Football : Rodez vise le maintien… et un changement de dimension

Il n’est pas encore un incontournable de la division, mais toujours est-il que le Rodez Aveyron football est en train de prendre petit à petit ses habitudes en Ligue 2. Grâce à un maintien officialisé à la dernière journée, en mai, le club aveyronnais se trouve de nouveau sur la ligne de départ. Son déplacement à Quevilly, samedi, marquera la première étape de sa quatrième saison consécutive à ce niveau. Une performance immense à son échelle, puisqu’il n’avait jamais connu pareille longétivité dans son histoire et parce qu’il reste l’un des clubs les plus modestes de L2, à la fois par son budget et son vécu dans le monde professionel.

En terminant 16es, 15es puis 17es, les sang et or ont à chaque fois accompli la mission survie lors des précédents exercices, mais toujours avec la menace de la zone rouge collée à leurs crampons. Qu’en sera t-il cette saison ? Même s’il ne faut pas s’interdire de rêver à des parcours moins stressants, le maintien sera une nouvelle fois au cœur des préoccupations aveyronnaises. Comme il le sera à coup sûr pour une majorité des colocataires du Raf, au cours d’un exercice particulier, à l’issue duquel quatre formation descendront en National, sans le filet des barrages. Une donne changée pour permettre à Ligue 1 de passer à 18 clubs, et qui se répétera en 2023-24, afin que la Ligue 2 suive le même régime.

Du changement durant l’été

Plus qu’un simple maintien, c’est donc bel et bien un examen de passage appronfondi sur les capacités à rester dans le grand monde que s’apprête à vivre le Raf. Pour se donner un maximum de chances d’y parvenir, le club a changé quelques unes de ses habitudes. Laurent Peyrelade s’est réjoui de bénéficier d’un staff un peu plus étoffé, avec l’arrivée d’un entraîneur des gardiens diplômé, d’un analyste vidéo et l’assurance d’avoir un kiné chaque jour avant les séances d’entraînement.

La mue a aussi été perceptible dans le recrutement. En engageant Sébastien Cibois (ex-Brest), Akim Abdallah (ex-Grenoble), Antoine Valério (ex-Nîmes) et Joseph Mendes (ex-Niort), le Raf a pioché dans les divisions professionnelles. Et même s’ils n’étaient pas des titulaires indiscutables dans leurs précédents clubs, au moins les renforts de cet été sont familiarisés avec la Ligue 2. Alors que lors des précédentes années, une majorité de nouveaux provenait des divisions inférieures.

Le recrutement n’est pas encore terminé

Mais ce changement de stratégie a un coût. Contrairement aux autres saisons, le recrutement n’est pas encore bouclé au moment de la reprise du championnat. Laurent Peyrelade espère encore la venue d’un défenseur central et d’un attaquant, à la fois pour compenser le départ de Julien Célestine, l’un des hommes forts de l’arrière-garde, et renforcer un collectif qui reste sur un exercice au bilan offensif très maigre.

"On doit avoir le souci d’avancer fort, avait prévenu l’entraîneur dans nos colonnes au moment de la reprise. Ce n’est pas une garantie pour rester à ce niveau. Mais ce qui est sûr, c’est que si on n’avance pas, on n’y restera pas." Signe que le club du Piton peut franchir les étapes et espérer atteindre une nouvelle dimension, il bénéficiera cette saison d’une moitié de stade neuf. Si tout va bien, la construction des tribunes côté salle des fêtes et gendarmerie doit être terminée avant la fin de l’année. Et accueillir les premiers supporters fin décembre, lors de la reprise du championnat à l’issue de la coupe du monde.

Le Raf y sera gagnant sur tous les plans. Avec une capacité portée à 3200 spectateurs pour la seconde partie de saison (contre environ 1700 actuellement), il pourra espérer un apport dans la billetterie, la ferveur à Paul-Lignon ainsi que l’image renvoyée. Et peut-être trouver dans tout cela un élan supplémentaire pour un nouveau maintien.