Pourquoi les Français sont les boss des maths

  • Hugo Duminil-Copin décroche l’équivalent du Prix Nobel de maths.
    Hugo Duminil-Copin décroche l’équivalent du Prix Nobel de maths. Repro Centre Presse
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Hugo Duminil-Copin est le 13e scientifique tricolore récompensé par la médaille Fields.

Il est le treizième français à se hisser dans l’élite internationale des mathématiques, où les scientifiques tricolores ont leur rond de serviette. Hugo Duminil-Copin, 36 ans, professeur à l’Institut des Hautes Études Scientifiques en Ile-de-France, est l’un des quatre lauréats 2022 de la médaille Fields, l’équivalent du Prix Nobel des mathématiques qui lui a été décernée mardi pour ses travaux sur les modèles de particule en interaction.

Une Ukrainienne primée

L’Ukrainienne Maryna Viazovska, deuxième femme primée depuis la création de la récompense en 1936, l’Américano-sud-corén June Huh et le Britannique James Maynard complètent ce nouveau palmarès dévoilé, tous les quatre ans, par l’Union mathématique internationale.

Régulièrement primée par cette médaille qui célèbre les "découvertes exceptionnelles" de chercheurs de moins de 40 ans, la France est devenue la plus prolifique fabrique à génie des mathématiques. Et cela ne relève pas forcément du hasard. "Cela ressemble à une mécanique bien huilée tant les parcours des lauréats sont similaires, analyse le sociologue Pierre-Michel Menger dans Le Monde. La plupart sont nés dans des milieux enseignants ou proches de l’enseignement, ce qui donne un bon équipement pour saisir le fonctionnement scolaire, mais aussi des avantages en matière d’activités périscolaires […] Ces enfants y développent un goût pour le jeu mêlé à la compétition et une capacité de concentration dans l’effort".

Tous passés par l'École normale supérieure

Autre spécificité relevée, à l’exception d’Artur Avila, formé au Brésil, la totalité des lauréats français est passée par l’École normale supérieure (ENS) comme élève ou auditeur. L’ENS est d’ailleurs l’établissement dans le monde qui a formé le plus de médaillés Fields.

Leurs parcours présentent d’autres troublantes similitudes "avec des thèses dans les meilleures universités de Paris et sa région pour la majorité des médaillés Fields, dans lesquels des mathématiciens de haut niveau joueront le rôle de mentor, poursuit Pierre-Michel Menger dans le quotidien du soir. Enfin, presque tous sont passés par le CNRS après leur thèse […] cela leur laisse plus de temps pour se consacrer à la recherche".

Les trois derniers français récompensés par la médaille Fields sont Artur Avila (franco-brésilien) en 2014, Ngo Bao Chau (vietnamien et français) et Cédric Villani en en 2010.
 

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