Sébazac-Concourès. Florence Cayla, maire de Sébazac : "Garder le cadre de vie, un causse protégé"

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  • Florence Cayla pose avecla magnifique sculpturede Casimir Ferrer devantla mairie en réhabilitation. Florence Cayla pose avecla magnifique sculpturede Casimir Ferrer devantla mairie en réhabilitation.
    Florence Cayla pose avecla magnifique sculpturede Casimir Ferrer devantla mairie en réhabilitation. OC
  • À Concourès, le projet "Le terrain de Justine" réhabilite le patrimoine.
    À Concourès, le projet "Le terrain de Justine" réhabilite le patrimoine.
  • Un vaste projet porté par Eclisse Promotion mêlant habitat, services, commerces sur 1,5 hectare, débutera en 2023.
    Un vaste projet porté par Eclisse Promotion mêlant habitat, services, commerces sur 1,5 hectare, débutera en 2023.
Publié le
Olivier Courtil

Engagée dans le tissu associatif, Florence Cayla est devenue conseillère municipale en 1995, puis maire en 2008, et élue vice-présidente de l’Agglo de Rodez en charge actuellement des déchets et de l’économie circulaire. Tour d’horizon avec une élue qui "ne sait pas faire les choses à moitié". Cela tombe bien, elle a désormais tout son temps, infirmière de profession, elle est à la retraite depuis un an.

La mairie en travaux, c’est dans des locaux, rue du Château, que Florence Cayla, son équipe municipale et les agents ont leurs bureaux. La première question trouve tout son sens.

Quel est l’objectif de ce chantier ?

"Ce chantier d’1,2M€ vise à mettre aux normes la mairie, avec la mise en place de la géothermie, la création d’une salle culturelle au rez-de-chaussée et un espace de coworking dans les combles".

Quelles sont les réalisations dont vous êtes fière ?

"L’avenue Tabardel (3,6 M€ de travaux), la rue principale, est devenue plus urbaine, agréable, végétalisée. On a que des éloges. On a réalisé des équipements associatifs, la salle de la Doline quand je n’étais pas encore maire, le gymnase, la salle des Tourrettes qui sert à l’association des aînés, un terrain de foot synthétique qui a fait aussi couler beaucoup d’encre, route de Bezonnes, terminé début 2020, plébiscité aujourd’hui, le collectif a une belle vocation éducative. Il y a un projet dont je suis fière c’est l’épicerie. On a réussi à convaincre les propriétaires d’en faire un outil viable en rachetant leur bâtiment pour ouvrir la place. L’épicerie vient même d’être rétrocédée alors qu’en l’état, cela n’aurait pas pu être possible. C’est une belle réussite".

Quels sont les projets de la commune ?

"On a un très beau projet de créer un centre bourg, un pôle central d’activités, entre le centre historique et le secteur de la Doline. Ce projet porté par Eclisse Promotion se fera sur une friche d’1,5 hectare. Sur cette espace, on va changer la physionomie avec du collectif, des commerces, des services, un restaurant, une résidence senior et de l’habitat. Les travaux commenceront au premier semestre 2023, c’est un projet qui tourne autour de 30 M€ d’investissement. On est aussi en train de travailler avec un projet participatif à l’arrière de la salle de la Doline pour créer un parc public avec de l’intergénérationnel, jeux pour enfants pour agrémenter le city-stade avec une autre population, et un parcours de santé en travaillant avec le cabinet médical. C’est aussi prévu pour 2023. On a deux lotissements en cours, l’un porté par un privé dénommé "Le Cambon" sur la route de Villecomtal, pour une cinquantaine de logements, et pour le lotissement public, il y a un collectif pour personnes âgées autonomes avec dix-huit logements et douze individuels classiques. Ce projet s’appelle "Le Colombier" sur la route de Bezonnes".

Outre Sébazac, la commune comprend également Concourès et Onet-l-’Eglise, qu’est-il prévu ?

"À Concourès, nous avons un projet participatif avec l’ensemble de la population qui s’appelle "Le terrain de Justine" (en hommage à Justine où se trouvait un espace entre la place de l’église et l’école qui était un bien sans mètre, bien récupéré par la commune, NDLR). Le but est de se réapproprier ce lieu. On y fait un petit terrain de foot, de basket, cabane pour les jeunes, un potager pour l’école. Le comité des fêtes est en train de réaliser un four à pain. Ce projet a pour intérêt de réhabiliter du patrimoine. Il y avait une vieille citerne qui n’était plus étanche, détériorée, des arches en pierre à restaurer ainsi qu’un passe livre sous la voûte. Il y aura aussi un bar associatif qui servira, a minima, pour les fêtes. Il y aura d’ailleurs un éclairage façon guinguette au niveau du terrain de foot pour créer une unité avec le bar associatif".

