Saint-Affrique. Moto et handicap : le Saint-Affricain Benoît Thibal a décroché une nouvelle couronne nationale

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    Benoît Thibal aux côtés de son mécanicien Enzo Martina. Repro CP
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Midi Libre

Dix-sept ans après son premier titre de champion de France chez les valides, le Saint-Affricain a récidivé dans une épreuve handisport, lui qui est devenu paraplégique à la suite d’un accident survenu en compétition.

Benoît Thibal est un compétiteur à moto de vitesse PMR (personne à mobilité réduite) sur circuit. Il a un passé de sportif de haut niveau en enduro, avec deux titres de champion de France de la discipline, en 2005 et 2006. Mais l’année suivante, lors d’une compétition, un grave accident l’a rendu paraplégique. Pour autant, sa passion ne l’a pas quitté et le Saint-Affricain s’est adapté pour continuer à l’exercer.

En 2018, il a décroché un premier titre de champion de France en 600 cc sur une Yamaha R6. Cette saison, Benoît Thibal court sur une Yamaha R1 1 000 cc. Après deux premières courses, au Mans en avril et à Alès en mai, il a pris part à la finale du championnat de France, il y a une semaine, sur le circuit de Croix-en-Ternois, dans le Pas-de-Calais. Au départ de cette finale, Benoît Thibal était en tête du championnat. Il a remporté la première manche face à une douzaine de concurrents. "Parti en tête, j’ai réussi à creuser l’écart dès le début. Ensuite, j’ai assuré sans prendre trop de risques, relate-t-il. Et dès la ligne d’arrivée franchie, je suis champion de France pour la quatrième fois à moto vitesse car, au classement, j’ai suffisamment de points d’avance !" Cela ne l’a pas empêché de récidiver le lendemain, en enlevant la seconde manche.

"Une saison parfaite"

Ce quatrième titre national récompense tout le travail effectué par le Saint-Affricain pour en arriver là. "C’était une saison parfaite. J’ai remporté toutes les poles positions et j’ai gagné toutes les manches", glisse le pilote. Mais la saison n’est pas pour autant finie pour Benoît Thibal. Il va participer à une nouvelle manche du championnat de France de moto vitesse endurance avec les pilotes valides, car il a obtenu une dérogation fédérale. Ce sera les 6 et 7 août, sur le circuit du Vigeant, dans la Vienne. "C’est une course d’endurance relais de quatre heures où j’aurai un coéquipier valide. Chacun pilotera sa propre moto, explique-t-il. Ce sera sympa, il y aura une trentaine d’équipages."

Toujours en lice en championnat d’Europe

Benoît Thibal est également en lice sur le championnat d’Europe de moto vitesse PMR. Après sa deuxième place, au Mans, en avril, il a remporté la première manche sur le circuit de Spa-Francorchamps, en Belgique, en juin. Mais la seconde s’est moins bien passée. "J’ai réalisé encore une fois le meilleur départ. Mais à la sortie du premier virage, j’ai fait un high side, c’est-à-dire que la moto a glissé, puis raccroché et elle m’a éjecté à deux mètres de haut. Je suis retombé sur la tête. J’ai eu la chance de ne pas me faire percuter par les quinze concurrents derrière moi, souffle-t-il. Cette chute a laissé des traces : un bon traumatisme crânien, une entorse des cervicales, une fracture à la cheville et des douleurs un peu partout."

Classé troisième de l’épreuve continentale, Benoît Thibal a encore un ultime rendez-vous européen pour espérer améliorer son classement, en octobre à Jerez, dans le sud de l’Espagne. "Avec une manche en moins, en raison de mon accident, le challenge de remporter le titre sera difficile", prévient l’Aveyronnais. Mais on l’a bien compris, ce ne sont pas les défis, aussi difficiles soient-ils, qui suffisent à le faire renoncer.

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