Avortement : aux États-Unis, les recherches Internet explosent

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    Avortement : aux États-Unis, les recherches Internet explosent
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Destination Santé

La révocation du droit à l’avortement décidée vendredi dernier par la Cour suprême américaine était pressentie depuis quelques mois, et plus encore depuis une fuite de documents début mai. Celle-ci a générée des milliers de recherches concernant la pilule abortive sur Internet.

Elle garantissait depuis près d’un demi-siècle l’accès des femmes à l’avortement sur l’ensemble du territoire américain. L’officialisation de la révocation de l’arrêt Roe vs Wade, vendredi dernier, a provoqué la sidération, aux États-Unis bien sûr, mais aussi au-delà de leurs frontières.

La sidération, mais pas la surprise : début mai, quelques semaines avant la décision de la Cour suprême à majorité conservatrice, la fuite de ce qui ressemblait à un avant-projet de décision avait engendré d’importantes manifestations dans tout le pays. Et conduit des dizaines de milliers de femmes à se renseigner sur la pilule abortive, selon une étude tout juste publiée dans la revue JAMA Internal Medicine.

350 000 requêtes

En s’appuyant sur les tendances de recherches sur Google, des spécialistes en big data de plusieurs universités américaines ont analysé l’évolution des requêtes contenant les termes "pilule abortive" et les noms de ces médicaments, entre le 1er janvier 2004 et le 8 mai 2022, quelques jours après la fuite.

Pendant ces quelques jours justement, les requêtes ont connu un pic avec 350 000 recherches effectuées, autant pour s’informer sur la pilule abortive que sur les moyens de s’en procurer. Elles ont été les plus nombreuses dans les États où les droits en la matière étaient déjà les plus restrictifs, comme le Nebraska, l’Iowa et le Missouri. De fait, cet État est le premier à avoir criminalisé l’avortement, à la suite de la décision de la Cour suprême.

Marché noir

Pour les auteurs de l’étude, l’explosion de ces requêtes doit alerter les autorités sanitaires. "Bien que les pilules abortives nécessitent une ordonnance, les femmes peuvent tenter de stocker ces médicaments, ou envisager des options dangereuses sur le marché noir en prévision d’un accès réduit". Une crainte qui semble justifiée, au regard de la ruée sur la pilule du lendemain observée ces derniers jours face au risque de pénurie.

Et qui fait redouter le pire pour la santé des femmes qui seront effectivement tentées d’acheter des pilules abortives en ligne. Des médicaments dont la provenance et l’innocuité sont incontrôlables, dans un pays où la fentanyl ont ainsi été provoquées par des versions contrefaites de l’opioïde.

A noter : L’avortement médicamenteux est autorisé jusqu’à 10 semaines de grossesse par la Food and Drug Administration (FDA) et représentait environ la moitié des avortements aux États-Unis, avant la décision de la Cour suprême.

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