Le Durenquois Philippe Alauze, responsable syndical qui fait un... tabac chez les buralistes franciliens !

Il y a "La Transfiguration" et également "Une Vierge de tendresse". Ces deux fresques, qui représentent une nouvelle page de l’Histoire Sainte, sont l’œuvre de Nicolaï Greschny. Elles sont à découvrir dans la petite église Saint-Pierre à Cannac, qui date du XVe siècle et qui est située sur la commune de Durenque. Il est possible d’effectuer des visites libres mais elles peuvent être aussi guidées. Dans le sillage, par exemple, de Philippe Alauze. Il ne l’a jamais fait mais, à l’écouter parler de ce lieu, il pourrait très bien revêtir la tenue.

L’enfant du pays vit pourtant à six cents kilomètres de là, précisément à Maisons-Alfort, dans le Val de Marne (94), où il tient les rênes du Petit Caporal, hôtel trois étoiles (une trentaine de chambres), brasserie et bureau de tabac. Il est d’ailleurs président de la chambre syndicale des buralistes d’île-de-France et président de la fédération des chambres syndicales d’île-de-France, de l’Oise et de Seine-Maritime. La première régit sept chambres syndicales, soit 2 900 buralistes, dont 20% d’Aveyronnais. "C’est la plus importante confédération nationale de buralistes en France (NDLR : Ils sont 23 500 à travers l’Hexagone), se réjouit l’homme fort, syndicaliste depuis 22 ans. Sur notre territoire, le taux d’adhésion est environ de 85%". Philippe Alauze rappelle volontiers que "le buraliste, qui a un contrat de gérance avec l’état, est une vieille institution, mais aussi le dernier commerce à tenir le choc en zone rurale. La boulangerie ferme souvent avant nous !".

Et, s’il a vu le jour à Neuilly-sur-Seine, en avril 1964, il connaît bien les problématiques des campagnes. "J’ai un rapport filial, une relation forte avec l’Aveyron, où j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence, lance l’intéressé. Cet attachement de cœur est lié au fait que mon père et ma mère, née Souyris, sont des Durenquois de souche, originaires de fermes distantes de 800 mètres à vol d’oiseau". Ce sont les tripes qui parlent, avec des trémolos dans la voix ! Ses parents sont montés à Paris en 1960, "avec des petits boulots de garçon de café et de serveuse".

"Avant de voir plus grand", indique le fiston, pas peu fier. Une gérance à Issy-les-Moulineaux, puis une première affaire, avant de jeter leur dévolu sur Au petit Caporal en mai 1968. Cet ancien relais de poste était un hôtel de neuf chambres, avec un café. Ayant décidé de reprendre l’établissement en 1998, Philippe Alauze a poursuivi la croissance et lui a donné une autre dimension. Et, malgré ses engagements syndicaux, ce papa de deux filles est toujours aux affaires. C’est d’ailleurs lui qui ouvre tous les matins. "Ce n’est plus le même métier, il a beaucoup évolué", assure-t-il.

Question dynamique d’évolution, le quinquagénaire en connaît un rayon avec, par exemple, le dossier "tab’shop" qu’il porte à bout de bras depuis plusieurs années. "C’est un projet défendu par la profession", note-t-il, avec le sourire du président qui n’a pas compté ses heures pour vulgariser ce "drugstore du quotidien". Il est intarissable sur le sujet : "J’aime les défis. On lance une marque. Cet agencement est un outil avec un format modulable qui va partout. Les habitudes changent, les clients viennent différemment. "Tab’shop" nous permet d’être indépendants et de prendre les rênes de notre avenir, en valorisant les circuits courts, les produits régionaux". Le premier buraliste à bénéficer de cet aménagement a été Le Terminus, situé porte de Saint-Cloud... Le tour de Philippe Alauze viendra bientôt.