L'Aveyronnaise Marion Becouze, géologue aux multiples facettes

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  • Passionnée de volcanologie, Marion Bécouze ici devant le cratère du piton de la Fournaise à la Réunion.	Passionnée de volcanologie, Marion Bécouze ici devant le cratère du piton de la Fournaise à la Réunion.
    Passionnée de volcanologie, Marion Bécouze ici devant le cratère du piton de la Fournaise à la Réunion. @MB
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Gemmologue passée par la volcanologie et la géoscience pétrolière, Marion Becouze est aujourd’hui installée près de Genève en Suisse, nouveau camp de base de la trentenaire férue d’alpinisme. Rencontre.

Il est des vocations qui se gagnent pied à pied, qui se construisent pierre après pierre. Dans le cas de Marion Becouze, difficile d’en être autrement. Gemmologue installée près de Genève en Suisse, la native de Bruéjouls a longtemps arpenté le massif des Ecrins les chaudes journées d’été avant de se lancer corps et biens dans la géologie.

"Avec mes parents, j’avais l’habitude de partir dans les Alpes gratter le caillou. Ils connaissaient très bien le guide de haute montagne et cristallier, Roger Canac. Un Aveyronnais lui aussi. A chacune de nos randonnées, il nous menait dans des coins où je pouvais trouver des cristaux de quartz" rembobine la trentenaire. Ces expéditions, elle s’en souvient aussi très bien, lestaient invariablement le sac à dos paternel. "Je pense que ma passion de la géologie est née là. Dans le massif des Écrins."

Avant de venir en Suisse et de retrouver ses "premières amours", l’ingénieure diplômée de l’école de Nancy, a d’abord écumé certains des points chauds de la planète pour en mesurer la dangerosité. "Mon premier stage m’a valu quelques sueurs froides. Je me suis retrouvée seule dans un observatoire en pleine éruption du volcan Tungurahua situé à une centaine de kilomètres de Quito, la capitale de l’Équateur." Un baptême du feu qui lui laisse un souvenir pour le moins brûlant.

"C’est assez impressionnant de se retrouver seule – mon maître de stage était en réunion à 3 heures de route de là – face à une nuée ardente qui dévale." Pas de quoi la refroidir pour autant. Au fil de ses stages, elle posera ses valises non loin du piton de la Fournaise à La Réunion ou sur l’île volcan de Stromboli en Italie. "Il était question que je poursuive dans la volcanologie mais je me suis ensuite spécialisée dans la géoscience pétrolière, davantage tournée vers l’industrie." À Paris, puis à Genève, elle explore – devant son écran d’ordinateur – les champs de pétrole. "Ceux qui produisaient déjà. Nous sondions aussi le sous-sol pour découvrir de nouvelles sources, de nouveaux réservoirs, de nouveaux puits."

Entre analyses de données et modélisation, son quotidien l’éloigne du terrain. "J’ai réussi à partir sur un champ pétrolier au Nigeria, mais rien de plus" résume la géologue qui décide alors de revenir finalement à sa "passion primaire" pour les gemmes, le souvenir de ses jeunes expéditions en tête. Entre ses mains désormais, des diamants, des rubis, des saphirs, des émeraudes. "Le rôle d’un gemmologue consiste d’abord à confirmer à ses clients – des bijoutiers, des horlogers, des particuliers parfois – que leurs pierres ne sont pas fausses. De leur dire ensuite quelle est la nature de la pierre. Parfois sa provenance grâce à des analyses chimiques…" Une immersion dans le monde du luxe et de la haute joaillerie qui n’est pas pour lui déplaire.

"J’adore toujours autant partir en montagne cueillir des cristaux mais nous sommes ici devant des pierres précieuses d’une incroyable beauté. Des parures impressionnantes. Des pierres taillées bien souvent, polies, d’une symétrie parfaite."

Des gemmes dont elle n’en dira pas beaucoup plus pour des raisons évidentes d’anonymat et de sécurité. Si elle concède avoir, pour ainsi dire, bouclé la boucle, la gemmologue profite aussi de Genève et du voisinage des montagnes pour assouvir son autre passion pour l’alpinisme. "J’ai commencé avec mes parents et je continue à crapahuter dès que j’en ai l’occasion. J’ai quelques sommets à mon actif… et tout ce qui me plaît à proximité."

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