En Aveyron, "on va droit dans le mur si on ne trouve pas plus d'apprentis"

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  • Pierre Azémar et Laurent Bon, responsables de la Chambre de métiers de l'Aveyron.
    Pierre Azémar et Laurent Bon, responsables de la Chambre de métiers de l'Aveyron. Centre Presse - Philippe Henry
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Les responsables de la Chambre de métiers et de l’artisanat lancent un appel aux entreprises afin de les inciter à recruter plus d’apprentis. Une nécessité alors que le renouvellement des générations apparait comme vital pour le tissu économique du département.

Alors que la prochaine rentrée se prépare déjà, les responsables de la Chambre de métiers et de l'artisanat tirent la sonnette d'alarme. " Même si 442 apprentis sont d'ores et déjà inscrits pour la prochaine rentrée, ce qui nous place sur une bonne dynamique, on a de quoi s'inquiéter pour les années à venir", le président de la Chambre, Pierre Azémar. "A ce rythme-là, il nous faudra plus de 60 ans pour renouveler tous les artisans qui vont céder leur entreprise. On va droit dans le mur si on ne trouve pas plus d'apprentis, répète Pierre Azémar. L'Aveyron compte un peu plus de 8 500 entreprises artisanales, pour 12 000 actifs. Il faut qu'on accélère dans le recrutement des apprentis. Il faut faire comprendre que nos métiers ont de l'avenir et que les jeunes ont la garantie de trouver un emploi à la sortie de leurs études."

Un enjeu de taille alors que le tissu économique, celui des petites entreprises en particulier, est vital pour un département comme l'Aveyron. " Ce sont des emplois durables et non-délocalisables, assure le président de la Chambre de métiers et de l'artisanat. Mais les incertitudes économiques qui pèsent sur les entreprises n'incitent pas forcèment à recruter."

A la Chambre de métiers et de l'artisanat, plus d'une vingtaine de métiers sont proposés à l'apprentissage. "Un tiers seulement de nos offres d'apprentissage sont pourvus, environ un quart dans le secteur des services, et je ne parle pas du secteur du batîment, détaille le président de la Chambre de métier. Nous sommes là aussi pour accompgner les entreprises dans cette transmission ou dans l'accueil des apprentis au sein de leur structure." 

Quelques freins, comme la mobilité ou l’hébergement, sont également à déplorer du côté des apprentis. « Mais nous avons travaillé à ces questions, en proposant par exemple un internat au sein de notre établissement. Mais certains peuvent effectivement rencontrer des soucis de mobilité. Là, c’est peut-être un effort que les familles doivent faire. Car, à la sortie, il y a de réelles garanties d’emplois. »
Et puis, paradoxalement, alors que le taux de chômage est au plus bas en Aveyron, il « reste difficile de trouver de la main-d’œuvre et donc des apprentis. Au niveau régional, on espère atteindre le nombre de 10 000 apprentis, explique Pierre Azémar. Ce vivier de jeunes est essentiel et il est en progression. Mais nous devons accentuer cet effort car les défis à venir sont importants.»
 

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 1 année Le 05/07/2022 à 08:08

Tant que les "Français" gagneront plus en restant chez eux plutôt qu'en allant travailler il y aura une crise de l'emploi !
Il y a actuellement 5,4 millions "demandeurs d'emploi" et 2 millions d'allocataires du RSA alors qu'il y a plusieurs millions d'emplois non pourvus et que les patrons galèrent pour recruter ; quelle gabegie bien Française ! ! !