficiles, les thermes de Cransac connaissent une fréquentation qui est en hausse, se félicite le directeur de l’établissement Nicolas Jacquemin (ci-contre). Photos José A. Torrès
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    Les curistes sont de retour aux thermes de Cransac
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Philippe Henry

La saison de l’établissement de santé s’annonce particulièrement prometteuse après deux exercices difficiles marqués par la crise du Covid. Très implantés dans le paysage économique local, les thermes de Cransac profitent aujourd’hui d’une situation exceptionnelle qui séduit les curistes comme les personnes qui y effectuent des séjours bien-être. Un peu plus de 122 600 nuitées payantes dues aux curistes et à leurs accompagnants ont été enregistrées en 2019.
 

Après deux années en demi-teinte, les curistes sont bel et bien de retour aux thermes de Cransac. Sur les hauteurs du village, l’établissement déploie sa structure en bois, au milieu des arbres. À partir du début du mois de mars, et jusqu’à fin novembre, ce sont habituellement plusieurs milliers de curistes, jusqu’à 5 151 en 2019 (voir chiffre ci-contre).

"Nous nous attendons à une forte reprise de l’activité cette année, se félicite Nicolas Jacquemin, directeur de l’établissement. Même si nous sommes encore loin du taux de fréquentation d’avant la période Covid." En effet, durant près de deux années, la station thermale a été particulièrement affectée avec une chute de la fréquentation de près de moitié. Aujourd’hui encore, le port du masque est obligatoire au sein des thermes. "Nous sommes considérés comme un établissement de santé", précise Nicolas Jacquemin.

Un établissement de santé qui rayonne sur tout un territoire et dont les retombées économiques sont loin d’être négligeables pour une ville comme Cransac.

Au moins 140 meublés

En effet, en 2019, en réponse d’un rapport de la Cour des comptes sur le thermalisme en Occitanie, le maire Michel Raffi expliquait : "C’est l’unique établissement en Europe par la particularité de ses soins. En effet, le traitement des rhumatismes est en grande partie assuré à partir de gaz naturels thermaux émanant du sous-sol. C’est un phénomène géologique exceptionnel qui offre des vertus thérapeutiques rares […] Cette originalité confère une différenciation appréciée et offre ainsi une alternative au traitement habituel effectué à partir des eaux thermales."

En termes économiques, "cela représente 140 meublés sur la commune dont le classement en 3 et 4 étoiles est en forte croissance ; des hôtels, des chambres d’hôtes, des gîtes dont l’existence et le développement sont confortés par la dynamique de la Station. Puis, sur l’ensemble du territoire communautaire, un total de 320 hébergements toutes catégories confondues."

Le maire de Cransac rappelle également " que l’implantation du casino est aussi liée à l’activité thermale […] Le développement touristique et culture est bien évidemment enrichi et "dopé" par la population des curistes qui séjournent pour les deux tiers, trois semaines dans un large secteur géographique."

"Les retombées directes et induites du thermalisme représentent sans aucun doute un vecteur économique participant fortement à la dynamique commerciale, touristique et culturelle […] Je n’ose imaginer ce que serait ma commune sans l’apport de l’établissement thermal", conclut Michel Raffi.

43 € de dépense journalière, en moyenne

À ce plaidoyer, Nicolas Jacquemin précise que les thermes de Cransac emploient "jusqu’à 31 équivalents temps plein sur la saison. Principalement des personnes qui viennent des alentours. D’ailleurs, avec la reprise, nous sommes toujours à la recherche de personnes pour des postes à pourvoir".

Avec une dépense journalière moyenne de 43 € pour chaque curiste, " c’est toute une économie locale qui bénéficie des dépenses" des curistes. Les soins sont en effet réalisés le matin, les après-midi sont libres et bien souvent, les curistes en profitent pour visiter la région.

"Nous avons beaucoup de personnes qui viennent des départements du nord de la France et un curiste sur deux habite à 100 kilomètres autour de Cransac, précise Nicolas Jacquemin. Et pour faire connaître plus largement notre structure, nous participons à des salons dédiés qui attirent un public très nombreux." Un peu plus de 122 600 nuitées payantes dues aux curistes et à leurs accompagnants ont été enregistrées en 2019 sur le territoire. Et, toujours en 2019, l’établissement a généré 7,2 % des taxes locales de l’EPCI de la communauté de communes de Decazeville.

Seulement, "les thermes de Cransac restent parfois méconnus auprès des médecins prescripteurs, hormis les locaux, assure Nicolas Jacquemin. Ainsi, nous devons encore nous faire connaître pour assurer une meilleure visibilité de notre établissement. Que ce soit auprès des professionnels de santé que des potentiels curistes".

La France occupe le troisième rang en Europe

La Fédération thermale et climatique, maître d’ouvrage de l’Observatoire de l’économie des stations thermales (OESTH), a présenté les résultats de la phase test réalisée par le cabinet Nomadeis. Cette première phase du baromètre a confirmé la forte dépendance des collectivités territoriales à l’activité thermale et notamment aux cures conventionnées qui représentent 70 % du chiffre d’affaires (CA) de la station dans lequel l’hébergement et la restauration comptent pour 13,4 %. À noter que la diversification de l’activité des établissements thermaux est légèrement plus importante dans le secteur privé. En moyenne, le chiffre d’affaires généré par un curiste est d’ailleurs de 600 €.Principal générateur d’emplois, sur le territoire avec en moyenne 124 ETP (équivalent temps plein) sans compter les médecins, un établissement verse près de 100 € de cotisations sociales par curiste conventionné. Côté commerces, 31 % du chiffre d’affaires est lié aux curistes et 45,8 % des lits touristiques marchands concernent des gîtes et meublés. Un chiffre nettement supérieur au reste du territoire national. Secteur en plein développement (avant la pandémie), les stations thermales ont réalisé en moyenne 4,90 M€ d’investissement soit 69 € par curiste conventionné.
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