Repères

3 256 habitants, dont 250 à Onet-l’Eglise.

20 % de hausse de la population de 1999 à 2018.

1 464 logements.

19 % de la population a moins de 14 ans.

39 % des ménages ont des enfants.

25,82 km2 de superficie.

1 050 emplois.

320 entreprises, dont 50 % dans les commerces, transports, et services.

3 écoles élémentaires.

32 élèves à Concourès.

93 élèves en école maternelle à Sébazac et 157 en école primaire, à Sébazac.

3 villages (Sébazac, Concourès et Onet-l’Eglise).

100 km de chemins balisés.

5 médecins, 3 cabinets infirmiers, 3 cabinets de kiné et 2 cabinets dentaires.

60 associations.

Au niveau de l’Agglo, comment cela se passe en tant que vice-présidente ?

"Ça se passe. J’ai choisi la compétence en charge des déchets et de l’économie circulaire, c’est très intéressant. Les projets de déchets sont toujours en lien avec le Sydom (syndicat de traitement des ordures ménagères) de l’Aveyron. On a mis en place l’extension des consignes de tri sur l’agglomération. On fait de la massification de collectes pour supprimer la collecte en porte à porte qui nous fatiguait tous les agents car c’est un poids énorme. On met à la place des emplacements de containers enterrés ou aériens. On vient de lancer au niveau de l’Agglo une démarche EIT (écologie industrielle et industrielle, NDLR). Cette étude est focalisée sur la zone d’activités de Bel-Air qui concentre trois cents entreprises depuis deux mois pour les accompagner dans les démarches écoresponsables et donc de mutualiser les services, les ressources humaines et techniques. Par exemple, je tonds une pelouse, je peux l’acheter en même temps que le voisin, j’embauche un salarié à mi-temps, peut-être qu’une autre entreprise peut l’embaucher pour l’autre partie du temps. Le déchet pour une entreprise peut devenir la ressource pour une autre.

On a également un programme au niveau de l’Agglo, "zéro déchet, zéro gaspillage" qui s’est arrêté et on a toujours un programme de réduction des déchets et de réutilisation. On va d’ailleurs créer deux grosses déchetteries à l’échelle de l’agglomération, l’une au sud de l’Agglo, l’autre dans le prolongement de celle des Moutiers à Rodez, avec de plus en plus de réutilisations. On travaille avec les associations de la place qui récupèrent déjà des choses comme Emmaüs. On fera un point réemploi dans ces déchetteries, avec par exemple, la présence d’un réparateur de vélo pour redonner vie à l’objet sans le jeter. Ces déchetteries seront à plat pour faciliter l’usager dans son déchargement et devraient voir le jour en 2024-2025".

Comment voyez-vous Sébazac-Concourès dans 20 ans ?

"J’espère que la commune gardera son âme avec une vie associative riche, autant de services car ce qui fait le cadre de vie, ce sont les commerces et les services, et un causse protégé. Je suis contre le photovoltaïque au sol, on mène une réflexion installer du photovoltaïque sur le toit du gymnase. C’était déconseillé jusqu’à présent car les pompiers ne pouvaient éteindre un feu, a priori, ce n’est plus le cas. On a toujours une quinzaine d’exploitations agricoles que j’espère voir se maintenir car c’est compliqué avec les successions. Les jeunes générations sont aujourd’hui beaucoup plus dans le locatif et non dans l’achat, c’est l’évolution de notre société".

Valorisation du site du Rescoundudou

La municipalité espère pouvoir mettre en valeur le site archéologique du gisement moustérien (de la période préhistorique du paléolithique) du Rescoundudou, à Onet-l’Eglise, par le service patrimonial.Ce site, découvert par Louis Balsan en 1940, a fait l’objet de fouilles historiques de 1981 à 1987 sous la direction de Jacques Jaubert. Ce site a servi de campement de chasseurs entre 130 000 et 75 000 ans avant notre ère. Cinq dents humaines néandertaliennes y ont notamment été découvertes. Il s’agit des plus vieux restes humains trouvés sur le département qui sont exposés au musée Fenaille. Le site est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis le 9 février 1993.En attendant, les gourmets peuvent toujours prendre la route d’Onet-l’Eglise en juin pour partager la poule farcie qui fait sa réputation !
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