Laguiole. Visite de fermes en Aveyron : pour les époux Guibert, la passion de la transmission
Delphine et Jérôme Guibert, agriculteurs à Laguiole, viennent d’adhérer au réseau départemental Bienvenue à la ferme. Pendant tout l’été, ils vont faire découvrir leur exploitation aux touristes. L’occasion pour eux de partager leur passion.
Delphine et Jérôme Guibert sont installés à Laguiole depuis 2011. Ils ont construit leur ferme dans le petit village d’Ucafol, un peu en dessous du cœur de la commune. Ils y élèvent une cinquantaine de vaches simmental, dont le lait est vendu à Jeune montagne. Avant de venir ici, ils avaient déjà eu une première exploitation, à Sévérac-le-Château. Là, installés hors cadre familial en 2000, ils produisaient du lait pour le bleu des causses (Lactalis). Très tôt, ils ont eu envie de partager leur passion. "Au début, c’était des visites scolaires et des animations avec les Jeunes agriculteurs du canton", raconte Delphine Guibert. "On est tous les deux passés par le lycée La Roque de Rodez, enchaîne son mari. Ils nous ont également sollicités."
C’est ainsi que le couple a commencé à partager sa passion et que désormais installé sur les hauteurs de l’Aubrac, il continue à le faire. Après avoir pris leurs marques, et construit une nouvelle étable, ils ont démarré, il y a trois ans, à participer aux visites de fermes proposées par Jeune montagne. Et cette année, ils viennent d’adhérer au réseau Bienvenue à la ferme, qui regroupe 62 exploitations dans le département. Ils s’attendent donc, cet été, à multiplier les séances de découverte de leur métier, plusieurs fois par semaines, au cours de l’été. "On est vraiment dans la démarche de la fourche à la fourchette, reprend Jérôme. On veut faire découvrir la réalité du métier. Montrer ce que c’est que d’élever des vaches. Le sujet du bien-être animal est à la mode, mais nous, comme la plupart des éleveurs, on n’a pas attendu ça pour prendre soin de nos bêtes."
Deux visites par semaine
Pour Delphine et Jérôme, la démarche est bien rodée. "On veut expliquer comment on fabrique du lait de qualité", reprend la mère de famille, qui prend plaisir à voir ses quatre enfants s’intéresser aussi au métier de leurs parents et qui les verrait bien intégrer, un jour, la petite affaire familiale et participer à son développement. Pour cela, le couple fait pâturer ses vaches, à la belle saison, dans les champs voisins de l’étable. Puis en fin d’après-midi, elles sont rentrées dans le nouveau bâtiment, pour la traite. Lors des travaux de construction de l’étable, ils ont eu le nez creux. Ils ont créé une mezzanine qui permet d’avoir une vue imprenable sur la salle de traite. L’occasion d’expliquer correctement l’opération aux visiteurs, puis de partager ensuite un goûter avec les produits de la ferme.
Pendant tout l’été, le couple va proposer deux visites par semaine, avec à chaque fois, une vingtaine de places disponibles. "Chaque année, on est obligés de refuser des touristes, reprend Delphine Guibert. On a beaucoup de touristes qui n’y connaissent pas grand-chose, mais qui, avec le Covid, ont eu envie de retrouver le lien avec la nature. On a aussi des gens dont les grands-parents étaient agriculteurs ou qui vivaient à la campagne et qui se rappellent, petits, être allés chercher du lait à la ferme et veulent retrouver cette sensation." Et bien sûr quelques agriculteurs venus en vacances en Aveyron, curieux de voir les pratiques de leurs collègues, raconte Delphine Guibert avec le sourire de celle qui, quand elle s’accorde quelques jours en famille, n’hésite pas à faire de même. Parce que l’agriculture est pour elle comme pour son mari, bien plus qu’un métier, mais bien une véritable passion. Delphine et Jérôme n’en finissent pas d’apprendre, mais comptent bien également continuer à transmettre.
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