Rodez : le dernier "raku" de la saison pour les céramistes de la MJC
Samedi 11 juin, c’était le quatrième et dernier raku de la saison pour les membres du club de poterie de la MJC de Rodez.
Mais qu’est-ce que le raku ? Ce procédé de la céramique par le feu désigne des pièces craquelées noires et blanches, avec des parties enfumées ou mordorées.
Cependant, sans la cuisson, la terre ne peut pas durcir et les objets ne peuvent se conserver. Certes, le feu peut faire éclater une pièce, mais c’est aussi grâce à ce dernier que l’émail fond, se colle à la pièce et que les couleurs se développent. Pour obtenir ce résultat, le four doit être chauffé à près de 1 000°, pour une durée d’environ 1 h 30 de cuisson. "Dans les cuissons classiques, il est nécessaire que le four soit totalement refroidi pour sortir les pièces. En ce qui concerne le raku, on ouvre le four en pleine cuisson et les pièces sont incandescentes !" m’explique-t-on.
Pour sortir les pièces du four deux à trois personnes doivent se revêtir d’une combinaison ignifugée, d’une paire de gants et d’un masque à lunettes. Un thermomètre, une caisse d’enfumage, des bacs d’eau, de la sciure de bois sont également indispensables pour la suite de cette opération. Ainsi, certains membres du club se transforment en véritables cosmonautes – protection oblige – pour retirer les poteries du four, au milieu des flammes et de la fumée. Le retrait de chaque pièce du brasier s’effectue à l’aide de grandes pinces. Les poteries sont transférées très vite dans un récipient en métal, rempli de paille ou de sciure de bois. Ce contact avec la glaçure va créer les effets. Après une vingtaine de minutes, chaque pièce est aspergée d’eau pour arrêter ce processus ou au contraire accentuer les craquelures.
La transformation opère
Les couleurs et reflets varient d’une pièce à l’autre. Quoi qu’il en soit, tous ces objets sont recouverts de suie. Un bon nettoyage s’impose en frottant avec du détergent et de l’eau. Aussitôt, la transformation opère : les couleurs changent, les pièces se découvrent enfin pour offrir une nouvelle dimension à ces objets. C’est ainsi que ces œuvres apparaissent soudain sous nos yeux contemplatifs et émerveillés.
En japonais, le mot raku signifie "joie, spontanéité". Autrement dit, une joie spontanée non dissimulée qui se manifeste à la découverte de ces précieux objets. L’on pourrait rajouter le terme de "solidarité", tant l’entraide au sein de ce groupe est évidente. Ceci justifie pleinement cela ! Aussi, les céramistes du club de la MJC de Rodez peuvent être très fiers de leurs créations respectives.
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