Millau : les Petits camions surfent sur la frénésie du food-truck

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  • Émile Adiou, le food-truck pastiche de Cochonou était au Parc des Princes il y a quelques semaines pour un évènement d’entreprise.
    Émile Adiou, le food-truck pastiche de Cochonou était au Parc des Princes il y a quelques semaines pour un évènement d’entreprise. Repro CPR
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RICHAUD Guilhem

Le Millavois Yannick Chopin a révolutionné le concept de food-truck. Il transforme et aménage des remorques, qu’il met à disposition des agences d’évènementiel et des restaurateurs pour organiser des rendez-vous publics. L’idée, unique en France, est déjà en train de conquérir la capitale. Et fait briller l’Aveyron.

C’est un créatif. Un inventeur de concepts. Un homme qui, souvent, a le nez creux pour faire sortir des idées innovantes. Le Millavois Yannick Chopin est en train de réinventer l’usage du food-truck. L’idée de fabriquer des camions à nourriture n’est évidemment pas de lui. Ceux à pizza arpentent les territoires, ruraux notamment, depuis bien longtemps. Et depuis une dizaine d’années, les différents concepts fleurissent un peu partout en Aveyron.

Mais Yannick Chopin, lui, envisage le food-truck d’une manière un peu différente : comme un outil pour le restaurateur afin de sortir, de temps en temps, de sa cuisine. Membre du bureau départemental de l’Umih, il combat effectivement pour que les camions "à plein temps" n’aient pas leur place dans les villes, pour ne pas faire de concurrence à la restauration traditionnelle. Mais il les voit au contraire comme un outil pour les cuistots. "J’y avais pensé quand je tenais Okfé (une brasserie en vogue de la place millavoise). Je cherchais des idées pour animer la place voisine. Et puis j’ai vendu l’affaire, alors je n’ai pas pu le faire."

Un premier test pendant deux saisons

Mais dans la foulée, il reprend, le temps, deux étés consécutifs, le Canoë Café, une guinguette le long du Tarn, à Creissels cette fois. Là, il teste pour la première fois la cuisine dans un camion aménagé. "J’ai acheté un premier fourgon, qui est en fait une remorque camouflée, c’est beaucoup plus simple à aménager et à transporter, reprend-il. Je voulais voir ce qu’il était possible de faire avec des équipements a minima." Avec son associé, ils ont réussi à faire tourner la guinguette sans problème avec cette cuisine mobile. Alors au moment du Covid, Yannick Chopin a décidé de sauter le pas. Et de se lancer dans l’aventure de façon beaucoup plus large.

Lui ne souhaite pas spécialement cuisiner à l’intérieur de ses remorques, mais imagine plutôt les mettre à la disposition des restaurateurs ou des agences d’évènementiel. Avant ça, il faut trouver des remorques et les aménager. "Pour le moment, j’en ai trois à moi et deux qu’on me prête quand j’en ai besoin", détaille-t-il. Le premier, Le Picole22, est une remorque complète, avec une cuisine professionnelle modulable, un four, une hotte et du froid. Le tout aux couleurs, un peu détournées, d’un camion de la police. L’Emile Adiou, lui, est aussi équipé d’une cuisine complète et est un pastiche de Cochonou. Le petit dernier, le Juste cru, est une imitation détournée de Lustucru. Et doit permettre de faire… des pâtes.

Une idée qui plaît dans la capitale

Le concept est tellement innovant qu’il a su séduire les agences évènementielles locales, qui louent des camions pour leurs évènements, les restaurateurs, comme lors de la fête de la musique à Rodez, qui trouvent là l’occasion de renouveler un peu leur cuisine de façon très temporaire, mais aussi des agences de communication parisiennes. C’est ainsi que Yannick Chopin s’est retrouvé, il y a quelques semaines, à amener l’un de ses engins dans la capitale, au Parc des Princes, pour un évènement marketing organisé par le groupe Accor.

Très vite, le bouche-à-oreille a fonctionné à un point que le créatif chef d’entreprise n’imaginait même pas. "J’ai eu un coup de fil d’une agence qui m’a demandé un devis pour un évènement parisien, raconte-t-il. Quand ils l’ont reçu ils m’ont appelé et m’ont dit : "Ok, il nous en faut dix-sept"" Le quinquagénaire n’en est pas encore à imaginer en arriver là. Il veut prendre le temps de faire grandir son entreprise. "Acheter et aménager un camion, c’est déjà un investissement lourd, rappelle-t-il. Et il faut prendre le temps de réfléchir pour trouver un équilibre." C’est donc à vitesse réduite que grandiront Les Petits camions de Yannick Chopin. Mais nul doute que leur créateur a déjà mille idées pour les utiliser.

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