Le café Lilou à Paris, enclave royale de l'Aveyronnaise Karine Odoul-Delplace
À la tête du café Lilou depuis 2011 – un nom qui rend hommage à ses deux grands-mères – Karine Odoul-Delplace perpétue l’histoire familiale avec une adresse qui balance entre tradition et modernité.
Comment aurait-il pu en être autrement ? En nommant sa brasserie Café Lilou, Karine Odoul-Delplace avait envie de rendre hommage à ses deux grands-mères Lili et Louise, cette génération qui fût la première à inscrire l’avenir de la famille dans la bistronomie parisienne.
"Mes grands-parents ont tenu pendant de longues années un bar-Tabac dans le 19e, Le Concorde, qu’ils ont transmis à mes parents qui ont fini par vendre, quand il a été question pour moi de m’impliquer pleinement dans cette profession." Une profession que Karine n’a embrassée que sur le tard.
"Adolescente, je travaillais déjà derrière le bar les samedis ou pendant les vacances, mais très loin de moi l’idée d’en faire mon métier. J’ai suivi des études de commerce, avec une spécialité dans l’événementiel. C’était plutôt ça mon truc. Mais les choses ne se sont passées comme prévu."
Dans cette famille originaire pour moitié du Nord-Aveyron, de Campouriez, et de Lozère pour la moitié paternelle, le travail n’est pas un vain mot. "Mon père a toujours été très strict là-dessus. Après mon diplôme, il m’a laissé une semaine pour trouver un job dans ma branche. Au bout d’une semaine, il m’a demandé de descendre travailler avec lui…"
Pour Karine, les jours se transforment en semaines, en mois, en années… Le début d’une trajectoire qui retrouve invariablement celle de ses aînés. "Je n’avais aucune affection pour ce métier mais j’ai appris petit à petit à l’apprécier. Après avoir travaillé chez mes parents, je suis partie apprendre chez les autres. Chez monsieur Borel, au Franklin dans le 16e. Un patron Lozérien qui m’a fait aimer ce travail."
Deux ans plus tard, c’est donc au tour de la quadragénaire, mère de Léa et de Manon, de perpétuer la lignée avec le Café Lilou, brasserie chaleureuse et décontractée sise au 62, boulevard du Port-Royal à Paris.
"Mon père a insisté pour avoir un coin ‘tabac’. J’ai dû faire une petite concession à ce sujet, mais mon métier véritable, c’est vraiment la brasserie." À la carte du Café Lilou, des marqueurs de la cuisine ménagère mais pas uniquement. "Les clients adorent la blanquette, mais j’essaie aussi de proposer une carte plus tendance, avec des produits du moment. Café Lilou propose un mix de tout ça : des bonnes recettes réconfortantes de mes grands-mères et la touche de modernité que j’apporte."
Cette modernité que la coprésidente du groupe folklorique les Pastres et Pastrettes – Les petits rouergats de Paris – entend aussi distiller dans le monde de l’amicalisme qu’elle a fréquenté et qu’elle fréquente toujours aujourd’hui. Consciente que la nouveauté trouve aussi ses racines dans le passé.
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