Cassagnes-Bégonhès. Rugby : LSA a cinquante ans, et autant de bougies que d’histoires

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  • Séverin Corp, fondateur du club (3e en bas en partant de la gauche) et l’entraîneur-joueur Claude Chambert (1er debout en partant de la gauche)
    Séverin Corp, fondateur du club (3e en bas en partant de la gauche) et l’entraîneur-joueur Claude Chambert (1er debout en partant de la gauche) Repro CP
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Serge Carrière

Le 30 avril 1971, LSA, qui s’appelait alors le RCRC (Rugby club régional cassagnol) a officiellement vu le jour. À l’occasion du cinquantenaire célébré ce samedi 25 juin, Sévérin Corp fondateur du club se replonge dans ces cinq décennies.

Je m’en souviens comme si c’était hier", remarque Séverin Corp, un des fondateurs de LSA (Lévézou Ségala Aveyron), qui fête ses 50 ans samedi 25 juin. "Je m’étais rendu à Mergals (lieu-dit proche de Cassagnes) pour rencontrer Louis Bernad, le plombier qui faisait des travaux dans la maison de maman. C’était un passionné de rugby et au cours de la discussion il me dit : 'J’en ai marre de venir te voir jouer à Rodez pourquoi ne pas monter une équipe, ici, à Cassagnes ?'"

Sportif accompli alors âgé de 26 ans, Séverin Corp jouait au rugby à Rodez, mais était aussi gardien de but dans l’équipe de foot de Cassagnes. "Sur le moment, je n’ai pas su quoi répondre. Mais dès le lendemain, je suis retourné le voir et je lui ai dit : 'pourquoi pas ?'" De fil en aiguille, de rencontre en rencontre et de réunion en réunion, le RCRC (Rugby club régional cassagnol) prenait forme. "Au niveau des joueurs, je savais qu’il n’y aurait pas de problèmes." De nombreux rugbymen de Rodez ont suivi Séverin Corp. "Mais il fallait aussi un coach. Et le choix s’est porté sur Claude Chambert, qui jouait avec moi à Rodez", ajoute-t-il.

Si Claude Chambert a accepté immédiatement, c’était à une condition : "Que l’équipe de dirigeants soit composée de notables du coin". Et des notables, il y en eut autour de Pierre Trouche, le premier président. On retrouvait le percepteur, le directeur du Crédit Agricole, le dentiste, l’adjoint au maire de Cassagnes ou encore l’abbé Castan de Cassagnes. En à peine trois mois, le RCRC voyait le jour et les statuts étaient officiellement déposés le 30 avril 1971 à la préfecture. L’aventure pouvait donc commencer.

Premiers pas en championnat

"Pour le premier entraînement, nous étions 63 sur le stade de Cassagnes", se souvient le fondateur du club. Un nombre un peu trop important pour le coach Chambert, qui décida d’écrémer. "De jour en jour, il rendait les entraînements de plus en plus difficiles. Et à la fin, nous nous sommes retrouvés à 33 pour composer l’équipe." Après quelques matches amicaux, le RCRC a entamé le championnat le 19 septembre à Dourgnes, dans le Tarn, et a ramené sa première victoire (19-0) avant de s’incliner 3-6, une semaine plus tard, face à Cagnac-les-Mines pour le premier match à domicile.

Après avoir évolué quelques années sur le terrain de foot de Cassagnes le RCRC a migré à Malet sur le stade nouvellement créé, qui porte le nom de Louis-Bernad, qui avait lancé l’idée de créer le club. Bon an mal an, le RCRC a traversé les décennies et est devenu le Rugby club Réquista Cassagnes en 1994, avant de devenir le LSA en 2000.

"Nous avions les moyens d’être champion de France"

Cinquante ans plus tard, à 75 ans, Séverin est toujours au club, comme dirigeant. Difficile de lui demander ce qui l’a marqué au travers de ces décennies passées, tant il faudrait au moins un livre pour consigner tous ses souvenirs. Sportivement, ce sont bien sûr les saisons 2004-2005, lors de laquelle le club accéda en Fédérale 3, et 2015-2016 pour la montée en Fédérale 2. Mais pas que : "En 1978, nous avons joué un huitième de finale contre Tuchan et nous nous sommes inclinés 3-4, alors que nous avions les moyens d’être champion de France de 2e série (Le titre est revenu à Tuchan)."

Du côté des dirigeants, ils sont nombreux à l’avoir côtoyé. Et parmi ceux du début, on retrouve toujours Claude Chambert et Francis Bayol, une des pierres angulaires du club qui a rejoint le RCRC un an après sa création. "C’est incroyable le travail qu’il abat. Et si le club en est là où il en est il n’y est pas étranger."

Camaraderie

En 50 ans, ce sont des centaines de joueurs qui ont joué au rugby à Cassagnes. "Difficile d’en citer certains au détriment des autres, car tous ont apporté leur pierre à l’édifice." Mais Séverin Corp se souvient particulièrement de la famille Gayraud dont les quatre frères, René, Jean Claude, Guy et Raymond, composaient dans les années 1980, 50 % du paquet d’avant. "Ils étaient pilier, 2e ligne et 3e ligne. C’était nos Spanghero à nous."

Si le club a profondément évolué depuis sa création, il a toujours su garder ses valeurs de solidarité et de camaraderie. "À l’époque, quand nous avons commencé, c‘était surtout pour se retrouver entre copains. Nous étions meilleurs à la troisième mi-temps que sur le terrain. Aujourd’hui, il y a toujours cet esprit de camaraderie et de fête après le match mais les joueurs se sont professionnalisés. Car il y a un devoir de résultat par rapport aux partenaires et à tous ceux qui nous suivent. C’est bien d’avoir su garder les valeurs du début", se réjouit le fondateur.

Avant de conclure, Séverin Corp salue le groupe de bénévoles qui a porté l’organisation du cinquantenaire. "Ils sont une quinzaine de joueurs et d’anciens joueurs représentant les cinq décennies du club à avoir pris en main l’organisation, et c’est grâce à eux que c’est devenu possible." Et ce n’est pas qu’une affaire de joueurs, mais aussi de famille. À l’image de Maryse, la femme de Séverin, qui l’a accompagné tout au long de ce cinquantenaire et a accepté et même partagé sa passion pour le rugby cassagnol. "En épousant Séverin, j’ai épousé le rugby", sourit-elle.

Les festivités

Samedi 25 juin, à partir de 14 h 30 : festivités de l’école de rugby avec jeux gonflables, initiation, tournoi.

À 18 heures : inauguration officielle, photo souvenir, lâcher de ballons.

Et à 19 heures : grand repas champêtre avec bandas et animations musicales.

En raison de l’incertitude météorologique, les festivités initialement prévues au stade Louis-Bernad se dérouleront sous la halle couverte place du Bournhou, à Cassagnes. Seuls les activités jeunes, l’initiation et le tournoi auront lieu sur le stade, si la météo le permet.

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