Sébazac-Concourès : au Marmiton, c’est le rendez-vous des bons vivants

Abonnés
  • Jean-Luc et Christine partagent la joie de vivre autour d’une bonne table.
    Jean-Luc et Christine partagent la joie de vivre autour d’une bonne table.
Publié le
Olivier Courtil

Définition du marmiton : jeune aide de cuisine. Voilà qui en dit long sur l’humilité qui habitent Jean-Luc Weber et sa dulcinée Christine ou plutôt sa sorcière bien-aimée. Pourtant, le couple en a tenu des cafés-restaurants. Dans les Cévennes, Sète, Agde, Marseillan-Plage, une parenthèse désenchantée à La Primaube, puis Sébazac qui est et sera leur ultime port d’attache. Ces épicuriens souhaiteraient passer la main après une vie bien remplie, riche en mets et en rencontres. "Je cuisine terre et mer", résume Jean-Luc, né à Argenteuil qui se souvient avoir préparé son premier plat dès l’âge de 11 ans. Ce marmiton est devenu un maître queux sans prétention. Le Marmiton c’est la maison des copains d’abord dirait Georges Brassens s’il était encore de ce monde. Jean-Luc fut même jouteur à Sète pendant une dizaine d’années. Photos et tableaux – notamment des magnifiques marines de Max Fajon – en témoignent dans son bateau du Marmiton. Des citations égrènent la légèreté et la douceur de vie nécessaire pour traverser les tempêtes. "Il y a au comptoir celui qui a perdu son travail, celui qui a été trompé, celui qui fête son anniversaire…", glisse Jean-Luc qui a tant vu la nature des hommes. C’est le café, temple du lien social. Pénétrer au Marmiton, c’est entrer dans le cœur des hommes. Des repas ouvriers le midi au passage des étudiants du lycée La Roque qui en profitent pour jouer une partie de billard, les générations se retrouvent pour jouir de la vie. Parfois tard dans la nuit. Ainsi les copains, les amis comme les deux Yves de la "Déryves" écument le zinc du Marmiton.

Ce midi-là, les convives sans les Yves ont pu partager un rôti de porc bonne femme. Dans sa cuisine, Jean-Luc montre ses encornets qui baignent dans une mer rouge, des sardines… C’est la bonne chère qui rassemble. On se sent dans une cabane du pêcheur. D’ailleurs, un ami venait auparavant proposer son étal de coquillages dont les huîtres bien appréciées pendant les fêtes. Reste un étal de fruits et légumes qui vient s’amarrer au Marmiton. Entre terre et mer, Jean-Luc et Christine naviguent. L’Aveyron est leur maison où vit un pan de leur famille dont leur fille aux fourneaux de la chambre des métiers. La transmission du bon goût, de la joie des choses simples. Jean-Luc a fermé son four à pizza. Mais il reste ô capitaine, mon capitaine du Marmiton où le carpe diem berce l’humanité autour de vers, verres et mets pour atteindre un bout d’éternité.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?