Aveyron : avec son blé, la filière Régalou tire son épingle du jeu

  • Loïck Marty et Florent Vernhet, responsable des productions végétales chez Unicor.
    Loïck Marty et Florent Vernhet, responsable des productions végétales chez Unicor. Philippe Henry
Publié le , mis à jour

Depuis 23 ans, la filière Régalou produit un pain 100 % Aveyronnais. Et malgré l’augmentation du prix des matières premières, cette farine d’exception fait toujours recette.

Le blé issu de la filière Régalou ne subit pas la crise. Ou alors, à la marge. Depuis plusieurs semaines, le contexte inflationniste fait exploser le prix des matières premières, de la farine en particulier qui se répercute sur le prix final, celui payé par le consommateur. « Malheureusement, nous sommes tous soumis aux cours mondiaux du blé, explique Florent Vernhet, responsable des productions végétales et de la filière Régalou pour Unicor. Et le contexte est très difficile avec les principaux exportateurs de blé, l’Ukraine et La Russie qui ne livrent plus comme avant. En France aussi, la précédente récolte n’a pas été terrible avec la sécheresse. Le prix est au plus haut mais paradoxalement, le blé français est devenu compétitif. »

Au sein de l’une des deux minoteries de la filière, le blé issu de dix-neuf producteurs – qui limitent les intrants – arrive donc après les moissons qui devraient débuter d’ici quelques jours.
Le travail de la farine Régalou requiert tout un savoir-faire. Celui de 36 boulangers à travers le département, mais aussi à Paris qui savent travailler cette farine, sans le moindre additif. D’ailleurs, les boulangers souhaitant adhérer à la filière sont toujours les bienvenus.

Plusieurs variétés de blés

« Nous travaillons avec des blés issus de la récolte précédente, puis nous complétons avec ceux de la récolte actuelle. L’objectif est de produire un ensemble de farines qui soit homogène, détaille Loïck Marty qui a repris la minoterie familiale tout récemment. Cette farine est issue de plusieurs variétés de blé qui doivent aussi bien convenir aux agriculteurs, qu’aux boulangers à la fin de la chaîne. »

Pour Florent Vernhet, travailler pour la filière Régalou, c’est « avoir autour d’une même table les agriculteurs, les minotiers et les boulangers. Chacun vient avec ses exigences et ses contraintes. Ce n’est pas toujours évident mais on trouve toujours un terrain d’entente ».
Ainsi, le prix payé du blé Régalou est fixé au mois de juin, pour une année entière.« Nous évitons ainsi les fluctuations trop importantes, assure Florent Vernhet. C’est aussi la garantie d’un prix plus rémunérateur pour les producteurs. »

En moyenne, le prix de la tonne est payé 30 € de plus qu’un blé hors Régalou. « Bien sûr, le pain est un peu plus cher pour le consommateur, poursuit-il. Mais c’est une adhésion à une démarche plus générale. Celle d’une filière locale qui privilégie la qualité. »

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?