Villefranche-de-Rouergue. Résistants assassinés : 78 ans après, la ville se souvient

  • Moment de recueillement à la stèle du Bois du Couati, après celle de Fondiès.
    Moment de recueillement à la stèle du Bois du Couati, après celle de Fondiès.
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Marie-Hélène REGOURD

Les autorités civiles et militaires ont tenu à rendre hommage aux résistants tués par les nazis en juuillet 1944.

Le bruit des bottes de la vraie histoire a résonné dans le lointain de cette fin juillet. Comme chaque été, devant la stèle de Fondiès, comme à celle du Bois du Couati, l’heure du recueillement et du devoir de mémoire se rejoignait.

Comme tous les ans, ce dimanche, la municipalité a rendu hommage aux sept résistants villefranchois morts pour la France à Fondiès et au Bois du Couati.

Le 24 juillet 1944, en soirée, trois membres du détachement FTP cantonné au Puech-de-Rivals sont arrêtés à l’entrée de la ville par une colonne blindée allemande du groupement Wilde. Elle vient de Figeac.

Aussitôt cet événement connu, les responsables du camp seront prévenus par une "liaison". Quatre maquisards quitteront leur base en voiture. À son bord, le sous-lieutenant Robert Maurel, Robert Mouly, Georges Védrines et Dintilhac dit "Riquet". Mais, ils ignoraient tout de la présence de barrages sur les voies d’accès à la cité. Lorsqu’ils seront avertis par Mme Bastide, il sera trop tard. Ils venaient d’arriver à Fondiès. Les Allemands mitraillèrent le véhicule duquel seul Dintilhac s’extirpa sans être touché. Ses trois compagnons étaient morts sous les balles.

Sur injonction des Allemands, des ouvriers les ensevelirent dans une fosse commune qu’ils venaient de creuser.

Une balle dans la nuque

Prisonniers depuis la veille, les trois FTP, Paul Benne, Émile Lambert et Jean Toulouse, sont interrogés dans l’après-midi du 25 juillet. Les nazis tentent, en vain, de leur arracher des informations sur le maquis. Menottés, ils seront conduits autour de 15 heures vers la ferme du Puech. En traversant le bois du Couati, le convoi stoppera. Paul Benne et Émile Lambert sont assassinés d’une balle dans la nuque. Le plus jeune, Jean Toulouse, est emporté vers la ferme. Une centaine d’Allemands est alors prête à intervenir.

Mais, aux environs de 16 h 30, lorsque l’assaut sera donné, les maquisards n’étaient plus là. Une explosion éclata. Et les bâtiments prirent feu.

Et en début de soirée, les assaillants quittent les lieux. Ce n’est que le lendemain que le corps de Jean Toulouse sera retrouvé sur un tas de braises.

Paul Falipou, un autre jeune, qui travaillait sur sa vigne, a quant à lui été tué par les balles de ces mêmes assassins.

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