Interview - "Le haras, c’est notre Central Park" pour le maire de Rodez Christian Teyssèdre

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  • Christian Teyssèdre.
    Christian Teyssèdre.
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Christian Teyssèdre, maire de Rodez, ne boude pas son plaisir d’avoir pris possession du haras de Rodez. Entretien.

Avec le grand concert du soir de Gaëtan Roussel, la Ville frappe fort pour son entrée dans le haras. Était-ce l’une de vos volontés ?

Oui, il est normal de marquer d’une pierre blanche cette acquisition historique, pour laquelle je remercie le président du conseil départemental, Arnaud Viala (la Ville a acheté le bien pour 6 millions d’euros, NDLR). Certes, il y a ce concert extraordinaire et gratuit ce jeudi soir, mais ce qui me rend tout autant heureux, c’est de voir qu’une centaine d’enfants de l’accueil de loisirs des maisons de quartier de la ville profitent déjà de ce site. Avec la canicule, c’est une chance énorme de bénéficier d’un tel environnement verdoyant et ombragé. Enfin, le haras bénéficie à tous. Ce lieu, c’est notre Central Park.

Après plusieurs mois de débats, parfois âpres, devenir enfin propriétaire de ce lieu est-il un soulagement ?

Dire que je suis heureux de voir la Ville propriétaire du haras, ce n’est rien. Surtout, j’ai rarement été aussi touché par le travail des personnels. Depuis des jours, ils se démènent pour remettre le site en état et jamais, je n’avais vu une telle mobilisation et une telle ambiance collective. Je tiens d’ailleurs à dire que les élus qui ont voté contre cette acquisition se sont trompés lourdement sur notre histoire et notre avenir. Ils ont une nouvelle fois joué aux enfants gâtés et cela mine notre politique au quotidien. Je peux déjà assurer, sans paraître prétentieux, que l’avenir nous donnera raison d’avoir acheté ce lieu. À la fin du mois, l’Estivada s’y installera. Doit-on s’attendre à d’autres événements festifs dans les mois et les années à venir ?

Ce haras sera formidablement festif (sic). Nous n’avions pas d’autres sites pour organiser de tels événements. Désormais, avec cinq hectares de terrain en plein centre-ville, tout est possible ! Il y aura des concerts, des repas pour tous les publics. Et comme je l’ai déjà dit : j’invite aussi toutes les associations culturelles de la ville à proposer des événements. Encore aujourd’hui, on s’est dit qu’on pouvait relancer la grande foire-expo de Rodez. Bref, tout est possible et réalisable avec ce lieu. Il est idéal.

En quoi la Ville souhaite se différencier de l’ancien occupant, Station A, dans l’animation du haras ?

C’est très simple : Station A, c’était quatre sociétés anonymes présentes pour du commerce. Nous, c’est du service public à 100 %. Notre cible prioritaire, ce sont les enfants et pas seulement ceux dont les parents ont les moyens de leur offrir des activités. On veut que tout soit gratuit pour ce public jeune. Déjà, toutes les activités scolaires se dérouleront au haras. Fini pour les écoles de prendre un bus et aller à Vabre pour faire du sport. Puis, le lieu sera ouvert tous les jours… En tant qu’homme de gauche, je ne pouvais pas imaginer ce lieu resté aux mains de quatre sociétés privées.

La Ville a-t-elle les moyens humains et financiers suffisants pour rendre attractif un tel endroit ?

Nous sommes d’accord : sans moyen, cela ne peut pas fonctionner. Mais, que ce soit sur le plan humain comme financier, on a les moyens. Il y a déjà cinq personnes détachées à temps complet pour le haras.

Avez-vous chiffré les investissements à réaliser pour rénover les bâtiments notamment ?

On s’attend à une facture entre trois et six millions d’euros. La Ville peut se le permettre, on n’a pratiquement plus de dettes. Outre le haras, sur lequel on mettra tous les moyens nécessaires, on s’est engagé sur le stade Paul-Lignon, la maison de santé, la rénovation de l’Amphithéâtre, le marché couvert… Et que les Ruthénois se rassurent, je fais la promesse qu’il n’y aura aucune augmentation des impôts locaux durant ce mandat.

Vous avez souvent évoqué la création d’un institut des arts culinaires dans ce haras. En quoi consiste-t-il ?

C’est un projet dans l’air du temps. Toutes les grandes agglomérations en font un. L’idée, c’est de recevoir une centaine de jeunes en insertion pour diverses formations dans le monde de la cuisine qui a besoin de personnel. On travaille actuellement sur ce projet avec la chambre des métiers. Et je peux déjà annoncer que cet institut aura un parrain de renom, sans en dévoiler l’identité…

Comptez-vous installer un point restauration dans le haras également, comme cela était le cas ?

Oui, il y en aura un voire plusieurs. On a déjà de nombreuses candidatures, mais mon idée est qu’il n’y ait pas qu’un seul restaurateur qui empoche tout. Là, je veux que ça tourne et que tous les professionnels ruthénois en profitent.

"L’Estivada doit changer"

"Par rapport aux moyens engagés, l’Estivada ne remplit plus les objectifs." À l’heure d’évoquer la future édition du festival de musique ruthénois, du 21 au 23 juillet prochain, le maire Christian Teyssèdre n’a pas caché sa déception. Et notamment sur les dernières programmations. "Il faut que ça change et qu’il y ait une tête d’affiche chaque année. Car nous voyons les mêmes artistes depuis 20 ans… L’Estivada doit conquérir un nouveau public et séduire le plus grand nombre", a-t-il confié. Ce qui ne devrait pas manquer de faire réagir son ancienne première adjointe, Sarah Vidal, en charge de l’Estivada depuis plusieurs années…
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Mathieu Roualdés