Aveyron : le secteur du transport confronté à une crise à multiples facteurs

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  • Frédéric Domenge, secrétaire général de l’antenne départementale de l’association Otre. Frédéric Domenge, secrétaire général de l’antenne départementale de l’association Otre.
    Frédéric Domenge, secrétaire général de l’antenne départementale de l’association Otre. Repro CPA
  • Le secteur du transport routier traverse une crise importante.
    Le secteur du transport routier traverse une crise importante. Repro CPA
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Philippe Henry

Fin juin, plusieurs syndicats de transporteurs appelaient à un mouvement de grève, le secteur traverse une crise liée à plusieurs facteurs : hausse des salaires, du prix des matières premières et pénurie de conducteurs.
 

Pour Frédéric Domenge, secrétaire général de l’antenne départementale de l’association Otre (Organisation des Transporteurs Routiers Européens), la crise que traversent les professionnels du transport routier s’explique en premier lieu par un coût des matières premières qui a explosé ces derniers mois.
En particulier le prix du carburant. « Un dispositif gouvernemental nous permet de répercuter ces hausses sur le prix des transports. Seulement, ces dispositifs ne sont pas toujours appliqués. Je dirais que deux tiers des clients respectent cette loi mais parfois, et comme de nombreuses entreprises de transport sont des TPE ou PME, elles ne pèsent pas le même poids face à des clients importants. Certains ne jouent pas le jeu et le gouvernement doit d’abord faire respecter cela. »

Pénurie de chauffeurs et hausse des salaires

Dans un autre temps, les entreprises du secteur ont dû absorber « une hausse de la masse salariale d’environ 10 % ».
« Ces derniers mois, explique Frédéric Domenge, des augmentations générales de salaire ont été enregistrées et nous avons dû traduire cette hausse sur nos clients, qui va se répercuter ensuite sur le consommateur final ».
De ce fait, les marges de certaines entreprises de transport ont été un peu plus grignotées.
Autre problématique : la pénurie de conducteurs. « La pyramide des âges du secteur fait, qu’en moyenne, nos chauffeurs sont âgés de 52 ans. Forcément, on se fait du souci pour l’avenir », assure Frédéric Domenge. Aujourd’hui, le département compte environ 1 700 personnes qui sont salariées du secteur. « S’il est relativement simple de trouver des candidats pour assurer des transports régionaux, qui peuvent rentrer chez eux le soir, il est difficile de trouver des personnes qui acceptent des missions longue distance, malgré des rémunérations qui peuvent être attractives », détaille-t-il.
Mais, en Aveyron, « nous sommes sans doute un peu moins touchés qu’ailleurs par ce problème puisque nous avons créé, en septembre 2020, un centre de formation des apprentis (CFA) aux métiers du transport. Nous nous sommes associés à deux partenaires, l’Aftral au niveau national (premier intervenant de l’Hexagone sur le marché de la formation initiale et continue en transport, logistique et sécurité, NDLR) et le CFCNA (Centre de formation des conducteurs du Nord-Aveyron) au niveau local. Ainsi, nous pouvons répondre à certains besoins. Par an, environ 70 apprentis passent par ce CFA. »
Au niveau national, depuis plusieurs années maintenant, cette pénurie de main-d’œuvre s’accentue. Et cette dynamique s’est nettement renforcée dernièrement avec la hausse des départs à la retraite et l’explosion de l’e-commerce. Cette évolution des usages de consommation a provoqué un véritable pic d’activité pour le secteur. Si bien qu’aujourd’hui les entreprises de transport de marchandises recherchent entre 40 000 et 50 000 chauffeurs poids lourd.
 

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