Leçon de cinéma sud-coréen, avec "Decision to Leave" de Park Chan-wook

  • Présenté à Cannes, "Decision to Leave" sort ce mercredi en salles.
    Présenté à Cannes, "Decision to Leave" sort ce mercredi en salles. Courtesy of Bac Films
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ETX Daily Up

(AFP) - Trois ans après la Palme d'Or pour "Parasite" de Bong Joon-ho, son compatriote Park Chan-wook confirme la vitalité du cinéma sud-coréen avec "Decision to Leave", en salles mercredi, un thriller aussi complexe que virtuose.

Le film a valu à son réalisateur le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes en mai, huit ans après le torride "Mademoiselle".

Dans "Decision to Leave", un inspecteur de police enquête sur la chute mortelle d'un homme dans les montagnes. Imperturbable face à la mort de son mari, la veuve est mise sous surveillance et fait figure de principale suspecte.

Entre l'inspecteur méthodique et insomniaque, qui passe ses nuits à planquer car il ne peut pas dormir, et cette femme énigmatique et fascinante, qui s'exprime dans un mélange de chinois et de sud-coréen, un jeu de séduction et de faux-semblants va s'engager. Jusqu'à faire dérailler l'enquête.

"Je ne suis pas un romantique, mais je suis très intéressé par l'expression des sentiments" entre ces deux personnages, chacun en rupture avec les siens, expliquait le réalisateur à l'AFP, pendant le 75e Festival de Cannes.

Moins violent que "Old Boy", film de vengeance qui l'a fait connaître internationalement en 2004 et a obtenu le Grand Prix à Cannes, moins érotique que "Mademoiselle", sur la relation entre une servante et une riche Japonaise pendant la colonisation de la Corée, "Decision to Leave" se distingue par la complexité de son intrigue et des sentiments qu'il décrit.

Il est porté par l'interprétation de ses deux personnages principaux, deux nouveaux venus dans le cinéma de Park Chan-wook: dans le rôle de l'inspecteur, l'acteur Park Hae-il, qui avait travaillé avec Bong Joon-ho ("Memories of a Murder", "The Host"), dans celui de la veuve, l'actrice chinoise Tang Wei, révélée par Ang Lee ("Lust, caution").

Si l'intrigue peut laisser les spectateurs les moins attentifs sur le bas-côté, l'image est une démonstration du brio du réalisateur, qui ose plans improbables (dont une contre-plongée depuis l'intérieur de l'oeil d'un poisson), trouvailles de mise en scène, et quelques touches d'humour (une mémorable morsure de tortue terrestre au doigt).

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