Hausse des prix, pénurie : le gaz, le pétrole et l'électricité viendront-ils à manquer cet hiver ?

"L'effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte" : Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d'EDF, et Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies, ont appelé les Français à réduire "immédiatement" leur consommation de carburant, d'électricité et de gaz dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche, relate France Info.

"Le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n'est pas épargné", disent-ils dans cette tribune, évoquant "la flambée des prix de l'énergie"  la guerre en Ukraine, un marché pétrolier mondial qui pourrait se retrouver sous tension entre le niveau de production et la demande cet été, mais aussi "les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique", et qui de plus, avec des cours d'eau au niveau trop bas, viennent impacter sur les centrales nucléaires qui ont besoin de cette eau pour être refroidies. De plus, au 24 mai, 27 des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt, selon EDF, par des fermetures planifiées mais aussi des problèmes de corrosion.

Le prix du Mégawatt/heure explose

Conséquence (ou non) de cette tension sur l'énergie : le prix du Mégawatt/heure (Mwh) a grimpé de 35,21 % en un mois et de 199,11 % sur un an pour s'établir ce dimanche 26 juin à 302,6 €/MWh, selon les cours d'EPEX Spot, la bourse européenne dédiée au marché de la production, du transport et de la revente d'électricité.

Retourner au charbon ?

Du coup, le gouvernement français se prépare à faire redémarrer la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), d'après Midi Libre, pour tenter de prévenir de cette pénurie d'énegie annoncée donc pour cet hiver. 

La France n'est pas la seule : l'Allemagne elle aussi va retourner au charbon, "une mesure à court terme", jusqu'en mars 2024. L'Autriche va également redémarrer une centrale au charbon désaffectée, et les Pays-Bas, qui ne faisaient fonctionner leurs centrales de ce type qu'à 35 % pour réduire leurs émissions de CO2, vont si besoin les faire "fonctionner à pleine capacité".

"Bouclier tarifaire" sur le gaz maintenu jusqu'à fin 2022

Quant au bouclier tarifaire qui encadre les prix du gaz, il a été prolongé jusqu'au 31 décembre 2022, d'après un décret publié ce dimanche au Journal officiel. Celui-ci devait prendre fin le 30 juin. Toujours d'après Midi Libre, la France veut remplir ses stocks de gaz à 100 % d'ici cet hiver.

Mais selon les trois dirigeants d'Engie, de TotalEnergie et d'EDF, pour éviter une pénurie cet hiver, il faut "que chacun d'entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers". "La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas", ont-ils souligné.