Decazeville : l’affluence des pèlerins marque le pas... du bon pied

Les pèlerins sont de retour sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (GR 65) depuis fin mars. Pour beaucoup de marcheurs, après les interdits et les méfaits de la pandémie, il est bon de pouvoir cheminer en toute liberté, contempler les paysages et l’architecture, aller à la rencontre des gens au gré des étapes.

Une façon de savourer les "virgules du temps et les ponctuations de l’espace" que l’on s’octroie. Une manière aussi de s’évader d’un monde où tout va trop vite, les populations sont comme "centrifugées" dans l’incertain. Entre les crises internationales, les aléas climatiques et les doutes sur l’économie, nous sommes gâtés ! "Cheminer est l’art de se délester l’esprit", a écrit une philosophe.

Le bureau de Decazeville de l’office de tourisme communautaire a enregistré de nombreux pèlerins en avril et mai, une légère décrue en juin et une nette baisse d’activité depuis début juillet, comme si les randonneurs avaient anticipé la canicule. "Il n’y a rien d’anormal, juillet et août sont généralement plus calmes", rassure Laetitia.

Comparé aux années avant Covid, les étrangers sont moins nombreux en 2022, du moins ceux des destinations lointaines (Amérique, Océanie, Asie). Des ressortissants des pays proches répondent toujours présent, tels que les Allemands, Belges, Espagnols et Hollandais.

En revanche, les Français, issus de nombreux départements, sont bien là.

Toutefois, le GR 65 est parsemé de petites histoires qui nous font voyager, nous les autochtones. Récemment, Sabine a reçu un Allemand de Düsseldorf et un Américain de Washington D.C. (District of Columbia) qui sont amis dans la vie. Ils se sont donné rendez-vous au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et voyagent en duo jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le succès des galets peints

2022 est une année jacquaire et plusieurs animations sont proposées aux randonneurs. Divers galets colorés en rouge et blanc (les couleurs-repères du GR 65) sont disposés le long du chemin, telles des offrandes pour accompagner les "cheminants" qui doivent les amener le plus loin possible ou le laisser au bord de la route pour que le suivant les trouve et les transporte à son tour…

Les hébergeurs et les membres de l’office de tourisme de notre secteur ont pris part à cette chaîne minérale et humaine, comme un land art itinérant participatif.

Une belle initiative à mettre au compte de l’association "Sur les pas de Saint-Jacques", alimentant un vecteur multiculturel afin de célébrer l’échange, l’imaginaire du pèlerinage et le passage de relais.